25-04-2024 12:00 PM Jerusalem Timing

Syrie: les FDS confirment l’arrêt des hostilités avec Ankara.. pas les Turcs

Syrie: les FDS confirment l’arrêt des hostilités avec Ankara.. pas les Turcs

Ankara redemande le retrait des milices kurdes à l’est de l’Euphrate.

Une coalition militaire proche des Forces démocratiques syriennes a confirmé l'arrêt des hostilités avec l'armée turque dans le nord de la Syrie, comme l'avait signalé les USA auparavant. Alors que la Turquie s'est refusée à une telle confirmation réitérant sa demande que les Kurdes doivent se rendre à l'est de l'Euphrate.

"Un accord a été conclu entre nous et l'Etat turc par l'intermédiaire des Etats-Unis et la coalition internationale pour l'arrêt des hostilités", a indiqué à l'AFP par téléphone Ali Hajou, porte-parole du "Conseil militaire de Jarablos", un groupe de combattants soutenus par la coalition à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS).
   
Selon lui, "l'accord, d'une durée indéterminée, est entré en vigueur lundi à 24H00 locales (21H00 GMT)"
"Les négociations se poursuivent toutefois avec les Turcs par l'intermédiaire des Etats-Unis car nous refusons que la Turquie occupe nos terres", a-t-il ajouté.

Annonce US

Auparavant, le porte-parole du Centcom, le commandement militaire américain au Moyen-Orient avait annoncé depuis Washington, que les forces turques qui interviennent dans le nord de la Syrie et les milices kurdes sur place avaient accepté d'arrêter les hostilités.
 
"Ces dernières heures, nous avons reçu l'assurance que toutes les parties impliquées vont arrêter de se tirer dessus et se concentrer sur la menace du groupe Etat islamique", a indiqué mardi à l'AFP le colonel John Thomas.

 

Atermoiement turc

Or, côté turc, la confirmation de la trêve tarde à venir.

Dans la soirée de ce mardi, Ankara s'est contenté de redemander un retrait des combattants kurdes à l'est de l'Euphrate.
   
"Notre allié, les Etats-Unis, nous a affirmé avant le début de l'opération pour chasser Daesh de Minbej, que les éléments du PYD/YPG (ndlr: Parti de l'Union démocratique/Unités de protection du peuple) ne resteront pas à l'ouest de l'Euphrate et nous attendons que cet engagement soit respecté le plus tôt possible", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué en soirée. Sans aucune allusion à la trêve.
   
Les YPG, bras armé du PYD kurde, ont repris début août à Daesh la localité stratégique de Minbej, dans le nord de la Syrie.
   
Le ministère ne semble pas prendre non plus au sérieux les déclarations d'un responsable américain sous couvert de l’anonymat, lequel avait assuré que les miliciens kurdes des YPG, colonne verterbrale des FDS sont revenus à l’est de l’Euphrate.

"Les commentaires d'un responsable américain sur les capacités et les cibles de l'opération +Bouclier de l'Euphrate+ sont inacceptables", a ajouté le ministère turc des Affaires étrangères.

En réponse aux propos de l'émissaire présidentiel américain auprès de la coalition internationale antijihadiste, Brett McGurk, qui avait qualifié lundi les affrontements entre la Turquie et les forces arabo-kurdes d'"inacceptables", appelant toutes les parties à "cesser" les combats.
   
Trois soldats turcs blessés


Des combats inédits avaient éclaté la semaine dernière entre forces turques et les miliciens kurdes et leurs alliés , quelques jours après le lancement par Ankara d'une offensive d'envergure dans le nord syrien, baptisée Bouclier de l’U.

Le but affiché par Ankara est de viser à la fois la milice wahhabite Daesh (Etat islamique-EI) et les forces autonomistes kurdes, notamment celles qui se trouvent à l'ouest de l'Euphrate.
   
Les combats s'étaient concentrés au sud de la ville syrienne de Jarablos, prise mercredi dernier par les rebelles pro-Ankara. Ils se sont par la suite étendus vers sa province sud.

De leur côté, les Etats-Unis cherchent à éviter un embrasement des combats entre deux de leurs alliés cruciaux dans le combat contre l'EI. 

Mardi, trois soldats turcs ont été blessés dans des tirs de roquettes contre leur char à Jarablos, a rapporté la télévision turque NTV.

 

Avec AFP