29-03-2024 02:16 AM Jerusalem Timing

Poutine promet une sortie de crise, dit que l’Occident se comporte en "empire"

Poutine promet une sortie de crise, dit que l’Occident se comporte en

Poutine estime que la chute du prix du pétrole est due à un complot entre les Etats-Unis et l’Arabie afin de nuire à la Russie et à l’Iran.

Vladimir Poutine a promis jeudi aux Russes une sortie dans les deux ans de la sévère crise économique dans laquelle est plongé le pays et a accusé les Occidentaux de se compter en "empire" dictant la marche à suivre à ses "vassaux".

Poutine a en outre estimé que la chute du prix du pétrole est due à un complot entre les Etats-Unis et l’Arabie afin de nuire à la Russie et à l’Iran.

Très attendu, le président russe est sorti de son silence dès l'ouverture de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année sur le plongeon du rouble, qui a pris lundi et mardi une ampleur inédite depuis le placement du pays en défaut de paiement en 1998.

"Dans le scénario le plus défavorable pour la conjoncture internationale, la situation peut durer deux ans mais elle peut se corriger avant", a-t-il déclaré, avouant la difficulté à établir une quelconque prévision face à "de nombreux facteurs d'incertitude".

Pas question en revanche de changer de ton sur l'Ukraine où, a-t-il accusé, les autorités de Kiev mènent une "opération punitive" contre les rebelles de l'Est, ni sur les Occidentaux qui se comportent comme un "empire" qui veut "faire marcher au pas ses vassaux".

Très populaire en Russie mais mis au ban des nations occidentales, Vladimir Poutine a ainsi semblé opposer une fin de non-recevoir à l'appel du pied de Washington.

A Londres mardi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait prévenu que les sanctions occidentales pouvaient être levées "en quelques semaines ou quelques jours, en fonction des choix du président Poutine". 

La Russie prête à assurer une médiation

S’agissant d’une médiation sur l’Ukraine, Poutine a déclaré que Moscou est prêt à jouer le rôle de médiateur pour le lancement d'un dialogue entre les parties du conflit en Ukraine, afin d'assurer le rétablissement d'un espace politique unique dans le pays.

"J'espère que nous réussirons lors de ce dialogue, et nous sommes prêts à y jouer le rôle de médiateurs, à engager un dialogue politique direct. Et à régler la situation par ces moyens et ces instruments politiques, jusqu'au rétablissement d'un espace politique unique", a indiqué le chef de l'Etat.

L’Occident se comporte en "empire"

Poutine a en outre affirmé que les partenaires occidentaux se comportent en "empire".

"Le bouclier antimissile près de nos frontières, n'est-ce pas un mur? Personne ne s'est arrêté. C'est là le problème majeur des relations internationales d'aujourd'hui: nos partenaires ne se sont pas arrêtés, ils ont décidé qu'ils étaient les vainqueurs, qu'ils formaient désormais un empire et tous les autres, leurs féaux qu'il fallait tenir en bride", a dit Vladimir Poutine.

"C'est là le problème. Ils n'arrêtent pas de construire des murs en dépit de toutes nos tentatives et de nos gestes en vue de travailler de concert sans aucunes lignes de séparation en Europe et dans le reste du monde", a ajouté le président russe.

Et d'ajouter: "la Russie n'attaque pas l'Occident dans le sens politique de ce terme, mais défend ses intérêts nationaux".

Les "révolutions de palais" impossibles

Il ne peut pas y avoir de "révolutions de palais" en Russie, a en outre déclaré jeudi le président russe.

"En ce qui concerne les coups d'Etat de palais, rassurez-vous: nous n'avons pas de palais, donc, il ne peut pas y avoir de coups d'Etat de ce genre. Nous avons une résidence officielle - le Kremlin - qui est bien protégée. Et il s'agit là d'un facteur important de la stabilité de notre Etat", a indiqué le président russe.

Cependant, a-t-il ajouté, ce n'est pas ce facteur qui détermine la stabilité du pays, mais le soutien apporté à la politique nationale par le peuple russe.

"Je pense que vous n'allez pas contester le fait que ce soutien existe en ce qui concerne les axes principaux de notre politique extérieure et intérieur, car les gens ont conscience que nous, moi y compris, agissons dans l'intérêt de la majorité écrasante des citoyens russes", a conclu Vladimir Poutine.

Sanctions: le prix à payer pour survivre en tant que nation

S'agissant des sanctions, elles ne visaient pas à faire payer la Russie pour la réunification avec la Crimée, mais pour la volonté du pays de se maintenir en tant que nation et civilisation, a expliqué M.Poutine.

"Non, ce n'est pas le prix à payer pour la Crimée, c'est le prix de notre volonté naturelle de rester une nation, une civilisation, un Etat", a répondu le chef de l'Etat à la question de savoir si la situation actuelle de l'économie russe était le "prix à payer pour la Crimée".

AFP + Ria Novosti