23-04-2024 12:40 PM Jerusalem Timing

Irak: le ministre de l’électricité s’explique devant le Parlement

Irak: le ministre de l’électricité s’explique devant le Parlement

Cet été, les manifestations se sont multipliées à Bagdad et dans le sud de l’Irak contre la corruption et le délitement des services publics.

  Le ministre irakien de l'électricité s'est expliqué samedi devant le Parlement au sujet des fréquentes coupures de courant qui sont à l'origine d'un vaste mouvement de contestation populaire que les autorités ont tenté d'apaiser en votant d'importantes réformes.

Le président du Parlement irakien Salim al-Joubouri avait assuré cette
semaine que Qassem al-Fahdaoui devrait faire face à un vote de défiance s'il ne
se présentait pas avant samedi devant les députés.

Selon Fahdaoui, la production d'électricité (13.400 mégawatts) a été
insuffisante cet été pour satisfaire la demande (21.000 mégawatts).

Mais la distribution est aussi un problème, notamment dans la capitale,
puisque Bagdad ne peut recevoir qu'un maximum de 3.500 mégawatts.

Le ministre, entré en fonction l'année dernière, a d'ailleurs critiqué ses
prédécesseurs pour s'être "concentrés presque exclusivement sur la production"
d'électricité aux dépens du développement du réseau de distribution.

   Il a également mentionné le manque de fonds, une administration pléthorique
(40.000 fonctionnaires en trop) et la pénurie de carburant comme d'autres
problèmes auxquels la production et la fourniture d'électricité se heurtent en
Irak.

La sécurité est également un sujet de préoccupation puisque les
installations sont la cible d'attaques d'insurgés, selon Qassem al-Fahdaoui.

Ce dernier a aussi affirmé avoir préparé des projets pour tenter de régler
à court terme ces problèmes, spécialement à Bagdad, mais cela "exige des
efforts concertés de l'Etat dans son ensemble et pas seulement de (son)
ministère".

   Après cette audition, le président du Parlement a indiqué que les réponses
du ministre avaient satisfait les députés.

   Cet été, les manifestations se sont multipliées à Bagdad et dans le sud de
l'Irak contre la corruption et le délitement des services publics, notamment
pour dénoncer particulièrement les coupures quotidiennes de courant alors que
les températures atteignaient 50° Celsius.

 Face à la colère des Irakiens, le Premier ministre Haider al-Abadi a lancé
début août un ambitieux programme de réformes visant à s'attaquer à la
corruption et réformer en profondeur le fonctionnement de l'Etat, plan que le
Parlement a rapidement approuvé et étoffé.