La coalition Avocats pour la Palestine en Suisse (ASAP) a révélé que la plupart des membres de la Fondation humanitaire pour Gaza (Gaza Humanitarian Foundation-GHF) qui s’est accaparée la distribution de l’aide humanitaire aux Gazaouis sont issus de l’armée et des services de renseignement américains et leur mission consiste à collecter des données dans le but de contrôler la bande de Gaza.
« L’organisation travaille avec une institution de sécurité appelée Safe Reach Solutions », a déclaré lundi le chef de la coalition, Majed Abu Salama, sur sa page Facebook, selon le site d’information palestinien Quds News.
« Elle est en train d’employer un grand nombre de militaires américains, de retraités militaires spécialisés, de personnel de sécurité et de renseignement visuel, pour un salaire de 1 000 dollars par jour, afin de collecter des données qui facilitent l’administration ou le contrôle de Gaza et pour sécuriser l’aide à Gaza à l’heure actuelle, avec des contrats allant de trois à six mois et renouvelés ».
« Lorsque les gens arrivent sur les sites de distribution, les habitants de Gaza sont surpris par la quantité de quadricoptères et d’autres avions et de salles d’observation qui entourent l’endroit à Rafah », indique Abu Salama.
« L’un des objectifs les plus importants de la société de sécurité est d’étudier de près l’action et la réaction de la société (gazaouie) épuisée, et de surveiller davantage les images numériques et les identités numériques pour un grand nombre de Gazaouis. »
Selon lui, la société de sécurité a pour objectif de traiter ces datas visuels et d’identifier les membres du Hamas et d’autres combattants de la résistance.
Il a rappelé qu’il y a deux semaines, que les partenaires de son organisation, issus de la Fondation Trail (procès international) avaient déposé deux dossiers auprès des deux organes du gouvernement suisse responsables, afin de suivre son travail et d’ouvrir une enquête.
Abu Salama a poursuivi en disant : « Nous, à l’Alliance des avocats pour la Palestine en Suisse, coopérons au plus haut niveau pour restreindre le travail de la Fondation, révéler plus d’informations pour protéger les organisations humanitaires, affiliées aux Nations Unies, et d’autres institutions opérant sous couverture internationale, et ne pas accepter de traiter de la cause palestinienne avec cette perspective sioniste qui soutient le nettoyage des Palestiniens de leur terre et l’armement de tous ceux qui pourraient les tuer et les humilier. »
Rappelant que la Fondation GHF est une institution militaire avec une licence américaine, il a appelé à dénoncer son travail et sa complicité, à la lumière de l’ampleur des massacres et du chaos quotidien qui ont sévi à tous les niveaux pendant la distribution de l’aide, ce qui met en cause la paix civile.
En 8 jours de distribution de l’aide, l’armée d’occupation israélienne a tué au moins 102 Palestiniens et blessé près de 500 autres, d’après le bureau médiatique du gouvernement de Gaza.
Abu Salama a aussi révélé que le projet du port flottant qui avait été mis en place par l’administration Biden en 2024 sur la côte de Gaza avait comme directeur exécutif Nathan Mock, qui était l’ancien directeur exécutif de World Kitchen.
« Toutes deux travaillent également sous l’égide d’une autre fondation enregistrée en Suisse, la Fondation d’aide humanitaire maritime, qui aurait un lien avec la distribution actuelle », a-t-il fait remarquer.
Le site Quds News a aussi révélé que la GHF a annoncé la nomination au poste de président exécutif de Johnnie Moore, un leader évangélique américain connu pour son soutien indéfectible à Israël.
Moore qui a succédé à Jake Wood, qui a démissionné le mois dernier, a salué le projet du président Trump d’expulser tous les Palestiniens de Gaza et de transformer l’enclave en “Riviera du Moyen-Orient”.
Il avait également joué “un rôle crucial” dans l’élaboration des accords d’Abraham, les accords de normalisation signés en 2020 entre Israël et quatre pays arabes.
Moore a nié les attaques israéliennes près des sites de distribution d’aide de la GHF, qui ont tué au moins 102 personnes affamées depuis le début des opérations le 27 mai.
Source: Médias