20-04-2024 02:34 AM Jerusalem Timing

Erdogan s’en prend aux organisateurs de la flottille pour Gaza

Erdogan s’en prend aux organisateurs de la flottille pour Gaza

Le cabinet de sécurité israélien a approuvé l’accord de normalisation entre Ankara et Tel-Aviv.

Peu après que le cabinet de sécurité israélien a approuvé l'accord de réconciliation avec la Turquie mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris à l'association qui avait organisé la flottille pour Gaza en mai 2010.  Des commandos israéliens avaient tué 10 militants turcs, provoquant une crise entre « Tel-Aviv » et Ankara.

Le quotidien israélien Haaretz, cité par i24, rapporte que le dirigeant turc a reproché mercredi soir à l'IHH Humanitarian Relief Foundation de ne pas lui avoir demandé la "permission" de naviguer jusqu'à l'enclave palestinienne.

"M'avez-vous demandez quoi que ce soit avant de mettre les voiles? Avez-vous demandé ma permission?", s'est offusqué publiquement Erdogan lors d'un repas d'iftar (rupture du jeûne du mois de Ramadan).

"Lorsque vous mettez les voiles, vous devez me le demander. Avez-vous demandé quoique ce soit au Premier ministre avant d'entreprendre votre mission humanitaire turque à Gaza?", a ajouté Erdogan.

Mais, selon lui en vertu de l'accord conclu avec l’entité sioniste, la Turquie "a reçu des garanties selon lesquelles Israël autorisera l'entrée de l'aide humanitaire envoyée à Gaza."

Netanyahu avait refusé la levée du blocus israélien contre Gaza, affirmant qu'il n'était "pas prêt à renégocier" ce sujet.

Ces derniers jours, l'IHH Humanitarian Relief Foundation a exprimé de sérieuses critiques envers Erdogan, pour les compromis décidés dans le cadre du rétablissement des liens diplomatiques de son pays avec l’entité sioniste.

Accord approuvé

Le cabinet de sécurité israélien avait plus tôt approuvé l'accord, en dépit de l'opposition du ministre de la Défense Avigdor Lieberman, du ministre de l'Éducation Naftali Bennett et de la ministre de la Justice Ayelet Shaked.

Mardi, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait envoyé aux ministres du cabinet de sécurité une copie de l'accord de normalisation avec la Turquie, ainsi qu'une lettre dans laquelle Ankara s'engage à aider à retrouver les Israéliens disparus ou emprisonnés à Gaza.

Deux ministres, qui ont requis l'anonymat, ont révélé à Haaretz que l'accord ne faisait que trois pages. Une page est consacrée aux dédommagements qu'Israël s'est engagé à verser aux victimes de l'incident du Mavi Marmara, alors que les deux autres pages traitent de la normalisation des relations entre les deux pays. Selon les ministres, il n'y a pas de détails ou de clauses dans le texte qui n'ont pas déjà été rendues publiques.

Quant à la lettre d'accompagnement, elle est adressée à l'envoyé spécial du Premier ministre pour les pourparlers de réconciliation avec la Turquie, Joseph Ciechanover.

Signée par le sous-secrétaire turc sortant des Affaires étrangères Feridun Sinirlioglu, la lettre indique que le président turc Recep Tayyip Erdogan a ordonné à toutes les institutions publiques compétentes de faire tout ce qui était en leur pouvoir pour mettre un terme à la question des Israéliens disparus à Gaza, "pour des raisons humanitaires".

La lettre indique expressément que cette question n'a aucun lien avec l'accord de normalisation, mais qu'elle est indépendante, et montre la bonne volonté de la Turquie.

Le porte-parole de M. Erdogan, qui était envoyé à Rome dimanche pour la conclusion des pourparlers, a déclaré mardi que le processus de normalisation des relations devrait avancer cette semaine, avec la nomination de nouveaux ambassadeurs à Ankara et Tel Aviv.

"De nouvelles initiatives seront bien sûr prises pour restaurer les liens avec Israël dans les domaines de l'économie, le commerce et l'énergie", a ajouté le porte-parole Ibrahim Kalin.