Alors que les entretiens diplomatiques entre Moscou et les différentes capitales européennes s’enchaînent, les États-Unis semblaient tabler sur une invasion imminente de l’Ukraine par la Russie. Mais Washington a admis qu’il était vain de vouloir prophétiser une date pour une hypothétique invasion russe en Ukraine, comme l’a expliqué Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, sur CNN.
Le haut responsable a reconnu que toutes les hypothèses étaient sur la table: d’une invasion mi-février, jusqu’à une invasion après les Jeux olympiques, en passant par… pas d’invasion du tout.
« Nous ne pouvons pas prédire le jour exact, nous disons que nous sommes dans une période où une invasion, une opération militaire majeure, pourrait être lancée par la Russie en Ukraine. Cela inclut la semaine prochaine, jusqu’à la fin des JO. Bien sûr, cela pourrait aussi se produire après les JO. Ou, c’est toujours possible, la Russie pourrait choisir la voie de la diplomatie […]. Je ne peux pas m’asseoir aujourd’hui et prédire », a ainsi déclaré Jake Sullivan sur CNN.
S’il a dit craindre une action militaire « très bientôt », le conseiller à la sécurité nationale a ensuite tempéré son propos, soulignant que la voie diplomatique était encore ouverte.
Prophéties en tout genre
Cette mise au point de Washington semble signer la fin d’un drôle de feuilleton, qui aura vu les médias et officiels américains épiloguer sur la date d’une potentielle invasion de l’Ukraine. Si les États-Unis parlent d’une attaque imminente depuis novembre dernier, une querelle de chiffres a en effet eu lieu ces derniers jours.
Le 11 février, Jake Sullivan avait déjà affirmé qu’une attaque aurait lieu « la semaine prochaine ».
Joe Biden avait également joué les Madame Soleil, prévoyant une invasion russe pour le 16 février, à en croire des révélations de Politico. Le Président américain aurait même communiqué cette date à ses alliés de l’Otan.
Le chef d’État a finalement été étrillé par certains observateurs après ces révélations.
Côté médias, certains se sont également amusés à lire l’avenir dans le marc de café. Bloomberg a notamment commis une drôle de bourde début février, en publiant un article pré-écrit, intitulé « En direct: la Russie envahit l’Ukraine ». Le média s’était par la suite excusé, expliquant préparer à l’avance divers scénarios.
Depuis plusieurs mois, les États-Unis accusent la Russie de faire monter la tension autour de l’Ukraine, en déplaçant notamment des troupes à sa frontière.
Moscou nie toutes velléités d’agression, estimant pouvoir déployer ses forces où bon lui semble sur son territoire.
Le Kremlin reproche pour sa part aux Occidentaux de jouer la carte de l’escalade, afin d’installer davantage d’équipements de l’Otan près des frontières russes.
Côté ukrainien, le Président Volodymyr Zelensky a plusieurs fois appelé à l’apaisement, précisant que la situation était sous contrôle.
Il avait lui-aussi récemment invité à ne pas faire de prévisions trop hâtives sur la date d’une hypothétique invasion.
Source: Avec Sputnik