25-04-2024 04:53 AM Jerusalem Timing

Turquie: acquittement général pour plus de 200 officiers

Turquie: acquittement général pour plus de 200 officiers

Accusés sana preuve de tentative de coup d’Etat,ils avaient fait l’objet d’une campagne fallacieuse visant à les écarter

Un tribunal d'Istanbul a spectaculairement acquitté mardi plus de 200 militaires qui étaient rejugés pour avoir comploté en 2003 de renverser le gouvernement islamo-conservateur turc, ont rapporté les médias locaux.
   
Dans son réquisitoire le procureur avait réclamé l'acquittement pour l'ensemble des suspects, estimant que les preuves retenues à leur encontre n'étaient pas établies, ont précisé les chaînes d'information NTV et CNN-Türk.
   
Le verdict des juges qui a suivi le réquisitoire après une interruption de plusieurs heures, a été accueilli par une ovation des proches des accusés, massés dans le tribunal, selon l'agence de presse Dogan.
   
Le premier procès visant 236 personnes de l'affaire "Balyoz" ("masse de forgeron" en turc) s'était soldé en septembre 2012 par la condamnation à de lourdes peines de prison de quelques-uns des plus hauts gradés de l'armée turque. Mais les condamnations avaient été annulées pour  défaut de preuve et un nouveau procès ouvert en novembre dernier.
   
Le "cerveau" présumé du complot, le général Cetin Dogan, avait été condamné à vingt ans de réclusion.
   
Lors de leur procès, ces officiers n'avaient cessé de nier leur participation à ce complot prétendument ourdi en 2003 contre le gouvernement du Premier ministre de l'époque Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui président, qui venait de conquérir le pouvoir.
   
Lors du premier procès, les critiques avaient mis en cause l'impartialité des magistrats chargés d'instruire le procès et l'authenticité des preuves retenues contre les accusés.
   
M. Erdogan s'était quant à lui félicité de ces jugements, qui concourraient à sa volonté de priver l'armée turque de son influence politique.
   
L'institution militaire, qui s'est longtemps considérée comme la gardienne de l'héritage laïque de la République de Turquie fondée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk, a exercé une véritable tutelle sur la vie politique du pays et mené trois coups d'Etat depuis 1960.
   
Mais en décembre 2013, M. Erdogan avait surpris en ouvrant la voie à une révision des procès "Balyoz" et "Ergenekon", du nom d'un autre complot présumé contre son régime.
   
Ce revirement est intervenu alors que le gouvernement était empêtré dans un vaste scandale de corruption dont il ne cesse d'accuser depuis ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, d'être à l'origine.
   
Certains des magistrats en charge des dossiers visant l'armée sont réputés proches de ce mouvement, à qui M. Erdogan a déclaré la guerre, procédant à des purges massives dans la magistrature et la police.
   
Conformément aux réquisitions du parquet, la Cour constitutionnelle avait ordonné en juin 2014 la libération de tous les détenus dans cette affaire ainsi qu'un nouveau procès, estimant que le premier jugement n'avait pas été équitable.