Le Conseil islamique alaouite suprême a refusé les conclusions de la commission d’enquête sur les massacres qui ont eu lieu en mars 2025 sur le littoral syrien, coutant la vie a plus de 1000 citoyens syriens de la confession alaouite.
Dans un communiqué lu vendredi par son président cheikh Ghazal Ghazal, il a qualifié le pouvoir syrien en place à Damas depuis la chute du président Bachar al-Assad qui appartient à cette communauté de « système terroriste » qui « travaille pour démembrer la société syrienne usant de la violence sous une couverture religieuse ».
الشيخ #غزال_غزال: ما فعلته سلطة الأمر الواقع بالطائفة #الدرزية هو تكرار لـ ـمـ ـجـ ـازرهـ ـا ضد #العلويين بحجة أنهم فلول… ونطالب بحماية دولية وتحقيق شفاف#غزال_غزال يؤكد: لا بديل عن حل سياسي يضمن اللامركزية.. ولا بد من خطوات جادة ورادعة لـ ـلإرهـ ـاب
العلامة الشيخ غزال غزال رئيس… pic.twitter.com/OcGkSrpUKS— المرصد السوري لحقوق الإنسان (@syriahr) July 25, 2025
Selon le Conseil, les conclusions de la commission d’enquête que le gouvernement syrien avait mise en place après les massacres contre les Alaouites sont « un moyen pour embellir les crimes et en dissimuler les auteurs ».
« Ils ont mélangé la vérité avec le mensonge et ont habillé le mensonge sous le couvert de la vérité dans une tentative désespérée de tromper l’opinion publique et d’obscurcir la vérité », a-t-il estimé.

Le 22 juillet, Commission nationale d’enquête et d’établissement des faits dans les évènements du littoral syrien a accusé « des restes du régime déchu d’avoir provoqué les tensions dans le but d’établir un État alaouite » dans cette région, assurant avoir une liste de 265 noms parmi eux.
Elle a révélé que 200 mille membres des factions pro régime avaient été dépêchés vers la région pour la récupérer.
« Il y a eu des tueries et des violations », reconnait la commission, assurant avoir identifié 298 de leurs auteurs qui auraient « enfreint aux ordres militaires », tout en arguant que leurs motifs étaient « pour la vengeance et non idéologiques ».
Les violations qui ont eu lieu, « malgré leur ampleur, n’étaient pas organisées et certains des impliqués ont formé des bandes de pillards », toujours selon la commission chargée par la présidence syrienne.
Tout en admettant que ces affrontements ont coûté la vie à 1.426 personnes, la Commission révèle que 238 membres des forces de la Sureté générale et de l’armée en faisaient partie ainsi que 265 des restes du régime renversé.
A Soueida, une réplique du littoral
Or, selon le Conseil alaouite, ce que les autorités ont perpétré contre la communauté druze, lors des récents affrontements dans le gouvernorat de Soueïda est « une réplique des massacres contre les Alaouites, sous prétexte qu’ils sont les restes de l’ancien régime ». Réclamant « une intervention internationale et des commissions d’enquête indépendantes sur les violations commises contre les civils ».
Des affrontements ont éclaté à la mi-juillet dans le gouvernorat de Soueida entre les factions des tribus soutenues par les forces armées d’une part et les factions druzes, au cours desquelles plus de 1.300 personnes ont été tuées.
Mettant en garde contre « un effondrement au cas où des démarches ne sont pas entreprises en vue d’une solution politique globale », Cheikh Ghazal a plaidé en faveur « d’un système politique non centralisé ou fédéral basé sur une constitution consensuelle qui satisfait toutes les composantes syriennes ».
L’Observatoire syrien des droits de l’homme a lui aussi contesté les conclusions de la Commission d’enquête qui d’après lui « n’ont aucune crédibilité mais contribuent à dissimuler les faits et en exonérer les auteurs ». Il assure que 1682 civils avaient été tués dans les massacres du littoral dont 872 à Lattaquié, 552 à Tartous, 272 à Hama et 13 à Homs. Et ces liquidations se poursuivent. Depuis le début du mois de juillet, au moins 21 attentats ont tué 29 Alaouites dont 4 femmes et un enfant.
Cette ONG qui siège au Royaume uni a aussi répertorié depuis ces massacres, l’arrestation de 1.200 alaouites, dont de nombreux sans mandat d’arrêt ni procédure judiciaire, dans un rapport publié le 23 juillet.
Dans un décompte établi entre décembre 2024, date de la chute de Bachar al-Assad, et le 9 juillet, elle estime que 8.067 personnes ont été tuées, parmi lesquelles 2671 dans exécutions sommaires, pour la plupart pour des motifs sectaires.
Source: Divers



