20-04-2024 12:48 AM Jerusalem Timing

Ebola: la Sierra Leone confine sa population pour la deuxième fois en six mois

Ebola: la Sierra Leone confine sa population pour la deuxième fois en six mois

En raison d’Ebola, la Sierra Leone, qui compte le plus grand nombre de cas, avait imposé un confinement à toute sa population du 17 au 19 septembre 2014.

Les Sierra-Léonais étaient confinés vendredi pour trois jours, mesure radicale décrétée pour la deuxième fois en six mois, afin de maîtriser une recrudescence localisée des cas d'Ebola dans le pays, qui fait craindre un recul dans la lutte contre l'épidémie.

   Les quelque six millions d'habitants du pays, à l'exception des travailleurs de la santé et sauf autorisations spéciales, sont contraints de rester chez eux depuis vendredi à 06H00 locales (et GMT), jusqu'au dimanche, selon une décision du président Ernest Bai Koroma.

   Un allègement des restrictions est cependant prévu de 07H00 à 14H00  dimanche, qui coïncide avec une fête chrétienne, le Dimanche des Rameaux, dans ce pays majoritairement musulman mais où sont célébrées les fêtes chrétiennes.

   Près de 26.000 volontaires sont mobilisés pour faire du porte-à-porte,  opération qui se poursuivra ensuite les samedis 4, 11 et 18 avril, dans le cadre d'une campagne visant "Zéro Ebola" à l'échelle nationale, d'après les autorités.

   L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, était partie en décembre 2013 du sud de la Guinée avant de se propager au Liberia et à la Sierra Leone.

   Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) arrêté au 22 mars - nettement sous-évalué de l'aveu même de l'organisation -, elle a fait plus de 10.300 morts identifiés pour quelque 25.000 cas, à plus de 99% dans ces trois pays.

   En raison d'Ebola, la Sierra Leone, qui compte le plus grand nombre de cas,  avait imposé un confinement à toute sa population du 17 au 19 septembre 2014.

   Ce deuxième confinement général en six mois vise cette fois à répondre à une recrudescence des cas dans certaines zones du pays, notamment la région Ouest comprenant la capitale Freetown, qui risque de compromettre le reflux de l'épidémie dans l'ensemble du pays, selon les autorités.

   "Nous avons noté une baisse importante du nombre de cas depuis décembre 2014" en Sierra Leone, "mais nous devons arriver à zéro cas", a lancé la semaine dernière le président Koroma.

   Le pays prépare dans le même temps la rentrée scolaire, fixée au 14 avril après huit mois de fermeture des écoles et universités. En Guinée et au Liberia, la rentrée a déjà eu lieu.
   
 Allègement de dette

   Les trois pays espèrent tous atteindre zéro cas d'Ebola à la mi-avril. En dépit d'une décrue généralisée de cas depuis plusieurs mois, le Liberia semble pour l'instant le seul à paraître en mesure d'atteindre cet objectif. Un dernier cas reste sous surveillance dans ce pays.

   En Guinée, une campagne de vaccination à grande échelle contre Ebola est en cours depuis le 24 mars.
   Le vaccin utilisé est le VSV-EBOV mis au point par l'Agence de la santé publique canadienne.

   Le VSV-EBOV est, avec le VSV-ZEBOV, un des deux vaccins expérimentaux contre le virus Ebola jugés sans risque jeudi par l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID).

   Il n'y a à ce jour aucun traitement ou vaccin autorisés contre Ebola et l'OMS a donné le feu vert pour accélérer les essais cliniques de vaccins candidats prometteurs pour endiguer l'épidémie.

   Une étude publiée jeudi dans la revue américaine Science estime que le virus Ebola a connu nettement moins de mutations que ne le craignaient des virologues, ce qui permet de préserver l'efficacité des vaccins prometteurs en cours d'essais cliniques.

   Bonne nouvelle pour les économies des trois pays les plus durement touchés par Ebola, déjà faibles et sévèrement éprouvées: jeudi, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé avoir achevé son plan d'allègement de dette d'environ 100 millions de dollars en leur faveur.

   Le FMI va par ailleurs augmenter de 130 à 290 millions de dollars le montant total de prêts à taux zéro qui leur sont accordés, et qui devraient permettre de les aider à augmenter leurs dépenses de santé publique pour contrer l'épidémie.