29-03-2024 03:50 AM Jerusalem Timing

Maram et Ibrahim, lâchement assassinés à un barrage militaire israélien

Maram et Ibrahim, lâchement assassinés à un barrage militaire israélien

La flambée de violence a reflué depuis le début de cette année, le nombre d’incidents mortels allant décroissant.

Les forces israéliennes d’occupation ont assassiné une jeune femme et son jeune frère âgé de 16 ans, à un barrage militaire mercredi, puis refusé aux médecins des services d’urgence l’accès aux deux blessés.

Israël a prétendu que le frère et la sœur ont été abattus lors d’une tentative d’attaque contre des soldats, mais des témoins oculaires ont contesté cette version des faits.

La police a déclaré dans le journal Haaretz que « les deux ont reçu plusieurs fois l’ordre de s’arrêter, mais ont continué à s’approcher des officiers et des gardes postés à un point de contrôle qui n’est pas destiné aux piétons. »

« Selon la version de la police, les deux se sont approchés, la main de la femme étant à l’intérieur de son sac et la main [de son jeune frère] étant derrière son dos. Les deux finalement ont répondu à l’appel de la police, s’arrêtant à une courte distance des officiers puis faisant demi-tour, mais la femme s’est retournée et a sorti un couteau, le jetant directement à l’un des officiers. La police et les gardes de sécurité ont ensuite abattu [le frère et la sœur], » a ajouté le journal.

Dans une vidéo prise sur les lieux même par un téléphone mobile, un témoin décrit comment le garçon a été tué après le meurtre de sa sœur :

« Il a touché le corps [de sa sœur], puis ils lui ont tiré dessus », dit le témoin direct, alors que des coups de feu résonnent.

La police israélienne a publié une photo de deux couteaux, qui selon elle, étaient en possession de la femme, et d’un couteau à cran d’arrêt porté par son frère. Les couteaux semblent absolument propres et aucun Israélien n’a été déclaré blessé lors de l’incident.

Exécutions sommaires

Les déclarations faites par un témoin israélien suggèrent que les frère et sœur, Maram Salih Hassan Abu Ismail, une mère âgée de 23 ans de deux petits enfants et enceinte de cinq mois, et Ibrahim Salih Hassan Taha, ont semble-t-il été froidement abattus.

Le porte-parole de l’armée israélienne Peter Lerner, a tweeté que Abu Ismail a été « abattue par la police des frontières avant qu’elle puisse mener à bien l’attaque », indiquant que la femme ne représentait aucune menace immédiate pour la vie de quelqu’un quand elle a été tuée.

Des témoins ont dit à l’Agence de Nouvelles Ma’an que « les deux étaient apparemment incapables de comprendre les officiers israéliens qui leur criaient en hébreu, de cesser d’avancer. »

« Selon des témoins, il est apparu que Ibrahim a essayé de saisir la main de sa sœur et de l’éloigner des officiers, quand ils ont ouvert le feu sur elle. Maram est tombée au sol et quand Ibrahim a tenté de l’aider, il a été abattu à son tour » , a ajouté Ma’an.

« [Maram] avait obtenu pour la première fois un permis des autorités israéliennes [d’occupation] pour entrer à Jérusalem, quand elle traversait [le barrage] ce mercredi, » a indiqué l’agence.

Des témoins oculaires ont dit aux médias palestiniens que les forces israéliennes ont tiré un barrage de balles [sur les deux jeunes] - « avec plus de 15 coups dans le corps de la femme », a rapporté l’Agence de Nouvelles Ma’an.

Un témoin nommé Ahmad Taha a dit à Ma’an que « les officiers israéliens se sont approchés des deux [victimes] après qu’elles aient été abattues, avant d’ouvrir à nouveau le feu » afin de les achever, ajoutant que les officiers « auraient pu rester à distance sans ouvrir le feu. »

Le témoin estime que les couteaux exhibés par la police ont été délibérément posés près de Maram et Ibrahim.

Pas de soins médicaux

Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré à Ma’an que les forces israéliennes ont refusé l’accès des médecins à la jeune femme et à son frère.

La vidéo de la scène montre les forces israéliennes écartant un médecin du Croissant-Rouge palestinien et empêchant un caméraman de filmer.

Un frère de Maram et Ibrahim a déclaré à Haaretz qu’il ne croyait absolument pas que sa sœur ait eu l’intention de mener une attaque, en disant qu’elle était en route pour un rendez-vous médical quand elle a été abattue.

« Nous avons pas de détails sur ce qui s’est passé et personne ne nous a informés, mais je ne crois pas du tout cette histoire d’attaque terroriste », a déclaré Hassan Taha.

« Elle a probablement été perdue, ou ne comprenait pas ce qui se passait au barrage, et les soldats les ont tués, elle et mon frère, » a-t-il ajouté.

Un oncle du frère et de la sœur a déclaré aux médias que son neveu et sa nièce ont été tués « de sang-froid. »

Les porte-parole des organisations palestiniennes ont condamné les meurtres, le Jihad islamique dénonçant une « exécution » et le Hamas affirmant que le « crime ne restera pas sans punition. »

Depuis le début octobre l’année dernière, plus de 130 Palestiniens ont été abattus dans le cadre de ce qu'Israël prétend avoir été des attaques ou tentatives d’attaques. Des dizaines d’autres Palestiniens ont été abattus lors de manifestations.

Environ 30 Israéliens ont été tués au cours de cette même période.

Israël, où l’on célèbre les criminels

Fin mars, un soldat israélien qui a été filmé en vidéo alors qu’il achevait un Palestinien blessé, est devenu un héros national dans le pays et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé à la clémence, alors que le meurtrier fait face à une accusation d’homicide involontaire.

La flambée de violence a reflué depuis le début de cette année, le nombre d’incidents mortels allant décroissant.

Un jeune Palestinien du camp de réfugiés Aida est mort des suites de ses blessures la semaine dernière après qu’un engin explosif - qu’il aurait transporté - ait explosé dans un bus de Jérusalem, blessant environ 20 personnes.

Un Palestinien du camp de réfugiés d’al-Arroub a été abattu plus tôt ce mois-ci après qu’il aurait tenté de frapper un soldat à la tête avec une hache.

Les chefs militaires israéliens ont estimé que la baisse des attaques était due à la collaboration entre l’armée d’occupation et les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne, ainsi qu’à « l’amélioration du renseignement ... sur les assaillants, en particulier grâce aux médias sociaux. »

La plupart des attaques ont été menées par des individus ou des petits groupes de Palestiniens agissant indépendamment de toute décision centralisée, en ciblant les forces d’occupation israéliennes aux barrages militaires et dans les colonies.

Les meurtres de mercredi se sont produits au barrage de Qalandiya, où les forces israéliennes empêchent la libre circulation entre les villes de Ramallah en Cisjordanie, et Jérusalem.

Source: Info-Palestine

Source: Info-Palestine