28-03-2024 10:47 AM Jerusalem Timing

Bahreïn: des centaines de blessés, l’opposition se retire

Bahreïn: des centaines de blessés, l’opposition se retire

Un bras de fer s’installe entre les autorités bahreinies et l’opposition promet de...

   
L'opposition à Bahreïn réclame la démission du gouvernement, après la dispersion par la force d'un rassemblement pacifique, a déclaré jeudi le chef du mouvement al-Wefaq, cheikh Ali Salmane.
  



"Les groupes politiques d'opposition, dont al-Wefaq, ont publié un communiqué dans lequel ils demandent la démission du gouvernement et la formation d'un nouveau cabinet qui enquêterait sur ce crime", a affirmé cheikh Salmane en référence à la mort de manifestants.


Cheikh Ali Salmane a pour sa part affirmé que l'agression des forces de sécurité contre Les protestaires à Manama aurait des conséquences "catastrophiques sur la stabilité de Bahrein".


"Cette attaque était une décision erronée ", a déclaré cheikh Salmane, ajoutant que "les solutions sécuritaires ne peuvent pas résoudre les crises".
 

Cheikh Salmane, chef de l'Association de l'Entente nationale islamique (AENI), ou Al-Wefaq, qui compte 18 élus à l'Assemblée, sur 40 sièges, a affirmé que l'opposition maintenait son appel à une manifestation samedi.
 

Il a affirmé que l'assaut contre les contestataires qui campaient sur la Place de la Perle à Manama était "une attaque sauvage et injustifiée contre un rassemblement pacifique".


M.Salmane a précisé que les forces anti-émeutes avaient attaqué la place "sur plusieurs axes en même temps", rendant difficile la fuite des manifestants. Il a ajouté que les forces de sécurité avaient utilisé massivement "les gaz lacrymogènes, les balles en caoutchouc et les balles à fragmentation".
 
 
Cheikh Ali Salmane avait réclamé mercredi "une monarchie constitutionnelle dans laquelle le gouvernement serait élu par le peuple", mais assuré ne pas vouloir la chute du régime ni l'instauration d'un Etat religieux sur le modèle iranien.


Par ailleurs, sur le terrain la tension est montée d’un cran au Bahrein, après l’usage excessif de la force par les autorités contre des jeunes  manifestants qui campaient dans le centre de Manama.

4 manifestants ont été tués et plus de 150 autres ont été blessées, dont 10 grièvement atteint par les balles des forces de sécurité bahreïnies dans la nuit de mercredi à jeudi.

Selon les témoignages de plusieurs personnes qui passaient la nuit sur la Place de la Perle, les forces anti-émeutes ont attaqué les protestataires soudainement, faisant notamment usage de balles en caoutchouc et de balles à fragmentation ainsi que de gaz lacrymogènes.


"Ils ont attaqué la place où des centaines de personnes passaient la nuit sous des tentes", a affirmé Fadel Ahmad, 37 ans.
 
Deux personnes, Mahmoud Makki Ali, 22 ans, et Ali Mansour Ahmad Khoder, 52 ans, figurent parmi les tués, selon leurs familles.

Des véhicules de police bloquaient également l'accès à la Place de la Perle pour secourir les blessés.


A l'hopital Salmaniya, principal établissement hospitalier de Manama, des blessés continuaient d'arriver, par ambulances ou par voitures particulières, plus de trois heures après l'assaut et le personnel était débordé.


Dans un communiqué diffusé par l'agence officielle BNA, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, le général Tarek al-Hassan, a justifié l’usage de la force en prétendant que "les forces de sécurité ont évacué la place de la Perle (..) après avoir épuisé toutes les chances de dialogue" avec les protestataires.

Jeudi à l'aube, des policiers démontaient les tentes érigées par les manifestants sur la place, qui avait été évacuée et était toujours recouverte d'une épaisse fumée en raison de l'usage des gaz lacrymogènes, selon un journaliste de l'AFP.

Des détonations ainsi que les sirènes des ambulances avaient été entendues à quelques centaines de mètres de la place lors de l'assaut, alors qu'un hélicoptère survolait le secteur.


Ces tués portent à six le nombre de morts à Bahrein depuis le début du mouvement de contestation lundi, à l'initiative d'internautes qui ont appelé sur Facebook à des manifestations pour réclamer des réformes politiques et sociales à Bahreïn, dans la foulée des soulèvements en Tunisie et en Egypte.




De leur côté, les Etats-Unis qui brandissent le slogan de la liberté d’expression se sont contentés d’appeler, mercredi, les autorités et les manifestants "à s'abstenir de recourir à la violence" à Bahreïn, un proche allié, siège de la Ve Flotte américaine et port d'attache des bâtiments de guerre américains en "mission" dans la région.

Ce jeudi, l'ambassade US a également fermé ses portes, en raison des développements sur le terrain.