20-04-2024 02:12 PM Jerusalem Timing

Ukraine: Joe Biden à Kiev pour rencontrer le président Porochenko

Ukraine: Joe Biden à Kiev pour rencontrer le président Porochenko

Le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, a affirmé qu’une éventuelle aide militaire américaine serait un facteur d’"aggravation du conflit".

Le vice-président américain Joe Biden doit rencontrer vendredi à Kiev le président ukrainien.

Au cours de sa visite, Biden rencontrera le Premier ministre Arseni Iatseniouk puis le président Petro Porochenko avec qui il discutera, selon ses services, "des violations toujours en cours par la Russie de l'accord de Minsk du 5 septembre".

Kiev et les Occidentaux accusent Moscou de soutenir les séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, ce que le Kremlin dément.

L'accord de Minsk prévoyait un cessez-le-feu entre armée ukrainienne et rebelles mais celui-ci est désormais violé quotidiennement.

Du 5 septembre au 18 novembre, 957 personnes, dont 119 femmes, ont été tuées en Ukraine, a indiqué à Genève le bureau du Haut Commissaire aux droits de l'homme des Nations unies.

   Depuis le début du conflit en avril, le bilan est de 4.317 morts, y compris les 298 passagers et membres de l'équipage du Boeing de Malaysian Airlines abattu en juillet, et de 9.921 blessés.

"Des civils continuent d'être tués, détenus illégalement, torturés et de disparaître", relève le rapport, qui dénonce des violations graves des droits de l'homme dans les deux camps.

 Parmi les témoignages recueillis, un soldat ukrainien a affirmé avoir eu le bras sectionné à la hache par des rebelles parce qu'il portait un tatouage intitulé "gloire à l'Ukraine". Un insurgé a dit, de son côté, que des troupes régulières lui avaient placé un sac plastique sur la tête et l'avaient battu.
Selon le rapport, le nombre de déplacés a également "fortement augmenté, passant de 257.489 le 18 septembre à 466.829 au 19 novembre".
   
 Fourniture d'équipements non létaux?

Jeudi, Iatseniouk a dit espérer des informations sur une aide militaire américaine supplémentaire pendant la visite du vice-président américain.
Depuis le début de la crise, Washington a annoncé une aide de 116 millions de dollars pour la fourniture d'équipements non létaux aux forces de sécurité ukrainiennes et pour leur formation.

"Il n'y a pas de solution militaire à cette crise bien que ce soit de toute évidence ce que la Russie essaie d'imposer via ses intermédiaires dans l'est de l'Ukraine", a déclaré Biden dans un entretien accordé à un journal ukrainien avant sa visite.

"L'Ukraine a le droit de se défendre contre cette agression et nous apportons une assistance en matière de sécurité pour aider l'Ukraine dans son effort", a-t-il ajouté.

   Le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, a cependant affirmé qu'une éventuelle aide militaire américaine serait un facteur d'"aggravation du conflit".

En visite en Pologne, la chancelière allemande Angela Merkel a répété jeudi que la sécurité en Europe, "à moyen et à long terme, ne pouvait être assurée qu'avec la Russie" tandis que le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, tentait à Tallinn de rassurer les pays baltes, membres de l'Alliance qui se sentent vulnérables face à la Russie voisine.

   Les pays de l'Otan ont procédé cette année à 400 interceptions d'appareils russes à proximité du territoire de l'Alliance, a dit Stoltenberg, "soit 50% de plus que l'année dernière".

Chargée de surveiller l'application du cessez-le-feu en Ukraine, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a annoncé jeudi avoir été elle-même prise pour cible lors d'un incident qui n'a pas fait de victime et qu'elle a qualifié d'"acte isolé".

   Selon l'OSCE, qui a déployé près de 300 observateurs en Ukraine, deux de ses véhicules ont essuyé des tirs mercredi alors qu'ils circulaient dans une zone sous contrôle de l'armée ukrainienne et faisaient route vers Donetsk, un bastion prorusse.

   Interrogé par l'AFP, Michael Bociurkiw, porte-parole de la mission d'observation spéciale en Ukraine (SMM), a indiqué que c'était la première fois que les observateurs étaient directement et délibérément pris pour cible dans le conflit, mais il n'a pas pu préciser l'origine des tirs.