Le secrétaire général du Hezbollah, Cheikh Naim Qassem, a affirmé que l’Etat est responsable de la mise en œuvre du cessez-le-feu au Liban, expliquant que « la résistance a d’autres options si l’Etat ne parvient pas à remplir » ses responsabilités.
Dans un discours prononcé à l’occasion du 25e anniversaire de la fête de la Résistance et de la Libération (du sud-Liban), Cheikh Qassem a souligné que « la résistance ne restera pas silencieuse face aux agressions, et ne se pliera jamais ». Au contraire, « elle patiente et donne du temps, mais l’action est nécessaire ».
Il a expliqué que la résistance « est une résistance défensive, rejetant l’occupation et refusant de capituler. C’est un choix. Parfois, elle combat, parfois elle dissuade, tient bon et prévient, et parfois elle est patiente et se tient prête », tandis que les armes « sont un outil utilisé en fonction de l’intérêt ».
Et Cheikh Qassem d’ajouter : « Ne nous demandez plus rien. Qu’Israël se retire, cesse son agression et libère les prisonniers. Ensuite, nous verrons. »
Il a dans ce contexte expliqué que le Hezbollah et l’État libanais « ont directement adhéré à l’accord de cessez-le-feu, contrairement aux 3 300 violations israéliennes », alors que l’agression de l’occupation se poursuit.
Cheikh Qassem a souligné que la résistance « considère que la guerre n’est pas terminée et que l’exploitation de la force par Israël ne fait qu’accroître la fermeté et la défiance de la résistance ».
« Les États-Unis violent la souveraineté du Liban »
Le numéro un du Hezbollah a affirmé que la pression américaine sur les responsables libanais ne permettrait pas de réaliser les conditions d’Israël, notant qu’elle « viole les limites de la souveraineté du Liban » et doit cesser.
« Les USA portent une responsabilité car c’est eux qui sponsorise la poursuite de l’agression, tout comme elle l’a sponsorisée ici, à Gaza, et partout ailleurs.
L’État doit agir plus efficacement et le Liban doit être fort avec ses fils et son peuple. N’ayez pas peur de hausser la voix…Le merveilleux modèle yéménite a forcé les USA à se retirer et a été présenté pour Gaza, la Palestine et la dignité arabe et humaine ».
Cheikh Qassem s’est adressé à Washington en déclarant : « Vous n’obtiendrez pas ce qui n’a pas été réalisé pendant la guerre, et ces conditions ne seront pas remplies, quels que soient les sacrifices et le coût de la confrontation. Nous sommes face à deux options : soit la victoire ou le martyre, et nous sommes prêts aux deux ».
Il a en outre conseillé le président US Donald Trump de « saisir l’opportunité de se libérer de l’emprise d’Israël car celui-ci constitue une entrave à l’expansion de ses investissements dans la région ».
« La reconstruction est le premier pilier de la stabilité »
Le secrétaire général du Hezbollah a souligné que « personne ne peut déplacer le Liban de sa place, ni faire disparaître la résistance du sol libanais ».
Dans son discours, Cheikh Qassem a abordé la reconstruction des bâtiments résidentiels détruits par les bombardements israéliens, expliquant qu’elle est « le principal pilier de la stabilité », exhortant le gouvernement libanais à « agir rapidement ».
Cheikh Qassem a évoqué la volonté de l’Irak et de l’Iran de soutenir la reconstruction du Liban, ajoutant que « d’autres pays ont discuté avec nous, mais le gouvernement libanais doit se mobiliser. »
« Le Hezbollah une soupape de sécurité nationale lors des élections »
En outre, Cheikh Qassem s’est prononcé sur les élections municipales au Liban, rappelant que le Hezbollah « insistait pour les tenir à temps parce qu’il veut renforcer l’État ».
Il a souligné que le Hezbollah « était une soupape de sécurité nationale lors de ces élections ».
S’agissant des élections à Beyrouth, Cheikh Qassem a expliqué que le parti « mettait les intérêts du pays en premier, en assurant l’équilibre dans la capitale et en veillant à ce que les chrétiens ne se sentent pas ciblés », une expérience similaire qu’il a mis à exécution dans la municipalité de Haret Hreik.
Il a ajouté que le Hezbollah s’est présenté aux élections « avec une volonté nationale et un message unificateur, et ne veut exclure personne, et a ouvert la main à la coopération avec tout le monde ».
Concernant la relation avec le mouvement Amal, Cheikh Qassem a déclaré que celui-ci et le Hezbollah ont prouvé « qu’ils sont une soupape de sécurité sociale et nationale » et que leur alliance électorale est stratégique et indestructible.
S’agissant des élections qui se sont tenues le samedi 24 mai, il a dit: « la participation aux élections a été importante et les foules de sudistes nous ont rappelé le souvenir de la libération en 2000…».
Il a dans ce contexte remercié « notre peuple fidèle dans la Bekaa, à Beyrouth, dans la banlieue sud, au Mont-Liban, au nord et dans toutes les régions libanaises ».
« Le 25 mai une victoire pour la résistance et le peuple »
A propos de la fête de la Résistance et de la Libération le 25 mai, le secrétaire général du Hezbollah a souligné que « l’émergence de la résistance était très naturelle, avec un peuple fier qui n’accepte ni l’humiliation, ni l’occupation, ni la soumission à cet ennemi ».
Cheikh Qassem a rappelé des étapes historiques: ‘Israël’ a tenté d’imposer l’accord du 17 mai, mais la résistance populaire et nationale l’a empêché de conclure cet accord destructeur. La volonté et la détermination de la résistance depuis 1982 ont rendu ‘Israël’ incapable de s’installer sur le territoire libanais.
Et de poursuivre: « Israël » a essayé de conclure un accord avec le Liban avant 2000, mais celui-ci a refusé, alors il a été contraint de se retirer dans la nuit, laissant ses agents derrière lui.
Et c’est ce jour là que le 25 mai a été déclaré journée de Résistance et de Libération.
Il a rappelé « qu’il n’y a pas eu d’effusion de sang, ni de conflits sectaires ou de discorde religieuse dans la zone frontalière après la libération en 2000 ».
Cheikh Qassem a souligné que le 25 mai 2000 était « une grande victoire pour la résistance et le peuple sacrificiel, qui a pu briser le pouvoir d’Israël en le contraignant à se retirer sans condition ».
Il a affirmé que la Journée de la Résistance et de la Libération a transformé le Liban « de la faiblesse à la force et a permis aux Libanais de vivre dans la dignité, la fierté et la souveraineté ».
Et d’expliquer : la résistance « a permis la libération du Liban et sa nouvelle indépendance et a pu élever son statut à un rôle important dans la région », et que la libération « a changé le cours de la région politiquement, culturellement et jihadiste, nous faisant passer de la soumission à la résistance et de la défaite à la victoire ».
Cheikh Qassem a renchéri: « Après la fête de la Résistance et le Jour de la Libération, la résistance est devenue une composante fondamentale du Liban vu que le problème de l’occupation par l’ennemi existe toujours ».
Pour le numéro un du Hezbollah : « L’expulsion d’Israël après 22 ans d’occupation ne peut être remise en question, tout comme l’importance et le rôle de la résistance, qui a élevé le statut du Liban ».
« Cette résistance est façonnée par l’entité du Liban, dont les piliers sont la résistance et le peuple. Ces piliers doivent demeurer pour que le Liban subsiste.
Personne ne pourra isoler quelqu’un d’autre. Le Liban est la patrie de nous tous. Nous l’avons arrosé de sang. Personne ne nous l’arrachera », a-t-il également lancé.
« La résistance est l’option vers la libération »
Cheikh Qassem a également affirmé que la résistance subsistera et qu’elle s’est avérée être « l’option de libération », tandis qu’elle « a mis fin à l’option d’expansion d’Israël et à sa capacité à grignoter des parties du Liban ».
Et de renchérir : la résistance a provoqué une transformation en Palestine occupée et placé l’occupation sur la voie de l’anéantissement, soulignant qu’elle était « le prélude qui a créé tout ce qui a suivi ».
Dans ce contexte, Cheikh Qassem a rendu hommage à l’imam Sayed Moussa al-Sadr, le martyr Cheikh Ragheb Harb, le martyr Sayed Abbas al-Moussawi, le commandant martyr Imad Moghniyeh et le maitre des martyrs de la nation, Sayed Hassan Nasrallah, soulignant que « le mérite de la libération leur revient ».
Cheikh Qassem a fait une mention spéciale au martyr Sayed Nasrallah, le décrivant comme « le joyau brillant qui a mené la résistance à ses victoires ».
Il a également remercié l’ancien président libanais Emile Lahoud, qui a « soutenu la résistance », et l’ancien Premier ministre libanais Salim al-Hoss, qui « s’est tenu aux côtés de la résistance » lors de la libération du sud en l’an 2000.
Il a en outre ajouté que la déclaration du commandant actuel de l’armée libanaise, le général Rodolphe Haykal, « exprime son patriotisme et celui de l’armée », affirmant son engagement envers l’équation « armée, peuple et résistance ».