L’Iran compte poursuivre juridiquement l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour divulgation d’informations confidentielles sur le programme nucléaire iranien.
Evoquant la publication par l’agence Reuters de l’un de ces rapports, l’ambassadeur permanent d’Iran et représentant auprès des organisations internationales à Vienne, Kazem Gharib Abadi, a assuré que l’Iran suivra sérieusement cette question d’un point de vue juridique, lors d’une interview avec la Sixième chaîne de la télévision iranienne Khabar, le samedi 5 décembre.
Le diplomate iranien n’a pas précisé le contenu du rapport en question, mais il pourrait s’agir des articles qui avaient révélé l’identité de l’éminent scientifique iranien Mohsen Fakhrizadeh, tombé en martyr le 27 novembre dernier dans un attentat terroriste près de Téhéran.
C’est l’agence Reuters qui avait publié en 2014 l’identité de Fakhrizadeh, assurant que l’AIEA tente de lui parler, le présentant comme étant « le père du programme nucléaire iranien ». Les médias ont relayé par la suite les allégations des opposants iraniens en exil selon lesquels il seraient « le cerveau des efforts secrets pour la fabrication de la bombe atomique en Iran ». L’Iran nie avoir l’intention de développer un programme militaire nucléaire.
Les assassinats dans les années précédentes de scientifiques nucléaires iraniens seraient aussi dus à ces fuites, ont assuré des médias iraniens.
Selon M. Garib Abadi, les nouvelles publiées par Reuters étaient basées sur le rapport secret de l’agence, qui était inclus sur son site Web interne, exclusivement consultable par ses membres
« Tous les rapports sur les mesures de sauvegarde, sur l’accord nucléaire, ainsi que sur les correspondances de l’Iran avec l’agence, et vice versa, sont de nature confidentielle… l’agence publie ses rapports sur son site Web interne consulté exclusivement par ses membres », a-t-il précisé.
Or, conteste-t-il, «ces rapports, avant qu’ils ne sortent du secret,- et nous avons à cet égard une remarque sérieuse-, sont divulgués aux médias».
Et d’ajouter: «Nous avons dit à l’agence que la publication d’informations détaillées dans les rapports devrait être dans le strict minimum et que les données inutiles ne devraient pas être divulguées à son sujet ».
Gharib Abadi a révélé que les protestations juridiques de l’Iran et les suivis à l’encontre de l’agence dans le domaine de la préservation des informations confidentielles remontent à plus de deux décennies.
Expliquant la mission qui devrait être suivie par l’AIEA après que l’Iran lui remet les informations nécessaires, est « de préparer des rapports de vérification de la mise en œuvre des obligations par l’Iran, pour les mettre ensuite à la disposition du Conseil des dirigeants ».
Il a poursuivi : « sur une longue période de temps, les rapports sur les procédures de garantie ont été préparés par l’agence de manière très détaillée et distribués aux Etats membres », expliquant qu’ »au cours des cinq dernières années, ils ont été remplacés par des rapports sur l’accord nucléaire ».
L’ambassadeur et représentant permanent de l’Iran a ajouté: « Cependant, il y a deux problèmes dans cette voie. Le premier est le volume de détails sur les activités de mesures de sauvegarde qui devraient être inclus dans ces rapports, et le second est que le mécanisme d’annonce des rapports aux membres de l’agence est complètement déficient. »
Commentant les allégations de l’AIEA selon laquelle « ces rapports ne fuient pas dans les médias », il en a déduit que ces fuites pourraient se fait par le biais d’un pays ou plusieurs pays ».
Mais il a néanmoins objecté que « la responsabilité première de la préservation des informations confidentielles en incombe à l’Agence internationale de l’énergie atomique », d’où la nécessité que ce problème avec ce mécanisme médiatique soit réformé et reconsidéré fondamentalement. »
« Ici, la responsabilité directe incombe à l’agence, selon Gharib Abadi, et cette affaire ne dégage pas de responsabilité les pays qui peuvent accéder à ces informations confidentielles ».
Il a estimé que quand bien même les rapports de l’agence seraient publiés ultérieurement par une décision du Conseil des dirigeants, mais « ceci ne justifie pas leur publication avant l’heure par l’agence et les pays ».
« La publication de toute information classifiée avant de poursuivre sa voie légale est à la disposition de la République islamique d’Iran en tant que propriétaire de ces informations, l’Iran procédera prochainement à des suivis juridiques sérieux dans ce domaine », a-t-il averti.
Source: Médias