24-04-2024 08:33 AM Jerusalem Timing

Bernie Sanders a dévoilé une sale vérité sur le Parti Démocrate

Bernie Sanders a dévoilé une sale vérité sur le Parti Démocrate

Là où Sanders s’entoure de militants et d’universitaires, Clinton s’entoure de lobbyistes favorables aux dictateurs et aux banquiers.

Lorsque Bernie Sanders a annoncé pour la première fois sa candidature à la présidence des États-Unis, en avril 2015, il savait qu’il se lançait dans une âpre bataille. Ce jour-là, il a réuni une petite foule de journalistes dans une avenue verdoyante et a posé les jalons de ce qui évoluerait en son discours de campagne standard. Peu de personnes en prirent note, et il démarra une campagne passionnée pour se présenter à des centaines de millions d’Américains.

Toutefois, ce qu’il n’aurait probablement jamais pu imaginer était le favoritisme insolent, le trucage électoral et la déformation de la vérité de la part du DNC (Democratic National Committee, le comité national démocrate) et du camp de Hillary Clinton. Lorsqu’il s’est déclaré pour la première fois, son nom était quasiment inconnu. Les dirigeants du parti se sont moqués de lui, en disant avec désinvolture aux électeurs qu’il ne pourrait jamais gagner.

Mais ensuite, il a commencé à remplir les stades, à lever des millions de dollars auprès de donateurs individuels et a commencé à remporter des primaires.

Et, ils continuent de dire qu’il ne peut pas gagner, sauf que maintenant les cris sont chargés de mensonges perpétrés par des experts bien connus comme John Ralston [journaliste politique télé à Las Vegas] et Rachel Maddow [MSNBC]. Tous deux ont essayé de le dépeindre comme incitant à la violence et, dans un manque flagrant d’intégrité journalistique, Maddow a même montré une séquence vidéo d’une chaise lancée lors d’un match de catch, en prétendant que les auteurs étaient des délégués de Sanders lors de la Convention du Nevada.

Depuis ses premiers jours en tant que militant, Sanders s’est focalisé sur la protestation non-violente. Il n’a jamais eu recours à la bagarre pour faire passer son point de vue. Et pourtant, le Sénateur Harry Reid (Nevada), avec lequel Sanders entretenait auparavant une relation de travail amicale, accuse désormais son collègue de fomenter la discorde et la violence.

Et même après que Bernie Sanders a révélé que l’on avait non seulement tiré sur son bureau électoral de Las Vegas, mais que des appartements de son staff électoral avaient été saccagés, les médias se sont étroitement focalisés sur le fait qu’il ne peut toujours pas gagner, à quel point ses supporteurs sont « violents » et combien la poursuite de sa candidature dans la course aux primaires est nuisible à Hillary Clinton.

Ainsi que Shaun King [chef de la rubrique Justice au New York Daily News] l’a écrit avec tant de justesse dans ses colonnes, Clinton ne peut s’en prendre qu’à elle-même pour ses faiblesses.

« Hillary Clinton a bénéficié de tous les avantages qu’un politicien pouvait avoir dans cette course présidentielle. Son mari a fait de multiples campagnes pour la nomination démocrate et a été président durant deux mandats. Elle a déjà concouru dans les primaires, il y a huit ans, et établi un réseau sur le terrain dans les 50 États. Elle s’est outrageusement enrichie depuis que Bill et elle-même ont quitté la Maison Blanche.

Au moins, Bernie Sanders a rappelé une chose que nous soupçonnions tous mais ne pouvions prouver : Le Pari Démocrate ne se préoccupe pas vraiment des gens. Sanders a découvert qui sont ses véritables alliés, qui sont ses ennemis et dans quelle direction les autorités constituées sont déterminées à emmener ce pays.

Certes, ce n’est pas une révélation rassurante, mais elle est nécessaire.

Dans un récent essai sur The News Hub, Calvin Wolf prévient que le message de conformisme du DNC est dommageable pour les États-Unis.

« Comment les jeunes sont-ils censés avoir de grands rêves ? Comment sont-ils censés se battre pour ce qui est juste? La campagne de Clinton et ses soutiens ont envoyé un message brutal et froid à la jeunesse d’aujourd’hui : Restez à votre place ! En tant que professeur de lycée et père, cela me fait vomir. C’est une gifle pour tous ceux qui ont jamais lutté contre l’adversité. »

Ce que Sanders fait également est de montrer au monde entier juste à quel point Hillary Clinton est elle-même corrompue et sans scrupules. Sanders n’a jamais eu besoin de soulever la merde contre Clinton. Les médias (qui ont grossièrement minimisé cette fange) et ses supporteurs sont ceux qui ont jeté, au cours de l’année passée, une lumière crue sur ses activités particulièrement dépourvues d’éthique et peut-être illégales.

Pour se faire une idée des tendances autoritaires de Hillary, il n’est nul besoin de regarder au-delà de la Convention du Nevada. Le comité directeur du parti de cet État s’est réuni, a changé les règles du jeu en cours de route et installé de nouvelles règles favorisant Hillary à la Convention de l’État. Et ensuite, lorsque les délégués de Sanders ont protesté et ont commencé à montrer leur colère, ils ont utilisé cette colère pour accuser Sanders d’encourager la violence.

De façon inattendue, l’émission Morning Joe de MSNBC a pointé du doigt le comportement des officiels du DNC à l’égard des supporteurs de Sanders.

« Ça a vraiment pris une sale tournure. Regardez, c’est une véritable affaire, légitime. cela a été une véritable supercherie dès le départ ».

Mais ce n’est pas tout. Ed Rendell, le président de la Convention nationale démocrate, a prévenu les supporteurs de Sanders de « bien se conduire », un message destiné à intimider. Le bon vieil argument « qui se ressemble s’assemble » est pertinent ici. Lee Fang [journaliste libéral à The Intercept] a observé sur Twitter, que là où Sanders s’entoure de militants et d’universitaires, Clinton s’entoure de lobbyistes favorables aux dictateurs et aux banquiers.

Bernie a révélé jusqu’où s’étend la corruption de sa rivale, par la simple vertu de se présenter face à elle. Que ce soient les rapports indiquant que des affiliations d’électeurs ont été modifiées dans plusieurs États ou la propagande électorale illégale de Bill Clinton au Massachusetts, pratiquement toutes les victoires de Hillary en dehors des Etats du Sud sont entachées d’accusations de fraude électorale. L’adresse de bureaux de vote a changé sans préavis, des scrutins ont fermé avant l’heure, des centaines de milliers d’électeurs ont été purgés des listes. Même dans les États où Sanders a gagné, des irrégularités ont été rapportées.

Sanders a également prouvé au monde que même s’il a levé plus de 210 millions de dollars au cours des 12 derniers mois, les médias institutionnels, l’establishment politique et les milliardaires trouveront toujours un moyen de contrôler le récit, du moins à la télévision. Bernie a également prouvé que peu importe le nombre de trolls sur Internet, payés et achetés par l’autre camp, un politicien qui a des principes et qui dispose d’un message et de fidèles engagés peut engendrer une loyauté si farouche qu’il attire l’attention de ses opposants.

La course à la présidentielle de Sanders a illuminé ces questions que le camp de Clinton a essayé d’ignorer. Lorsqu’elle en est incapable, son équipe de campagne, le DNC et ses fidèles disent à Sanders de s’asseoir, de se taire, d’abandonner et de s’aligner derrière Clinton. L’unité à tout prix, même au risque d’une défaite en novembre prochain.

Bernie Sanders a donné du courage aux laissés pour compte. Il a redonné le sens de la détermination à ceux qui pensaient que tout était perdu. Il a apporté l’espoir que même face à l’adversité, les efforts individuels peuvent faire la différence. Cela prend du temps, cela nécessite de l’engagement et il faut de la ténacité.

Son message ne se résume pas à une platitude, du style « espoir et changement. C’est un message de persévérance en dépit d’une grande adversité.

Les électeurs, aussi bien les jeunes que les plus âgés, prennent à cour son message. Ils font campagne pour lui. Ils font campagne pour la fonction publique. Les « Berniecrates » ont commencé à créer des changements positifs au niveau local, au niveau de chaque Etat et au niveau national.

Et pour cela, Bernie Sanders a gagné plus de véritables amis et alliés que Hillary Clinton en aurait pu rêver pour elle.

Source: Mondialisation