Le Hezbollah se réarme, a écrit le Wall Street Journal, citant des sources proches des services de renseignement israéliens et arabes, selon lesquelles il fabrique certaines de ses armes ce qui accroit l’embrasement militaire.
Alors qu’al-Manar souligne que le Hezbollah qui a été pris et dépourvu dans une guerre préparée d’avance qui éliminé la majeure partie de sa force militaire et ses dirigeants s’est retable, écartant relativement une nouvelle escalade telle celle qui avait eu lieu pendant la Bataille des Braves de 66 jours.
Selon les renseignements israéliens et arabes cité par le journal américain, le Hezbollah, soutenu par l’Iran, reconstitue ses stocks de missiles, d’armes antichars et d’artillerie.
Selon elles, une partie de ces armes arrive via les ports libanais et une autre par des filières de contrebande passant par la Syrie, lesquelles restent opérationnelles, quoiqu’affaiblies.
Rapportant que l’une des personnes au fait de la situation lui a déclaré que le Hezbollah fabrique également une partie de ces nouvelles armes, le Wall Street Journal rapporte « qu’Israël perd patience », après avoir fourni des renseignements pour contribuer au désarmement du Hezbollah et mené plus d’un millier de frappes contre ce qu’il considère être les infrastructures du groupe depuis la signature de l’accord de cessez-le-feu en novembre dernier.
Ce rapport corrobore les informations précédemment publiées par Sky News Arabia, citant de hautes sources diplomatiques américaines qui ont déclaré que « les efforts déployés pour sauver le Liban de l’effondrement par le biais d’un ensemble de mesures incitatives économiques et politiques sont dans l’impasse, car on craint que l’action de la classe politique ne maintienne le pays paralysé et dépendant des puissances étrangères ».
Ces mêmes sources ont expliqué que « l’initiative américaine vise à créer un environnement économique et politique favorable qui inciterait le Hezbollah à un règlement volontaire et fondamental de la question des armes ». Précisant que « le plan comprend des engagements financiers estimés à plusieurs milliards de dollars de la part des États du Golfe, destinés à soutenir des projets de développement au Sud-Liban ».
D’après ces mêmes sources, l’initiative prévoit également « le déclenchement immédiat de pourparlers avec Israël, permettant des avantages mutuels pour toutes les parties ».
Et le journal américain de conclure en suggérant que compte tenu de ces informations, le risque d’une reprise des hostilités avec Israël, « s’est accru », malgré l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre 2024, et violé plus de 5 000 fois par l’entité sioniste.
Or la perception d’al-Manar conteste celle du WSJ, estimant que l’escalade est à fortiori écartée.
Une analyse factuelle de la guerre israélienne contre le Hezbollah en octobre et novembre 2024 fournie par son animateur et correspondant Hassan Hamza, assure : « Il est clair que Netanyahu nous a mené une guerre par le biais de mesures sécuritaires (des renseignements). Il disposait d’un dossier de sécurité exhaustif détaillant les nombreuses infiltrations du Hezb et, à la base de laquelle il a lancé des attaques de grande envergure, assassinant des dirigeants et détruisant des capacités essentielles »
Selon lui, ces frappes ont efficacement empêché la résistance d’utiliser ses puissantes capacités et perturbé ses vastes plans, élaborés pendant des années, dont celles de sa force d’élites al-Redwan jusqu’à son arsenal aérien et de missiles.
« Tout cela s’est produit uniquement grâce aux renseignements. En effet, sans cette faille, Netanyahu n’aurait jamais osé lancer cette guerre contre un arsenal de résistance redoutable, capable de détruire des quartiers de Tel Aviv et engager des forces terrestres en Galilée », poursuit Hamza.
Et de continuer : « le résultat en est que la résistance, sans le savoir, s’est retrouvée prise au piège d’un dispositif sécuritaire impénétrable avant la guerre. La situation était tentante pour Netanyahu : la résistance, avec ses unités militaires, de sécurité et de commandement, était exposée à près de 80 à 90 % à l’ennemi ! »
Il en a découlé selon Hamza que « les équations de dissuasion ont changé et le rapport de force penche désormais en faveur d’Israël ».
Et en conséquence : « Israël exploite quotidiennement ce déséquilibre par des frappes aériennes, des assassinats, en occupant des points et en procédant à des incursions quotidiennes pour maintenir le Hezbollah sous un feu constant ».
Dès lors, de concert avec les Américains, l’entité sioniste utilise la menace d’une reprise de la guerre qui est devenue un outil destiné à désarmer la résistance ».
Rappelant que la résistance reste inflexible, il estime que le désarmement de la résistance est « le rêve de Satan d’aller au paradis », une expression en arabe qui veut dire que c’est une utopie !
Il assure qu’aujourd’hui, « les effets de cette embuscade sécuritaire se sont au moins atténués, ou du moins leur impact n’est plus ce qu’il était ».
« Pour reprendre l’exemple précédent, toutes les unités de résistance ne sont plus totalement exposées à l’ennemi en raison de changements structurels, de remaniements de commandement et du développement de tactiques de la résistance devenues entièrement différentes ».
A la question de savoir si Israël va relancer la guerre, question qui préoccupe les Libanais, il répond qu’au vu de ce qui précède, la réponse est peu probable, malgré toutes les tactiques d’intimidation flagrantes suggérant qu’il s’agit d’une campagne systématique. Cela est d’autant plus vrai que les capacités actuelles d’Israël permettent d’épuiser la résistance et de la maintenir sous un feu constant. Cependant, cela n’exclut pas totalement la possibilité d’une guerre, surtout avec une personnalité comme Netanyahu et un puissant lobby américain cherchant à perpétuer la situation instable au Moyen-Orient, voire à intensifier les attaques quotidiennes à l’approche des élections en Israël et au Liban ».
Et l’animateur d’al-Manar d’en conclure : « nous avons été pris dans une embuscade bien préparée, et son potentiel a été pleinement exploité. Dès lors, nous sommes entrés dans une situation inégale en faveur de l’ennemi. Le temps et les circonstances pourraient suffire à changer la donne, d’autant plus que le conflit mondial a pris une ampleur considérable et pourrait entraîner chacun vers une réalité différente ».
Source: Médias





