29-03-2024 12:35 PM Jerusalem Timing

Syrie : Les rebelles de "l’opposition modérée" décapitent un enfant palestinien

Syrie : Les rebelles de

Cela faisait longtemps que les milices de l’opposition syrienne n’avaient affiché leurs atrocités sur la Toile.

Une nouvelle atrocité qui n’est hélas pas une nouveauté en soi : une milice de l’opposition syrienne modérée admise par Washington et les Occidentaux, sans oublier les monarchies arabes et la Turquie,  a égorgé puis décapité un enfant palestinien du camp palestinien de Handarate, dans la province nord d’Alep.

En réalité, depuis le début de leur insurrection contre le pouvoir syrien, jamais les rebelles syriens modérés ne se sont fait remarquer par leur humanisme. Leur répertoire regorge d’atrocités, dont ils se targuaient en postant les images sur la Toile. Comme leur image en a été profondément écornée, ils ont cessé de le faire. C’est la première fois depuis bien longtemps qu’ils postent les images de leurs crimes.

En effet, c’est une vidéo postée par les auteurs du crime sur la Toile qui a révélé ce crime horrible commis contre Abdallah Issa, (âgé de 10 ou 12 ans selon les sources)  et qui a eu lieu mardi matin.

Les images montrent son arrestation qui a eu lieu dans le camp palestinien de Handarate, dans la province ouest d’Alep, où de violents combats ont lieu alors que les forces régulières tentent de le récupérer. Le petit Abdallah y paraissait terriblement apeuré.

Elles filment aussi son égorgement et sa décapitation.
Ainsi que la revendication des miliciens du groupuscule Mouvement Noureddine al-Zenki lequel occupe le camp de Handarate au côté d’autres milices takfiristes.

Ils la justifient en disant qu’il fait partie du groupe armé « Brigades d’al-Quds», un supplétif de l’armé syrienne régulière, et allèguent qu'il les espionnait pour son compte. Tout en se moquant de cette brigade, en disant «qu’elle n’a plus d’homme et leur envoie désormais des enfants ! »

Selon l’AFP, le groupe en question a nié toute appartenance de cet enfant à son mouvement, soutenant qu'il s'agit d'un réfugié palestinien de 12 ans. "Blessé au ventre et à la jambe, il a été enlevé de l'hôpital où il était soigné", précise le groupe. Il était atteint par la talacémie aussi. Sur les images vidéo, il est apparue avec  des tubes de perfusion médicale plantés dans le bras droit.

Son exécution horrible s’est faite sur le champ et sans même recourir à l’Instance législative,  consultée en principe pour ce genre de verdict.

Le Mouvement Noureddine Zinki qui fait partie de l’Armée syrienne libre (ASL) est, selon la BBC, soutenu financièrement et militairement aussi bien par les Etats-Unis que la Grande Bretagne, la France, la Turquie, le Qatar et les autres pays du Golfe.

Selon la télévision al-Mayadeen, il combat surtout dans les provinces nord et ouest d’Alep. Le plus souvent aux côtés de la milice wahhabite d’Al-Qaïda, le front al-Nosra. Des observateurs ont révélé  qu’il a reçu dernièrement des missiles anti-blindés américains de type TOW.

Le Hezbollah condamne: une marque de honte

Dans un communiqué, le Hezbollah a violemment condamné cette atrocité, et s’est dit totalement sidéré par « le ton ostentatoire de ses auteurs lequel constitue une marque de ces mouvements meurtriers qui œuvrent dans le cadre de la soi-disant opposition » syrienne.

« Les tentatives de certains régimes d’occulter ce caractère criminel à ces mouvements terroristes sont le plus souvent mises en échec par les exactions horribles qu’ils commettent eux-mêmes », a condamné le Hezbollah. Avant de conclure : «  l’assassinat de cet enfant est une marque de honte sur le front des terroristes et de tous ceux qui les soutiennent, et ceux qui justifient leurs crimes ».

Épinglé par Amnesty International: crimes de guerre

Pour sa part, le commandement du Mouvement Noureddine Zenki a reconnu indirectement ce crime, le qualifiant « de crime individuel » et prétendant « qu’il constitue une violation et ne reflète pas l’état général du mouvement ». Il a indiqué avoir arrêté ses auteurs et les avoir traduits devant une commission d’enquête.

Sachant que selon les agences, cette milice a été épinglée au debut du mois par Amnesty International qui a révélé et condamné dans un rapport détaillé les abus commis par ses miliciens, les accusant d'être coupables de crimes de guerre et responsables "d'une effrayante vague d'enlèvements, de tortures et d'exécutions sommaires".

Note d’identification

Dans une note d’identification, Media de Guerre, instance médiatique de la résistance œuvrant en Syrie, dévoile que cette milice est plutôt d’obédience et de financement turcs.

Elle a dès les premiers jours des événements syriens en 2011 lancé la lutte armée contre le pouvoir syrien, à partir du village Qabtane-AlJabal, dans la province ouest d’Alep. Elle était a cette époque dirigée par Tawfik Chéhabeddine, connu pour ses tendances takfiristes.

Cette milice s’est fait surtout remarquer par ses chamboulements au niveau de ses alliances : en juillet 2012, il a rejoint Liwa al-Tawhid, puis l’Association des brigades « fa-stakim kama oumirt » ( Tiens-toi droit comme on te l’ordonne). Avant de le quitter en juin 2013. Le but de ces deux ralliements était d’obtenir le soutien de la Turquie.
En 2014, il va rejoindre Jaïch al-Moujahidine, et le quitter la même année.

Depuis, il est l’allié de la branche d’Al-Qaïda en Syrie et participe entre autre au pilonnage régulier des quartiers résidentiels loyalistes d’Alep, tuant et blessant des centaines de civils. Il ne manque pas de se targuer de le faire en postant les images sur la Toile.


Washington pourrait reconsidérer sa position

Toujours selon Media de guerre, ce groupsucle dispose du soutien sans limite de la cellule MOK, située en Jordanie et dirigée par les Etats-Unis.  Il fait partie des milices qui jouissent du plein soutien des Américains lesquels le présentent dans les conférences internationales comme étant un mouvement modéré.

Selon l’AFP, à Washington, le département d'Etat a indiqué avoir été informé de "l' horrible" incident et fait savoir que son soutien au groupe rebelle pourrait être reconsidéré.

"Nous enquêtons pour avoir plus d'informations", a affirmé mardi son porte-parole Mark Toner. "Si ces allégations s'avèrent fondées, nous réexaminerons tout lien ou  coopération que nous pourrions avoir avec ce groupe, a-t-il ajouté.

 

Sources: Al-Akhbar, Al-Mayadeen; AFP, al-Manar; Média de guerre