Le gouvernement de Donald Trump a réclamé mardi que les nombreux cercles de réflexion américains rendent publics leurs financements provenant de gouvernements étrangers, accusant la Chine et la Russie de se servir de cette arme pour « influencer la politique étrangère des Etats-Unis ».
« Nous sommes conscients que certains gouvernements étrangers, comme ceux de la République populaire de Chine et de la Fédération de Russie, tentent d’influencer la politique étrangère des Etats-Unis à travers des lobbyistes, des experts extérieurs et des think tanks », a dit le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans un communiqué. « Le rôle unique des think tanks dans la conduite des affaires internationales rend la transparence concernant les financements étrangers plus importante que jamais », a-t-il estimé.
Il réclame donc dorénavant que ces cercles de réflexion « qui souhaitent échanger avec le département d’Etat rendent publics, bien en évidence sur leur site internet, les financements qu’ils reçoivent de la part de gouvernements étrangers, y compris d’entités détenues ou opérées par des Etats ».
Il ne s’agit pas d’une condition sine qua non, mais les diplomates américains devront étudier le degré de transparence et la nature des financements dans leur décision d’échanger ou non avec un centre de recherche non-gouvernemental.
Les cercles de réflexion de Washington accueillent régulièrement des diplomates américains lorsqu’ils quittent l’administration au gré des alternances politiques. Ils recherchent constamment des financements, quitte à se tourner du côté d’institutions ou de gouvernements. Selon une étude d’un think tank proche de la gauche américaine, le Center for International Development, cet argent étranger vient essentiellement de pays alliés des Etats-Unis.
La Norvège est le principal bailleur étatique étranger, avec 27,7 millions de dollars entre 2014 et 2018 aux 50 principaux think tanks américains, suivie de près par le Royaume-Uni. Les fonds norvégiens sont allés en grande partie à deux organisations qui s’occupent de développement et d’environnement.
Les pays arabes du Golfe et Taïwan font aussi partie des bailleurs.
Source: Avec AFP