20-04-2024 05:56 AM Jerusalem Timing

Siniora à Hariri: Non au dialogue avec le Hezbollah!

Siniora à Hariri: Non au dialogue avec le Hezbollah!

Pour Siniora, « même la photo avec le Hezbollah va nous embarrasser ».

Face à l’enthousiasme du depute Saad Hariri à ouvrir une nouvelle page avec le Hezbollah et à entamer un dialogue avec lui, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora semble incapable de freiner cette volonté.

Ce dernier appelle le Courant du Futur à « réfléchir deux fois » avant de prendre une mesure pareille alors que les « adversaires » de Siniora assurent que « Cheikh Saad a emprunté la voie du dialogue.

En effet, des milieux politiques du Courant du Futur font état de « divergences au sein du courant au sujet du dialogue avec le Hezbollah : Une aile ouverte au dialogue représentée par le ministre de l’intérieur Nohad Machnouk et le conseiller du député Saad Hariri, Nader Hariri, et une aile rejetant ce dialogue représenté par le président Fouad Siniora ».

Selon des sources informées au courant du Futur, Siniora est « contrarié de la hâte du président Hariri à entamer un tel dialogue quels que soient les résultats ». 

En tout cas, tout le monde attend ce que Hariri allait dire à la télévision dans deux jours. Pour cette fin, il a reçu de nombreuses personnalités du Futur et du camp du 14 mars à Riyad.

Selon des sources parlementaires, Saad Hariri va « dialoguer avec le Hezbollah pour s’entendre sur des points controversés ou des points qui doivent être débattus. Ensuite, ce dialogue sera un prélude à un dialogue plus large et global avec les différentes parties libanaises. Sachant que la coordination avec le président Berri et son conseiller politique Ali Hassan Khalil est arrivé à un niveau avancé ».

Siniora exige le retrait du Hezbollah de Syrie

Pour le président Fouad Siniora, tout dialogue avec le Hezbollah doit se limiter à deux points : le combat du Hezbollah en Syrie, et l’élection d’un chef d’Etat. 

Et comme Siniora est convaincu que le Hezbollah n’est pas prêt à se retirer de la Syrie, ni de renoncer à son candidat le général Michel Aoun, il trouve que tout dialogue pour l’instant n’est pas nécessaire. Celui-ci est allé jusqu’à dire que « même la photo avec le Hezbollah va nous embarrasser » !

Mais, rapportent des sources proches de Hariri, celui-ci fait la sourde oreille devant les « conseils » de siniora, pour des considérations multiples :

1- Le patriarche maronite s’est engagé à continuer de lancer des initiatives au sujet de la présidentielle, tout en insistant à ce que la composante chrétienne demeure influente sur la scène libanaise, tout comme la composante chiite ou sunnite.

Et ceci n’aura lieu qu’à travers l’élection d’un président qui lance un dialogue national sous le titre du « désengagement avec la crise syrienne ». Sachant que la question du combat du Hezbollah en Syrie ne sera pas débattue vu que celle-ci n’est plus une affaire interne libanaise.

2- Hariri craint l’échec des négociations nucléaires irano-américaines. Pour cette raison, il cherche à assurer un mur de protection des  répercussions d’un tel échec.

3- Hariri attribue la « confusion aouniste » à l’inquiétude quant au renoncement du Hezbollah à la candidature du chef du Courant patriotique libre.

Partant de là, Hariri a confié à des proches : « Essayons de dialoguer avec le Hezbollah, peut-être nous réussirons d’ouvrir une brèche quelque part ».

Source: al-Akhbar