24-04-2024 08:44 PM Jerusalem Timing

Walesa met en garde contre une guerre civile au cœur de l’Europe

Walesa met en garde contre une guerre civile au cœur de l’Europe

«Si quelqu’un veut mener à une guerre civile, l’autre côté agira de la même manière, et nous verrons ce qui se passera"...

L’ancien président polonais et prix Nobel de la paix Lech Walesa estime que la politique du nouveau gouvernement polonais ne fait que semer la discorde au sein de la société polonaise.

«Si quelqu’un veut mener à une guerre civile, l’autre côté agira de la même manière, et nous verrons ce qui se passera. Depuis le début, j’ai prévenu que nous faisions face à la guerre civile. Si les gens se comportent de manière tellement irresponsable, nous nous dirigerons vers la guerre civile», a déclaré Lech Walesa lors d’une interview à la chaîne de télévision polonaise TVN24 en réaction à la joie de l’actuel président polonais lors de la réinhumation de deux Polonais ayant lutté contre les communistes lors de la Seconde Guerre mondiale.

Le 28 août, le dirigeant polonais, Andrzej Duda, a assisté à l’enterrement de deux membres d’un mouvement clandestin, Danouta Chtchedzikovina et Feliks Selmanovitch, dont le but était de contrer les communistes durant les années de la guerre. Ils avaient été exécutés en 1946. Lors de la cérémonie officielle à Gdansk, le président a souligné qu’une telle réinhumation «rétablirait l’honneur de l’Etat polonais», précisant qu’il se rendrait à l’église pour «prier pour leurs âmes».

Le comportement du leader polonais a suscité de vifs débats dans la société polonaise. Certains Polonais se sont mis, lors de cette cérémonie, à crier des insultes à l’encontre de leur président, le comparant à un «ennemi du peuple».

«Mort aux ennemis du peuple !», a-t-on pu entendre pendant la cérémonie.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Andrzej Duda en mai 2015, les chantiers se focalisant sur la perception de l’histoire ne cessent de se succéder. Varsovie suit l’exemple des pays baltes et s’efforce de renoncer à son passé communiste. Le 17 août 2016, le gouvernement a en outre approuvé un projet de loi prévoyant une peine de prison de trois ans en cas d’utilisation de l’expression «camp polonais de la mort». Les Polonais devront utiliser l’expression «camp nazi en Pologne occupée» s’ils veulent évoquer les camps de concentration de la Seconde Guerre mondial mis en place sur leur territoire.