Le quotidien américain Wall Street Journal (WSJ) a révélé que le Département de la Défense américain (Pentagone) a ouvert une enquête sur la perte de trois avions de chasse du groupe aéronaval USS Harry S. Truman, dans la confrontation qui a eu lieu en mer Rouge contre les forces armées yéménites de Sanaa.
Le Truman a été le porte-avions américain le plus fréquemment attaqué par les forces de Sanaa, qui sont intervenues dans la guerre génocidaire israélienne contre Gaza en interdisant le passage de navires liés à Israël en mer Rouge et en tirant des missiles et des drones en direction de sites israéliens dont l’aéroport Ben-Gourion. Exigeant l’arrêt dela guerre et du blocus.
Avec l’intervention des Etats-Unis au motif de protéger le trafic maritime international, en bombardant des centaines de cibles yéménites, les forces de Sanaa ont annoncé des dizaines d’opérations contre ce porte-avions qui a veillé à maintenir une distance de sécurité de plus de 600 kilomètres des côtes yéménites pour éviter tout ciblage directe, mais cela ne lui empêcha pas de subir de lourdes pertes.
En décembre dernier, un destroyer américain a accidentellement abattu un chasseur F-18 alors qu’il repoussait une attaque en provenance de Sanaa, selon la version officielle américaine. En février, le Truman est entré en collision avec un navire marchand près du canal de Suez, provoquant une rupture de sa coque. En avril, le porte-avions a perdu deux chasseurs F-18 alors qu’il tentait d’échapper à des attaques aériennes.
Des rapports avaient noté que les forces de Sanaa ont utilisé des missiles de croisière, des missiles balistiques et des drones d’attaque à sens unique, « qui ont testé trois groupes d’attaque de porte-avions ».
Ces événements ont poussé la marine américaine à révoquer le commandant du porte-avions David Snowden et à le remplacer par un nouveau, le Capt. Christopher “Chowdah”. Mais les attaques ont continué sans relâche jusqu’à quelques heures avant la déclaration d’un cessez-le-feu le 6 mai.
La marine américaine avait annoncé le 2 juin le retour du porte-avions à sa base d’attache de Norfolk, en Virginie, après une mission de combat de huit mois qui comprenait des opérations au Moyen-Orient et en Europe.
Des photos qui lui ont été prises au retour montraient des fissures visibles sur l’aile droite, témoignant de l’ampleur des défis auxquels l’équipage était confronté.
L’amiral Sean Bailey, commandant du groupe d’attaque, a déclaré que cette mission était « la plus difficile de sa carrière militaire ».
L’amiral Daryl Caudle a également déclaré que la longue mission avait eu des conséquences néfastes sur les performances de l’équipage, la durabilité des équipements et le bien-être psychologique des familles, soulignant que la période de maintenance du porte-avions serait longue et extrêmement coûteuse.
Selon le WSJ, l’enquête portera entre autres sur les deux collisions maritimes distinctes survenues dans le rayon d’action du groupe aéronaval Truman, sans fournir plus de détails sur la nature des incidents ni sur leurs premiers résultats.
Dans le même contexte, le journal a cité des responsables américains affirmant que le Pentagone menait une analyse détaillée de la manière dont le groupe yéménite Ansarullah a pu tester les capacités de ce qui est considéré comme la flotte navale la plus puissante du monde.
Selon un responsable américain interrogé par le journal, une trentaine de navires américains ont participé à des opérations de combat en mer Rouge depuis fin 2023, ce qui représente environ 10 % de la flotte totale de la marine américaine.
Le responsable a ajouté que les États-Unis y ont utilisé des munitions d’une valeur de plus de 1,5 milliard de dollars depuis le début de ces opérations, notant que ces confrontations ont fourni à la marine américaine une « expérience de combat inestimable », comme il l’a dit.
Des responsables du Pentagone ont confié au WSJ que le conflit en mer Rouge est considéré au sein du ministère américain de la Défense comme un « échauffement » pour un conflit potentiel avec la Chine, dans un contexte d’escalade des tensions dans les océans Indien et Pacifique.
Selon le National Interest, l’USS Harry S. Truman ne repartira pas pour un nouveau déploiement avant un certain temps.
Source: Médias