28-03-2024 02:27 PM Jerusalem Timing

Comment le front al-Nosra mène la bataille d’Alep... Le rôle de la Turquie

Comment le front al-Nosra mène la bataille d’Alep... Le rôle de la Turquie

Les tentatives de cacher le rôle de la branche d’al-Qaïda dans cette offensive se sont avérées vaines

Quelques réalités et faits concernant les dessous de la bataille d’Alep lancée depuis la semaine passée : c’est le front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie qui mène les combats.  Son objectif essentiel étant de s’emparer des quartiers loyalistes situés dans l’ouest de la ville où vivent encore plus de deux millions d’habitants. La Turquie est impliquée dans tous ses détails et constitue sa base arrière.

Pas question d’isoler le Nosra

« Une seule chose est sure est que les moudjahidines du front al-Nosra sont résignés à vouloir conquérir Alep, quelque soit le prix qui en découlera », a martelé sous le couvert de l’anonymat un responsable de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, pour le journal al-Akhbar.

Il avait auparavant démenti des allégations faisant état d’un plan qui vise à isoler le front al-Nosra, en démarquant les quartiers et les zones qu’il occupe de ceux de ses alliés.

« Nous sommes habitués à ce genre de tentatives incessantes qui veulent semer la discorde entre les moudjahidines du Nosra et leurs frères dans les groupes sincères. Et nous sommes habitués à aplanir ce genre d’obstacles à travers le dialogue avec ces gens sincères », a-t-il ajouté.

Jaïch al-Fateh, ressuscité

Sur le terrain, le front al-Nosra mène la bataille dans le cadre de Jaïch al-Fateh, (L’armée de la conquête). C’est cette coalition de milices gravitant autour de la branche d’Al-Qaïda qui a occupé la totalité du gouvernorat d’Idleb en 2014, à l'exception de deux localités loyalistes, Fouaa et Kfarya.

Dissolue depuis trois mois pour des divergences internes, elle a été de nouveau ressuscitée avec la participation des milices takfiristes suivantes : Ahrar al-Sham (Les libres du Levant), al-Hizb al-Islami al-Turkistani (le parti islamique Turkestan), Faylak al-Sham (la brigade du Levant), jaïch al-Sunna (l’armée des sunnites) , Liwa al-Haq (la bataillon du Vrai) et Ajnad al-Sham (les soldats du Levant).

La milice Jound al-Aqsa (les soldats d’al-Aqsa) a rejeté toutes les médiations d’y faire part, alors que le mouvement Noureddine Zenki a décidé de participer aux combats séparément.

Le rôle de la Turquie : de A à Z

La Turquie a joué un rôle décisif dans cette résurrection, indique al-Akhbar. Elle a convoqué le chef religieux du Nosra, le saoudien Abdlallah Mohaïcini le mois de mars dernier, ainsi que d’autres chefs militaires et leur a sommé de se réconcilier en préparation à une offensive d’envergure.

Dès lors, le Nosra s'est emparé de tous les sièges de commandement et a mis au point un plan d’attaque qui compte des kamikazes et des kamikazes d’infiltration. Il s’est procuré des armements de qualité, dont un grand nombre de missiles anti-blindé américains de type TOW.

Mais il a surtout établi une ligne chaude avec la Turquie, pour se procurer tous les besoins de la bataille.
Celle-ci passe nécessairement par la province d’Idleb, qui constitue la seule brèche dans la zone occupée par les milices, située inconfortablement entre deux zones totalement acquises par les forces gouvernementales syriennes : les quartiers ouest loyalistes, et les provinces nord, sud et est d’Alep.

Fait saillant: la charge de celle ligne chaude avec les Turcs a été confiée aux Ahrar al-Sham.

A l'instar de la rumeur sur le plan d'isolation du Nosra, cette précaution devenue désormais coutumière semble être destinée à camoufler l’importance du rôle joué par la milice d'al-Qaïda dans la bataille d’Alep.