Le célèbre tweeter saoudien qui s’exprime sous le pseudonyme de Moujtahed est de nouveau intervenu pour dénoncer ce qu’il considère être le piège tendu par le prince héritier Mohamad Ben Salmane au journal britannique The Guardian, pour la deuxième fois consécutive.
« L’information du Guardian selon laquelle MBS a été privé de ses prérogatives fait partie de la campagne menée par lui et dans laquelle il a leurré The Guardian pour la seconde fois », a tweeté Moujtahed le mardi 19 mars. Sa page qui révèle des informations sur la Cour royale en Arabie est suivie par deux millions de personnes et jouit d’une grande crédibilité.
Le quotidien britannique a prétendu le lundi 18 mars que le roi Salmane a soutiré à son fils quelques prérogatives financières et économiques qu’il a attribuées à des ministres. Il a en même temps confié à l’un de ses grands conseillers, Mousaed al-Aaïbane des prérogatives consultatives. Diplômé à Harvard, ce dernier supervise, par procuration du roi, les décisions liées aux investissements. Il a récemment été désigné comme conseiller pour la sécurité nationale.
C’est la deuxième fois que ce journal rend compte de divergences qui empoisonnent la relation entre les deux hommes depuis l’assassinat du journaliste dissident Jamal Khashoggi.
Dans son récent tweet, Moujtahed accuse la nouvelle information du Guardian de faire partie d’une campagne menée par MBS pour convaincre le monde que son influence au sein du pouvoir est limitée.
« Le but étant de ressusciter les relations de son pays avec les Etats importants dans le monde qui ne veulent pas avoir à faire à un Etat dirigée par une personne soupçonnée de crime international », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre dans la même logique : « MBS voudrait rendre la chaleur aux relations politiques, militaires, sécuritaires et diplomatiques avec tous les Etats qui ont des réticences sur lui, en avançant que c’est son père qui dirige la situation, jusqu’à ce qu’ils puissent normaliser de nouveau et l’accepter comme cela s’était passé avec Kadhafi, après l’avoir accusé d’implication dans l’évènement de Lockerbie ».
Lors de ses tweets précédents, postés au lendemain d’allégations du Guardian laissant entendre que le roi Salmane désapprouvait les dernières nominations de son fils, Moujtahed avait assuré qu’il n’avait plus ses capacités cérébrales pour le faire.
Une opposante saoudienne vivant en Grande Bretagne, Mme Madawi al-Rasheed a elle aussi douté de l’exactitude des informations du Guardian.
Elle constate qu’elles ne sont pas fondées et se réfèrent à des sources anonymes, ce qui soulève des doutes quant à leur exactitude.
D’après elle, elles devraient servir pour renforcer l’emprise de MBS.
« Il est dans l’intérêt de MBS de faire circuler de telles rumeurs dans la presse occidentale. Le prince héritier tire parti du parapluie que lui fournit son père pour se protéger des critiques grandissantes chez lui comme à l’étranger », a-t-elle écrit pour le site Middle East Eye.
Rejetant la thèse selon laquelle le roi émet des réserves quant à la gestion de son fils depuis l’assassinat de Khashoggi, Mme Rasheed a révélé que directement après, il a parcouru le royaume avec son fils à ses côtés, envoyant un message fort indiquant que ce dernier conserve le soutien total de la cour royale. Selon elle, il soutient toujours son fils et lui a été son complice en le protégeant d’une enquête sérieuse et indépendante.
Source: Divers