28-03-2024 06:33 PM Jerusalem Timing

Hillary Clinton et Donald Trump s’accusent mutuellement de racisme

Hillary Clinton et Donald Trump s’accusent mutuellement de racisme

A onze semaines du scrutin, la candidate démocrate maintient une avance confortable dans les sondages.

Hillary Clinton a accusé jeudi Donald Trump, son adversaire de l'élection présidentielle américaine de novembre, d'attiser les flammes du racisme aux Etats-Unis. Le républicain a répliqué en affirmant que la démocrate avait trahi la communauté noire, bloquée dans la pauvreté.

L'escalade verbale entre la démocrate et le républicain a atteint un nouveau sommet par meetings interposés, alors que le milliardaire populiste tente de relancer sa campagne.

"Hillary Clinton va essayer de m'accuser, ainsi que les millions
d'Américains qui me soutiennent, d'être racistes", a déclaré Donald Trump à
Manchester, dans le New Hampshire.

 "Toutes les politiques soutenues par Hillary Clinton ont déçu et trahi les
communautés de couleur de ce pays", a-t-il expliqué. Selon lui, la démocrate
veut ouvrir les frontières, ce qui "viole les droits civiques des Noirs
américains en donnant leurs emplois à des clandestins".

"Si vous voulez des frontières renforcées pour que les gens puissent venir
dans notre pays seulement de façon légale, cela ne fait pas de vous un
raciste", a poursuivi le milliardaire new-yorkais de 70 ans.

Le "nouveau" Trump, lancé la semaine dernière, envoie des messages
contradictoires.

D'une part, il a remanié son équipe et choisi comme directeur général le
patron du virulent site conservateur Breitbart, présageant un brutal virage à
droite.

Mais d'autre part, cédant aux pressions de son parti, le candidat utilise
désormais un prompteur. Plus discipliné, il concentre ses prises de parole sur
Hillary Clinton et des accusations de corruption via la Fondation Clinton. Il
tente aussi d'élargir sa base électorale vers la communauté noire.

Quant à l'immigration, son fonds de commerce, il souffle le chaud et le
froid.

Mardi et mercredi, il avait laissé entendre lors d'émissions sur Fox News
qu'il n'était plus favorable à l'expulsion de la totalité des 11 millions de
sans-papiers présents aux Etats-Unis, évoquant un "assouplissement", ce qui
romprait avec une promesse de campagne emblématique.

Mais il a repris un ton plus dur jeudi, assurant à ses partisans que le mur
à la frontière sud des Etats-Unis serait construit "à 100%" et que le Mexique
paierait la facture. Puis il a dit dans une interview à CNN qu'il n'accorderait
jamais la citoyenneté aux sans-papiers qui resteraient ici.

"Il n'y a aucune régularisation à moins qu'ils ne quittent le pays et
reviennent", a-t-il dit.

Ces différentes pièces de puzzle pourraient coexister dans une même réforme
migratoire, mais le candidat n'a toujours pas présenté de projet complet. Le
seul document programmatique publié par son équipe date d'août 2015.
   
"Théories du complot"

 Plutôt que de répondre directement aux accusations de racisme, Hillary
Clinton s'est évertuée à prouver aux Américains que Donald Trump n'avait pas
changé, résumant sa candidature en deux mots: "préjugés et paranoïa".

  Dans un discours à Reno, dans le Nevada (ouest), elle a accusé le
républicain de s'associer à la "droite alternative" ("alt-right", en anglais),
une mouvance d'extrême droite nationaliste et raciste qui répand sur internet
de multiples théories du complot.

Elle en a vu pour preuve supplémentaire la présence de l'ex-dirigeant du
parti britannique europhobe Nigel Farage la veille à un meeting du républicain
dans le Mississippi (sud).

"Un homme avec une longue histoire de discrimination raciale, amateur de
sombres théories du complot tirées des pages de tabloïdes de supermarché et des
confins d'internet, ne devrait jamais pouvoir diriger notre gouvernement ou
commander nos armées", a-t-elle dit, déterrant des affaires de discrimination
raciale lorsque le jeune Trump louait des appartements à New York, ou lorsque
ses casinos étaient accusés de refuser des croupiers noirs.

"Il a promu le mensonge raciste selon lequel le président Obama ne serait
pas vraiment un citoyen américain", a-t-elle rappelé. Puis elle a énuméré les
controverses, citant le retweet par Donald Trump d'un compte prônant la
suprématie des Blancs, ou son refus de désavouer le soutien d'un ancien chef du
Ku Klux Klan. Et dénoncé son approbation de diverses théories du complot,
notamment sur sa santé à elle, qui va bientôt avoir 69 ans.

"Tout ce que je peux répondre, Donald, c'est que tu peux rêver", a-t-elle
ironisé.

"Et au fait, le Mexique ne paiera pas son mur", a-t-elle ajouté.
 A onze semaines du scrutin, la candidate démocrate maintient une avance
confortable dans les sondages. Une nouvelle étude Quinnipiac la créditait jeudi
de 51% des intentions de vote, contre 41% pour Donald Trump