Le chef de la milice wahhabite terroriste Daech, Abou Bakr al-Baghdadi, est encore vivant. Il est apparu pour la première fois en cinq ans dans une vidéo de propagande diffusée ce lundi 29 avril par le média principal de l’organisation jihadiste.
Barbe teinte au Henne et grisonnante, assis en tailleur et foulard noir sur la tête, il s’adresse à trois hommes aux visages cachés ou floutés.
La date à laquelle cette vidéo a été tournée n’est pas connue mais Abou Bakr al-Baghdadi, chef autoproclamé du « califat » wahhabite jihadiste en 2014, évoque plusieurs sujets récents comme la bataille de Baghouz, à la frontière irako-syrienne. En référence au dernier réduit du groupe dans l’est de la Syrie, tombé le 23 mars 2019
« Cette bataille a montré la cruauté la campagne des croisés contre l’Islam… Elle illustre aussi la persévérance des musulmans », a-t-il dit. Il avait auparavant affirmé que cette bataille contre l’Occident sera longue.
« Ceux qui oublient leur religion, la patience, le djihad contre leurs ennemis et leur certitude dans la promesse du Créateur s’effondrent et tombent. Ceux qui s’y tiennent sont fiers et victorieux même après un certain temps », poursuivait-il.
Durant son intervention il a évoqué les frères toulousains Clain, tués par une frappe américaine en février dernier.
Il revient également sur les attentats au Sri Lanka, sur la perte de pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika en Algérie et d’Omar El Béchir au Soudan et enfin sur la victoire de Benjamin Netanyahou en Israël.
Sa capture étant mise à prix par les Etats-Unis pour 25 millions de dollars, il a survécu à plusieurs attaques aériennes. « Il n’est plus entouré que de trois personnes », affirmait récemment Hicham al-Hachémi, spécialiste des mouvements jihadistes. « Son frère Joumouaa, plus âgé que lui, son chauffeur et garde du corps Abdellatif al-Joubouri, qu’il connaît depuis l’enfance, et son estafette, Seoud al-Kourdi ».
Ensemble, ils sont dans la badiya, une zone désertique allant du centre de la Syrie à l’Irak, estimait alors l’expert. C’est là que son fils Houdhayfah al-Badri a été tué en juillet 2018, fauché dans la grotte où il se cachait par trois missiles russes téléguidés. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de milices à majorité kurde qui a mené les combats contre l’EI dans l’est de la Syrie, disaient en mars ne pas avoir «d’informations sur une présence de Baghdadi en Syrie ».
Avant ce message audio, un précédent enregistrement présumé du chef de l’EI remontait au 28 septembre 2017. Il appelait alors ses combattants, acculés de toutes parts en Syrie et en Irak, à « résister » face à leurs ennemis, alors que l’EI avait perdu quelques mois plus tôt sa « capitale » en Irak, Mossoul.
Source: Divers