25-04-2024 05:10 AM Jerusalem Timing

Comment le Hezbollah d’Irak a libéré Amerli? 2 localités reprises à Daech

Comment le Hezbollah d’Irak a libéré Amerli? 2 localités reprises à Daech

Maliki assure que l’Irak allait devenir un "cimetière" pour les takfiristes. L’ONU va envoyer une mission pour enquêter sur les crimes de Daech.

L'armée irakienne, les peshmargas ont réussi à briser dimanche le siège d'Amerli, cette localité peuplée de turcomans qui se trouve au coeur de la province de Salahedinne.

Mais ce corps armé composé de soldats irakiens et de peshmargas  n'aurait sans doute pas pu briser 80 jours de siège d'Amerli sans l'appui ferme de l'armée Badr,  du Hezbollah irakien et des brigades de la Paix (Moktada Sadr) !

Cité par Irib, le commandant en chef de cette armée qui a employé un contingent de 4000 soldats pour libérer Amerli explique les détails de cette opération de libération.

Selon Al Qadpress qui cite le commandant Hadi al Ameri, "cette opération de libération n'aurait pas pu aboutir sans l'assistance significative des forces populaires, celle des habitants d'Amerli, ces turkmènes braves et courageux qui tout au long de ces deux derniers mois ont su repousser à chaque assaut les hordes takfiris".

Et d’ajouter: "Les forces irakiennes et l’armée Badr n'ont pas utilisé des méthodes classiques. Elles ont innové et ont eu recours à des tactiques bien nouvelles, mettant en place de nouveaux plans. La libération d'Amerli fait partie d'un plus vaste plan qui vise à libérer les régions irakiennes occupées par Daech".

"Ceux qui ont aidé les terroristes à imposer leur siège à la ville ont pris la poudre d’escampette en voyant arriver les premiers soldats irakiens. Au cours de l'assaut, les chefs terroristes demandaient aux populations d'ouvrir leur maison, et d'abriter les takfiristes. Mais les gens leur répondaient par balle", a poursuivi M.Ameri. 

Les forces irakiennes ont lancé l'offensive via trois axes avant d'encercler "le siège" d'Amerli et en finir avec les terroristes qui, ahuris par la puissance du feu, ont abandonné leurs positions.

Selon les analystes, cette victoire a permis au Hezbollah d'Irak de s'imposer sur la scène de combat.

La libération d’Amerli est un prélude à celle de Mossoul et de Tikrit.

Il est à noter que les Etats Unis se sont abstenus de participer à l'opération de libération de cette cité.

Deux nouvelles localités reprises aux takfiristes

Fort de ces succès, le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki a assuré que l'Irak allait devenir un "cimetière" pour les takfiristes, lors d'une visite à Amerli.

Et puis, après la reprise du contrôle d’Amerli, les soldats de l’armée, le Hezbollah irakien et les combattants kurdes ont remporté deux nouvelles victoires lundi, en reprenant le

contrôle de Souleimane Bek, à 175 km au nord de Bagdad, puis du village proche de Yankaja.

"En quelques heures nous avons réussi à sécuriser complètement" Souleimane Bek, qui était aux mains des takfiristes depuis onze semaines, a pour sa part déclaré à l'AFP le commandant de l’armée Badr, Hadi al-Ameri.

L'ONU va envoyer une mission en Irak

Sur un autre plan, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a décidé lundi à l'unanimité d'envoyer une mission pour enquêter sur les atrocités commises par Daech (EI).

Une résolution en ce sens, demandée par Bagdad et Paris, a été adoptée à l'unanimité par les 47 Etats membres du Conseil, lors d'une réunion extraordinaire sur les atrocités commises par Daech.

"Nous sommes face à un monstre terroriste", a déclaré le ministre irakien des droits de l'homme, Mohammed Shia al-Sudani.

"Les actes de l'EI constituent une menace non seulement pour l'Irak mais aussi pour la région et le monde", a-t-il ajouté, parlant d'un "danger imminent pour tous les pays".

"Les rapports que nous avons reçus révèlent des actes à une échelle d'inhumanité qui est inimaginable", a affirmé de son côté Flavia Pansieri, Haut-Commissaire adjointe de l'ONU aux droits de l'homme, citant des assassinats ciblés, des conversions forcées, des enlèvements, de l'esclavage, de la torture et la persécution systématique pour des raisons religieuses et ethniques.

Depuis le 9 juin, des takfiristes de Daech se sont emparés de larges pans de territoires en Irak, multipliant les exactions et poussant à la fuite des centaines de milliers d'habitants.

Selon l'ONU, qui dénonce des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et un "nettoyage ethnique et religieux", les chrétiens, les Yazidis, les Shabaks, les Turcomans chiites, les Kaka'e et les Sabéens figurent parmi ceux qui sont "directement ciblés".

L'ONU espère que ses onze enquêteurs pourront être sur le terrain d'ici quelques semaines, a précisé un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux

droits de l'homme, Rupert Colville. Ils devront recueillir des preuves en vue d'éventuelles poursuites en justice devant un tribunal, comme la Cour pénale internationale (CPI), a-t-il précisé.