28-03-2024 12:54 PM Jerusalem Timing

Obama n’a "pas encore de stratégie" pour lutter contre l’EI (Daesh) en Syrie

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Obama accuse la Russie d’envoyer des troupes en Ukraine mais exclut la force


"Nous n'avons pas encore de stratégie": Barack Obama a reconnu jeudi soir sans détours que les Etats-Unis n'étaient pas en position d'attaquer Daesh en Syrie, coupant court aux spéculations sur des frappes aériennes imminentes.
   
Après trois semaines de bombardements dans l'Irak voisin contre les positions des takfiris  ultra-radicaux, le président américain a souligné qu'il travaillait sur un projet à la fois militaire et diplomatique pour vaincre Daesh  sur la durée, martelant que ce ne serait "ni rapide, ni facile".
   
Mais il a exclu des frappes à court terme en territoire syrien à l'issue de plusieurs jours d'intenses spéculations, alimentées par des déclarations de responsables du Pentagone mettant en garde contre un groupe qui dispose d'un "savoir-faire militaire tactique et stratégique sophistiqué" et va "bien au-delà" de toute autre menace terroriste.
   
L'armée américaine a mené une centaine de frappes aériennes dans le nord de l'Irak depuis le 8 août. Ces frappes ont notamment permis à l'armée irakienne et aux forces kurdes de reconquérir le barrage stratégique de Mossoul qui était aux mains des jihadistes.
   
Mais face à un mouvement qui affiche sa volonté d'établir un "califat" à cheval entre Irak et Syrie, le Pentagone travaille sur différentes options qui permettraient de répondre aux takfiris des deux côtés d'une frontière que ces derniers cherchent à effacer.
   
"Nous avons besoin d'un projet clair", a souligné M. Obama lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche avant de réunir une nouvelle fois dans la soirée les membres de son Conseil de sécurité nationale.
   
Soulignant la nécessité de s'appuyer sur des "partenaires régionaux forts", il a annoncé que le secrétaire d'Etat John Kerry se rendrait prochainement dans la région pour bâtir une coalition indispensable pour répondre à cette menace
qualifiée de "cancer".
   

Pas de choix à faire entre Assad et Daesh

   
M. Obama a par ailleurs estimé que les Etats-Unis n'avaient pas à faire de choix entre  Bachar al-Assad d'une part et les takfiris ultra-radicaux de Daesh d'autre part.
   
L'administration Obama, qui partage désormais avec Damas un ennemi commun clairement identifié, se trouve dans une position délicate. Le gouvernement syrien affirme qu'il est prêt à coopérer avec Washington pour lutter contre les
takfirid, mais que toute frappe en Syrie devra se faire en coopération avec Damas, sous peine d'être considérée comme une agression.
   
"Nous continuerons à soutenir l'opposition modérée car nous devons offrir aux gens en Syrie une alternative au-delà d'Assad ou de l'EI", a affirmé M. Obama.
   
"Je ne vois aucun scénario dans lequel Assad serait capable d'une façon ou d'une autre d'apporter la paix dans une région qui estàmajorité sunnite. Il n'a jusqu'ici jamais démontré sa volonté de partager le oute légitimté sur la scène internationale.
   
Les propos du président ont suscité de vives réactions dans le camp républicain. "Cela confirme ce que nous disons depuis près de deux ans: il n'y pas de réelle stratégie", a souligné Mike Rogers, président de la commission du Renseignement de la  Chambre des représentants. "Tout le monde sait que vous ne pouvez arrêter l'IE en Irak (...) sans toucher à ce qui est considéré comme leur base, leur capitale, dans l'Est de la Syrie".
   
M. Obama a par ailleurs souligné sa volonté d'associer étroitement le Congrès à une éventuelle action militaire en Syrie. "Mais je ne veux pas placer la charrue avant les boeufs. Il est inutile que je sollicite le Congrès avant que je sache exactement ce que nous deaire pour atteindre nos objectifs".
   
Il y a un an, le 31 août 2013,  le président américain annonçait que les Etats-Unis étaient prêts à frapper des cibles du régime syrien avec l'objectif de dissuader Bachar al-Assad de pouvoir de nouveau à son arsenal chimique après une attaque près de Damas qui avait fait plus de 1.400 morts selon le renseignement américain.
   
Mais il faisait aussi part, à la surprise générale, de sa décision de soumettre cette décision à un vote du Congrès, écartant de facto une action militaire à court terme. Le vote, qui s'annonçait extrêmement difficile, n'avait finalement pas eu lieu, les frappes ayant été abandonnées après une proposition russe de destruction des armes chimiques syriennes.




 Obama accuse la Russie d'envoyer des troupes en Ukraine mais exclut la force
   
 "Il est évident aux yeux du monde entier" que des forces russes se trouvent en Ukraine, a affirmé  Barack Obama, qui a exclu tout recours à la force pour "résoudre le problème ukrainien".
 
"La Russie est responsable de la violence dans l'est de l'Ukraine. La violence est encouragée par la Russie. Les séparatistes sont entraînés par la Russie. Ils sont armés par la Russie, ils sont financés par la Russie", martelé M. Obama lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.
   
"Il est évident aux yeux du monde entier" que des forces russes se trouvent en Ukraine, a-t-il affirmé, en écho aux déclarations de l'Otan selon qui plus de mille soldats russes se trouvent dans l'est de l'Ukraine aux côtés des
séparatistes.
   
Le président américain a toutefois affirmé que les Etats-Unis "n'auront pas recours à la force pour résoudre le problème ukrainien".
   
Il a annoncé qu'il recevrait son homologue ukrainien Petro Porochenko le mois prochain à la Maison Blanche.
   
M. Obama doit se rendre la semaine prochaine en Estonie, puis au Pays de Galles pour un sommet de l'Otan. L'Ukraine ne fait pas partie de l'Alliance atlantique, "mais certains pays proches le sont", a-t-il remarqué, tout en évoquant l'article cinq de la charte de l'Otan qui prévoit la solidarité entre ses membres en cas d'agression.
   
"L'incursion russe qui se déroule à l'heure actuelle en Ukraine ne peut qu'engendrer" des sanctions supplémentaires à l'encontre de la Russie, a ajouté M. Obama.
   
Un peu plus tôt, le département d'Etat avait dit n'exclure "aucune option" quant à une éventuelle aide militaire américaine à Kiev. L'Ukraine a demandé jeudi aux Occidentaux des "sanctions significatives" et une aide militaire "d'envergure", faisant craindre une guerre ouverte entre la Russie et l'Ukraine.
 
Avec AFP