29-03-2024 01:24 PM Jerusalem Timing

Manuel Valls favorable à une interdiction temporaire du financement des mosquées

Manuel Valls favorable à une interdiction temporaire du financement des mosquées

Un demandeur d’asile syrien en garde à vue.


   La décision de la justice de libérer l'un des deux auteurs du meurtre d'un prêtre en l'assignant à résidence est un "échec", a reconnu ce vendredi pour la première fois le Premier ministre Manuel Valls, au moment où les accusations de laxisme pleuvent sur l'exécutif français.

"Cela doit conduire les magistrats à avoir une approche différente, dossier par dossier, compte tenu des pratiques de dissimulation très poussées des jihadistes", souligne Valls dans un entretien au journal Le Monde, se refusant néanmoins à tomber "dans la facilité de rendre ces juges responsables de cet acte de terrorisme".

L'un des deux assaillants, le Français Adel Kermiche, 19 ans, avait été incarcéré pendant une dizaine de mois dans l'attente d'être jugé pour avoir tenté à deux reprises l'an dernier de se rendre en Syrie.

  Il était sorti de prison en mars, assigné à résidence avec un bracelet électronique. Le parquet avait fait appel en vain de sa mise en liberté conditionnelle.

Le gouvernement socialiste, très impopulaire, est accusé par l'opposition de droite et d'extrême droite d'inefficacité dans la lutte antiterroriste depuis l'attentat de Nice le jour du 14-Juillet (84 morts).

Ces vives critiques, à quelques mois d'une primaire à droite pour la présidentielle d'avril 2017, ont pris de l'ampleur après l'attentat mardi contre une église du nord-ouest de la France et l'égorgement du prêtre en pleine célébration de la messe.

Plusieurs voix se sont depuis élevées pour réclamer la démission du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Après les attaques du chef du parti de droite Les Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, Manuel Valls a accusé le prédécesseur de François Hollande de "perdre ses nerfs".

L'ancien chef de l'Etat a estimé cette semaine que la gauche était "tétanisée" par "la violence et la barbarie", et a accusé l'exécutif de se réfugier derrière des "arguties juridiques" pour refuser les propositions antiterrosites de l'opposition.


Interdiction du financement des mosquées

Après cette série d'attentats qui ont ébranlé un pays déjà meurtri par deux attentats en 2015 (147 morts en janvier et novembre), le Premier ministre s'est par ailleurs dit favorable à une interdiction du financement étranger des mosquées. Il a aussi souhaité  "inventer une nouvelle relation" avec l'islam de France.

Il se dit "favorable à ce que, pour une période à déterminer, il ne puisse plus y avoir de financement de l'étranger pour la construction des mosquées" et souhaite "que les imams soient formés en France et pas ailleurs".

Un demandeur d'asile syrien en garde à vue

Par ailleurs, un réfugié syrien résidant dans un centre d'accueil de demandeurs d'asile en France a été placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'attaque contre l'église, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Ce Syrien a été interpellé dans le centre de la France. Cela porte à trois
le nombre de personnes actuellement en garde à vue dans l'enquête sur le
meurtre du prêtre.


"La photocopie d'un passeport syrien a été retrouvée au domicile d'Adel
Kermiche (l'un des tueurs) et les enquêteurs cherchent à savoir s'il pourrait
s'agir de cet homme", a expliqué une source proche du dossier.

Parmi les autres personnes en garde à vue figure un Français de 30 ans,
membre de l'entourage familial de l'autre tueur Abdel Malik Petitjean. L'homme,
qui réside dans l'est de la France, intéresse les enquêteurs qui cherchent à
savoir "s'il aurait pu avoir connaissance d'un projet d'attentat fomenté par le
tueur", a expliqué la source proche de l'enquête.

Un mineur de 16 ans dont le frère, proche d'Adel Kermiche, est parti dans
la zone irako-syrienne en mars 2015, était aussi toujours entendu.