18-05-2024 01:01 PM Jerusalem Timing

Syrie:les Russes,le Hezbollah et les Iraniens à la porte d’Alep, menace l’armée

Syrie:les Russes,le Hezbollah et les Iraniens à la porte d’Alep, menace l’armée

La mort du grand responsable du front al-Nosra, Abou Firas as-Souri se confirme.Qui l’a tué est la question.

La mort du porte-parole de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le dénommé Abou Firas as-Souri (le syrien) semble se confirmer de plus en plus, en l’absence de démenti de la part du front al-Nosra.

Au moment où se prépare la bataille pour sécuriser  la province sud d’Alep, où les miliciens du Nosra et Cie ont multiplié ces derniers jours leurs violations du cessez-le feu, abattant un avion militaire syrien et bombardant les quartiers loyalistes d’Alep.


Un enfer de tous les côtés

« Toutes les forces russes, celles du Hezbollah et des Iraniens sont arrivées à Alep et la bataille servira de leçon au front-al-Nosra et Cie », a menacé le commandant des opérations terrestres de l’armée syrienne, dans un ultimatum lancé ce mardi aux miliciens armés, dans lequel il a averti que l’armée allait ouvrir contre eux « les feux de l’enfer » de tous les côtés.


Selon le correspondant de la télévision al-Manar, il a demandé aux habitants d’éviter de se trouver dans les quartiers où les miliciens sont retranchés et qui seront un champ de bataille dans les heures prochaines.

Avion abattu, et 14 aleppins tués

Auparavant, l’agence syrienne Sana a révélé qu’un avion militaire syrien a été abattu via un missile sol-air sur la colline de la localité al-Eis, située à cheval entre la province sud d’Alep et la province nord d’Idleb.

Alors que l’OSDH a indiqué que le sort du pilote est toujours inconnu, la chaine de télévision pro saoudienne al-Arabiyyat a affirmé qu’il a été fait prisonnier par le front al-Nosra et emmené vers l’un de ses sièges. Elle a néanmoins publié une photo de lui, reprise des réseaux sociaux, et dans laquelle il apparait tué (Photo en bas).

Cette localité a fait l’objet d’un assaut lancé depuis 48 heures par les milices armées alliés du Nosra, rompant une énième fois la trêve rentrée en vigueur depuis le 8 mars dernier.

Les miliciens ont également pilonné sporadiquement  les quartiers loyalistes d’Alep, et il est question de 14 martyrs et de 50 blessés, parmi les habitants du quartier cheikh Maksoud, durant ces dernières 48 heures.

Qui a abattu Abou Firas


C’est alors que la bataille battait son plein dans cette région, dimanche dernier, qu’un important chef du front al-Nosra, Abou Firas as-Souri a été abattu ainsi que son fils et une vingtaine de miliciens du front al- Nosra et de Jund al-Aqsa, dont certains sont originaires d’Ouzbékistan.

L’information a été confirmée par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, instance médiatique de l’opposition pro occidentale, mais qui hésitait pour l’attribution des raids aux avions russes ou syriens, rapporte l’AFP.

Or, depuis quelques heures, l’agence Reuters a relayé la déclaration du porte-parole du Pentagone Peter Cook dans laquelle il rend compte d’un raid américain qui a visé une réunion d’importants responsables d’Al-Qaïda au nord-ouest de la Syrie et que les responsables américains veulent s’assurer qu’Abou Firas a bel et bien été tué.



Histoire d'Abou Firas

Ce dernier, originaire de la localité de Madaya proche de Damas, de son vrai nom Redwane Nammous, est un ancien officier de l’armée syrienne depuis les années 70 du siècle dernier.

Il a fait défection très tôt, et a été reconnu impliquée dans le « massacre de l’artillerie », perpétré dans le quartier Ramousseh en juin 1979.
Il avait facilité à la branche armée des Frères Musulmans de Syrie, connue sous l’appellation « l’avant-garde combattante » d’entrer dans une école militaire et d’abattre entre 50 et 82 de ses étudiants, selon la version officielle.

A cette époque, les Frères musulmans menaient une lutte sans merci contre le pouvoir en place, dirigé par le président syrien défunt Hafez al-Assad, le père de l’actuel. Abattant aussi bien les militaires que des employés du secteur public, ou des membres du parti Baas au pouvoir.

Au début des années 80, Abou Firas s’est rendu au Pakistan et en Afghanistan pour rejoindre les rangs d’Al-Qaïda et était très proche de Ben Laden.
Il se trouvait au Yémen depuis 2003, avant qu’il ne décide de se rendre en Syrie, en 2013, au moment de la crise entre Daesh et le Nosra.

Proche du numéro actuel d'al-Qaïda Ayman al-Zawahiri, il est parvenu à resserrer ses rangs, occupant des postes-clés. Ayant fait partie de son conseil choura, il été désigné comme son porte-parole avant d’être nommé responsable des écoles religieuses.

Avant sa mort, il s'est fait remarquer par son opposition farouche à la demande de la milice alliée du front al-Nosra, les Ahrar al-Cham, de se démarquer d'al-Qaïda. L'accusant d'être payé par des services de renseignements régionaux et internationaux.

Sa mort est une perte pour l'aile dure du Nosra, d'autant que sa position n'est pas partagée par l'aile moins dure, celle dirigée par Abou Mariam al-Qahtani , Youssef Arajani, et d'autres, plus enclins à collaborer avec la milice pro occidentale Armée syrienne libre (ASL) et avec l'Occident en général.