L’assassinat dans la bande de Gaza du jeune palestinien Miskal al-Salemi depuis deux semaines pour la simple raison qu’il s’est converti au chiisme, a révélé la présence d’une cellule qui suit les ordres de Daesh, depuis le gouvernorat syrien de Raqqa.
Selon le journal al-Akhbar qui a enquêté sur cet assassinat, le gouvernement du Hamas qui contrôle la bande de Gaza fait preuve de beaucoup de circonspection sur cette affaire. Le porte-parole de son ministère des affaires intérieurs s’étant refusé à révéler l’identité des ravisseurs.
Et pour cause, les faits révèlent que ses services, dont la célèbre faction de resistance brigade al-Qassam, sont infiltrés par la milice wahhabite, laquelle semble disposer d’une antenne importante à Gaza.
Selon des informations requises des milieux de la famille de la victime, l’auteur de l’assassinat a été arrêté. Il faisait partie d’une cellule de cinq éléments. L’un d’entre eux est le frère d’un responsable de Daesh dans la province de Raqqa. Bien placé, ce dernier est chargé de l’orientation et du soutien, qui a pour fonction entre autre de garantir l’évacuation des éléments en danger de la bande de Gaza vers la province de Sinaï, via l’antenne de Daesh dans cette zone égyptienne, et les tunnels qui n’ont pas été découverts par les autorités égyptiennes.
Or, pour des raisons encore inconnues, cet élément s’est excusé à la dernière minute alors qu’il se devait de kidnapper Salemi, et de le filmer pendant son exécution par égorgement, avant de lui tirer dans les pieds et de le jeter au bord d’une route.
Raison pour laquelle le plan a été changé, et il a été décidé de le tuer par balle.
Deux autres éléments ont dû exécuter le crime. Un quatrième membre de la cellule, un habitant du quartier portait quant à lui une kalachnikov qu’il voulait utiliser en cas de pépins, pour montrer l’attaque comme étant une agression de la part de Salemi.
Celui qui a tiré les deux balles sur la tête de Salemi est le frère de l’auteur d’une opération martyre durant la seconde intifada. Il travaillait comme entraineur au sein de l’appareil de police d’une unité de combat des Qassam. C’est à travers ses connaissances qu’il voulait prendre la fuite en dehors de la bande de Gaza. Ce qui montre à quel point le Hamas est infiltré par Daesh.
Or, depuis que l’interrogatoire est achevé, et que les auteurs du crime ont été livrés aux parties concernées, le Hamas fait l’objet de pressions importantes de la part de Daesh dans le Sinaï. Celui-ci lui a fermé ses tunnels, ce à quoi il a riposté en fermant aussi les siens, qui permettaient semble-t-il le passage des éléments blessés de Daesh de passer. En parallèle, les autorités égyptiennes ont allégé leurs restrictions au terminal de Rafah.
Mais pour le journal al-Akhbar, l’affaire n’est pas encore close et risque de ne pas se clore.
Le Hamas semble selon lui beaucoup plus préoccupé par l’infiltration idéologique de ses éléments et sa défense que par rendre justice a la victime.
« Les membres de la cellule sont toujours qualifiés « de frères », dans les rapports de l’interrogatoire, alors que les plaignants sont « des présumés », constate-t-il.