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La pauvreté en Arabie Saoudite: cherchez dans les dépenses militaires

La pauvreté en Arabie Saoudite: cherchez dans les dépenses militaires

Sans oublier les dépenses faramineuses que se permettent les membres de la famille royale saoudienne dans le monde.

Il y a trois ans, les médias saoudiens ont rapporté que selon la CIA ,  le taux de pauvreté en Arabie Saoudite a atteint les 12,7 pour cent, voire un citoyen sur huit en Arabie Saoudite est pauvre, rapporte le quotidien libanais asSafir.

La reconnaissance de la pauvreté

En Novembre 2002, le défunt roi  Abdallah ben Abdel Aziz, à l’époque prince-héritier a visité un certain nombre de bidonvilles à Riyad. Suite à cette visite, il a publié un ordre comprenant une   « stratégie nationale de lutte contre la pauvreté ». Ainsi, la  visite du prince héritier saoudien a poussé Riyad de considérer la pauvreté comme un phénomène qui ne peut pas être caché ou ignoré dans un pays qui possède les plus grandes réserves de pétrole dans le monde.

Or, depuis, ce sont près de 20% des Saoudiens qui sont classés dans les catégories défavorisées, rapporte dans son  étude publiée en 2014 la Fondation humanitaire du roi Khaled,  le  chercheur saoudien Sami alDamegh, selon des estimations non officielles. Totalisant près de 17 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Et qu’ il y a plus de 75 pour cent des Saoudiens qui sont endettés, ayant contracté des prêts à long terme.

Suite à l’annonce d’une politique  de  Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, le roi  Abdullah bin Abdul Aziz a promis  de hausser les  privatisations  budgétaires afin de financer la sécurité sociale, et aussi de soutenir le logement public pour les pauvres ainsi que les organismes de bienfaisance.

Ses promesses sont restées des paroles dans l’air. Car dix ans après, la pauvreté sévit toujours dans les villes et les banlieues, sans oublier les régions éloignées.

Le programme de suffisance

Parmi les élites saoudiennes, des réformateurs saoudiens ont mis en garde les responsables saoudiens de  la gravité des conséquences sociales, politiques et  sécuritaires, dues à l’augmentation du nombre des pauvres en Arabie et ce à différents niveaux.

A ce titre et dans le cadre de touver une solution sérieuse à cette question, l’universitaire Sami alDamegh a proposé une étude basée  sur l'application d'une stratégie plus réaliste pour lutter contre la pauvreté celle la politique de suffisance  et  de subsistance. Cette politique s’appliquera sur " les familles et les personnes qui ne peuvent pas subvenir à leurs besoins fondamentaux via leur salaire, et qui ont besoin d’un soutien supplémentaire".

Selon l'étude mentionnée ,  une famille saoudienne, composée d'un couple et de quatre enfants a besoin de 3360 riyal par mois (soit  896 $) pour être inclus dans le programme de la politique de suffisance. Or, deux tiers des Saoudiens qui travaillent dans le secteur privé en Arabie (environ un million et demi) perçoivent un salaire mensuel plus bas que celui du  revenu défini pour être couvert du programme de la politique de suffisance.

Autrement dit, cette catégorie de personnes ne pourra pas bénéficier du programme de la politique de suffisance si le gouvernement saoudien n’entame pas de sérieux changements  dans le classement de ses priorités en matière de dépenses du gouvernement.

Les dépenses militaires saoudiennes : causes de pauvreté ?

En plus des dépenses faramineuses que se permettent les membres de la famille royale, mais qu'il est difficile de scruter, il est clair que le volume des dépenses militaires de l'Arabie saoudite , consacrées aux achats d'armements et au financement des multiples guerres qu'elle alimente y est pour quelque chose. Celles-ci sont un peu mieux scrutées à moindre estimation.

Selon "Human Rights Watch", les Etats-Unis ont vendu à l'Arabie-Saoudite, entre  Mai et Septembre  2015, des d'armes pour une somme de 7,8 milliards$ !

En Octobre de la même année, les  États-Unis ont signé un contrat de vente d’armes à l'Arabie Saoudite de 11.25 milliards de dollars. En Novembre, il était de l'ordre d’ 1,29 milliard $.

De plus, l’Arabie a acheté des équipements militaires au  gouvernement britannique du montant de 2,8 milliards de livres de dollars, en Mars 2015.

Mais encore, selon le rapport annuel du Sipri, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm , l'Arabie-saoudite occupe le troisième rang en termes de dépenses militaires, avec 87 milliards de dollars et une croissance de 97 % ces dix dernières années, soit 5% des dépenses militaires mondiales.

En 2015, les dépenses militaires mondiales ont atteint 1 676 milliards de dollars, soit une hausse de 1 % sur un an.

Certes , les Etats-Unis restent de très loin le pays qui dépense le plus dans ce domaine: leur budget atteint près de 600 milliards de dollars. Derrière eux arrive la Chine avec 215 milliards de dollars. Son budget militaire a explosé avec une hausse de plus de 130 % en dix ans.Vient ensuite la Russie, dont le budget a également grimpé sur les dix dernières années de plus de 90 % à cause, notamment, de la crise en Ukraine.

Toujours selon le rapport du SIPRI, les dépenses militaires en Europe ont également augmenté de 1,7 %, à cause de la guerre contre la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI). Elles représentent près de 330 milliards de dollars en 2015.

Ces dépenses militaires en hausse ont profité aux marchands d’armes. Aux côtés des Américains, on retrouve les Chinois et les Russes, dont les exportations ne cessent d'augmenter. Moscou approvisionne en priorité l'Inde et la Syrie.




Traduit par notre site à partir du journal Assafir