28-03-2024 11:52 PM Jerusalem Timing

L’armée du Hezbollah : l’infiltration silencieuse, et la fuite bruyante

L’armée du Hezbollah : l’infiltration silencieuse, et la fuite bruyante

Comment le Hezbollah a préparé la bataille du Qalamoune. 2ème et avant dernière partie.

Il y a environ sept mois, les combattants de la résistance ont mené leur première bataille contre un groupe de miliciens dans les hauts plateaux de la série des montagnes orientales du Liban, en particulier dans les jurds de Nahlé, Flita et Younine. Il avait alors baptisé la bataille du nom « Al-Qaëm ».

Quelques jours plus tard, le Hezbollah a réussi à contrôler des zones qui ont permis de chasser les groupes armés des jurds et des collines surplombant les villages de la région de Baalbek.

Mais ce jour-là, la résistance a échoué de contrôler la totalité des collines surplombant cette région. Les groupuscules armés sont alors revenus et ont lancé, le mois de novembre dernier, le jour de l'Aïd al-Fitr, une offensive majeure au cours de laquelle 11 combattants de la Resistance sont tombés en martyre. Les miliciens ont alors récupéré leurs positions sans toutefois pouvoir en occuper de nouvelles.

Avec la fin des exercices de formation et la mise en œuvre d’un plan d’exécution, les unités de transport de la Resistance se sont chargées de mobiliser en grand nombre les unités combattantes, pour les déployer tout au long de la présumée ligne de front.

Cela s’est fait au cours de quelques  jours, de sorte qu’aucun observateur, surtout dans les rangs des groupuscules armés, n’a été en mesure de mettre au point une estimation précise sur la taille de la force d'attaque et de la surface de son déploiement.

Par la suite, le commandement (de la résistance, ndlr)  a fixé les noms des officiers chargés de commander les brigades, les factions et les groupes ainsi que leurs qualités.

L'hiver dernier, de grandes quantités de neige étaient  tombées, ce qui a couvert les bunkers et les sites où étaient déployés les combattants de la résistance.

De leur coté, les miliciens ont évacué leurs repaires situés sur les hauteurs qui se trouvaient en face, et se sont installés dans des positions plus basses qui les conduisaient au jurd de Aarsal où le climat était moins sévère. Les difficultés climatiques entravaient une bonne scrutation du terrain, dont les forces attaquantes ont besoin généralement. Il a été seulement possible de fournir aux résistants leurs besoins grâce à des traîneaux de neige.

Comme la mobilisation s’accomplissait, les groupes sur le terrain ont commencé à recevoir les dernières instructions. Pour éviter toute surprise, il a été décidé de mobiliser des brigades de réserve supplémentaires, prenant en compte la possibilité d'âpres affrontements, surtout que la décision stipulait de prendre le contrôle de toute la région, quelque soit le prix à payer. Sachant que les mécanismes d'action supposent implicitement de mettre au point une estimation de l’ampleur des victimes prévues, en martyrs ou en blessés. Ce qui nécessite des mesures supplémentaires concernant l'unité de secours militaire, ainsi que celles de transport.

Avant de fixer l’heure zéro, une dernière manœuvre a eu lieu, celle qu’on appelle les exercices d’appels et de préparation. La résistance a décidé de la faire publiquement et devant tout le monde, dans ce qui semblait être un message à plus d'une partie.

Simultanément, s’est produit une mobilisation supplémentaire dans un certain nombre de régions, y compris celles très éloignées de la zone d'opérations. Son objectif consistait à avertir l'ennemi israélien contre toute intervention, et à lui faire comprendre que la résistance est prête à mener plusieurs confrontations sur de nombreux fronts. Elle visait aussi à semer la terreur parmi les miliciens qui devinaient que ce qu’ils voyaient n’est qu'une partie des forces rassemblées pour effectuer l'opération.

Après cela, le commandement de la Résistance a procédé à l’opération de répartition des axes : Les jurds libanais ont été divisés en deux parties, la premiere en liaison avec le jurd de Nahlé, la seconde avec celui de Younine, tout en avançant vers l’Est. C’est dans cet endroit qu’ils sont entrés en communication avec les groupes venant du côté syrien, et plus précisément du camp de Caverne occupé par le front al-Nosra. Il s’agit d’un carrefour situé entre le jurd syrien de Ra’s Maarat, celui libanais de Nahlé, la série de montagne al-Barouh et le passage Fatlé. Il constitue l'artère principale de miliciens, comme voie de passage en direction de Aarsal et ses jurds.

Le samedi 2 mai, a été fixé le premier rendez-vous. Peu après minuit, des groupes de l'unité de reconnaissance ont avancée à l'intérieur des jurds occupés face à Nahlé. Les résistants ont marché environ trois kilomètres à l'est de la zone de Brital, et où ils ont découvert que les positions des miliciens étaient évacuées. Ils se sont rassemblés dans cet   endroit.

Mais les observations ont montré que les insurgés avaient recours à l'évacuation de nombreux points  avancés, pour se retrancher dans des positions plus défendables. Les unités ont demandé la permission d’accéder à ces points directement et non seulement à celles qui sont à une certaine distance. Là aussi, ces positions se sont avérées aussi vides. Mais les résistants sont restés sur place, par respect de la décision de l'attaque fixée à l’aube. En effet, dans la pratique, l’opération ne s’est pas poursuivie, parce que la décision de la confrontation directe n'avait pas encore été prise.

Le 5 mai, Sayyed Hassan Nasrallah est apparu dans un discours télévisé pour annoncer : «La question de la bataille est tranchée, mais sa date et son endroit ne seront pas annoncés.»

Ses propos ont servi de mot de passe pour que les groupes de combattants déclenchent leur mission.

La décision avait été prise que l’opération sera lancée le mercredi, vers 5h30 du matin. Elle a pris dix minutes de retard à cause d'une lacune qui a été immédiatement résolue.

Entre le discours de sayed Nasrallah et le lancement de l’opération, les premiers groupes de l’unité d'attaque ont avancé vers les points tenus par les miliciens. Ils ont atteint une distance de moins d'un demi-kilomètre, où il leur a été possible de surveiller tout ce qui se passe, surtout qu’ils étaient équipés d’appareils de vision nocturne. En même temps, ils recevaient régulièrement et à chaque instant les informations envoyées par l’unité d'information qui a pour mission de suivre « d’une manière adhésive »  tout ce se rapporte au commandement des milices et ses miliciens.

( A SUIVRE)

 

Par Ibrahim al-Amine, rédacteur en chef du journal libanais al-Akhbar.

 

Traduit par notre site à partir d'al-Akhbar

 

(La troisième et dernière partie prochainement)