Dans le conflit qui fait rage depuis le dimanche 27 septembre dans le Nagorny Karabakh, territoire en majorité peuplé d’Arméniens ayant fait sécession lors d’une guerre au début des années 1990, ‘Israël’ et la Turquie semblent prêter main forte à l’Azerbaïdjan contre l’Arménie.
Des armes israéliennes pour l’Azerbaïdjan
Le conseiller du président azerbaïdjanais a révélé pour des médias israéliens, que l’armée de son pays a utilisé des drones d’attaque israéliens dans les combats menés dans le Nagorny Karabakh contre des séparatistes soutenus par l’Arménie.
« L’armée azerbaïdjanaise a utilisé des drones d’attaques fabriqués par Israël dont des drones suicide dans les combats contre l’armée arménienne ces derniers jours dans le Nagorny Karabakh », a assuré Hekmat Hajiev lors d’un entretien avec le site d’informations israélien Walla.
Selon le site, il y a une collaboration sécuritaire stratégique entre l’Azerbaïdjan et l’entité sioniste, cette dernière fournissant plus de 60% des armements à son armée, en échange de quoi elle lui achète du pétrole.
« Nous avons une grande estime pour la collaboration avec Israël surtout en matière de collaboration sécuritaire, le but étant de renforcer les capacités défensives azerbaïdjanaises. Nous somme en posture défensive et cette technologie israélienne permet à l’Azerbaïdjan de défense ses citoyens », a ajouté Hajiev.
Selon l’AFP, ces deux pays mènent depuis quatre jours dans le Nagorny Karabakh des affrontements les plus sanglants depuis 2016.
Walla a indiqué que le vice-ministre azerbaïdjanais s’est montré fier du recours de l’armée de son pays aux armements israéliens.
« Nous utilisons les drones israéliens pour collecter des informations et pour les attaques. Dont des drones suicide de type Harob. Ces drones sont très efficaces. Si les Arméniens ont peur de ces drones qu’utilise l’Azerbaïdjan, ils n’ont qu’à mettre fin à l’occupation de Nagorny Karabakh », a exigé Hajiev.
Des avions cargos du ministère de la Défense azerbaidjanais, dont un Iliouchine 76, ont atterri à l’aéroport israélien d’Oveda au sud de la Palestine occupée puis sont revenus quelques heures plus tard en Bakou, transportant des armements israéliens, a écrit Walla.
Intransigeance des deux pays
Selon l’AFP, l’Azerbaïdjan et l’Arménie se sont montrés intransigeants et déterminés à combattre, ignorant les appels internationaux au cessez-le-feu.
Après avoir rendu visite à des militaires blessés dans un hôpital martial, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a juré de poursuivre la lutte jusqu’au « retrait total, inconditionnel et sans délai » des forces arméniennes.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait quant à lui fermé la porte à des négociations dans la matinée, jugeant « inapproprié » d’évoquer un éventuel sommet de la paix « alors que des combats intenses sont en cours ».
Selon des bilans officiels, probablement très partiels, les combats d’ampleur qui ont éclaté dimanche ont coûté la vie à 103 personnes, à savoir 81 combattants séparatistes arméniens et 22 civils, rapporte l’AFP.
L’Azerbaïdjan n’a fait état d’aucunes pertes dans les rangs de son armée et les deux camps se rejettent la responsabilité des hostilités.
Mais un journaliste de l’AFP assure avoir assisté dans la région azerbaïdjanaise de Beylagan, à quelques dizaines de kilomètres du front, à l’enterrement d’un soldat, tombé au combat selon les habitants.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a de son côté fait état d' »intenses combats » et assuré que, depuis le week-end, 2.300 séparatistes arméniens avaient été tués. Tout en accusant les forces ennemies de viser des positions civiles, il revendique la destruction de 130 chars, 200 pièces d’artillerie, 25 batteries antiaériennes ainsi que de missiles sol-air S-300.
Le ministère arménien de la Défense a quant à lui revendiqué « 137 chars et blindés détruits, 72 drones, sept hélicoptères et un avion de guerre abattus. 790 soldats azerbaïdjanais ont été tués et 1.900 blessés ».
L’ensemble de ces données était invérifiable de source indépendante, fait remarquer l’AFP.
La Turquie soutient ouvertement l’Azerbaïdjan
Le mardi 29 septembre, l’Arménie avait fait part d’une ingérence turque dans les combats, assurant qu’un chasseur-bombardier turc de type F-16 a abattu un avion de combat arménien de type Sukhoï -25 dans l’espace aérien arménien. Mais Ankara et Bakou ont démenti.
Erevan a encore accusé mercredi « l’aviation turque d’effectuer des vols de provocation » le long de la frontière arméno-turque.
La Turquie est la seule puissance à ne pas avoir appelé à un cessez-le-feu, incitant son allié azerbaïdjanais à reprendre le Karabakh par la force et conspuant l’Arménie, son adversaire historique.
Le Kremlin a dit mercredi « ne pas soutenir les appels » de la Turquie, avec laquelle Moscou entretient des relations compliquées mais pragmatiques, répétant qu’elle devait s’abstenir de jeter « de l’huile sur le feu ».
La Russie s’est dite aussi inquiète des informations selon lesquelles Ankara aurait envoyé des mercenaires syriens depuis la Syrie et la Libye pour participer aux combats au côté de l’armée azerbaïdjanaise. Estimant par la voix de son ministère des Affaires étrangères que cela va exacerber les tensions et créer une menace sur le long terme à la sécurité des tous les Etats de la région.
Le président français Emmanuel Macron a quant à lui condamné les déclarations « inconsidérées et dangereuses » d’Ankara.
Source: Divers