Téhéran compte se procurer un million de doses de vaccin contre le coronavirus en Chine, puis jusqu’à 200.000 doses à Pfizer-BioNTech, fait savoir le chef du Croissant-Rouge iranien, Karim Hemmati.
«Le Croissant-Rouge va acquérir un million de doses de vaccin en Chine et le reste, soit environ 20 millions de doses, sera octroyé par le ministère de la Santé», a précisé Karim Hemmati, cité par l’agence de presse ILNA.
De plus, entre 150.000 et 200.000 doses seront fournies par Pfizer, a-t-il ajouté.
Aval des États-Unis
Téhéran a obtenu l’autorisation de Washington pour acheter à l’étranger des vaccins anti-Covid, à condition que les transferts soient réalisés par des banques américaines.
Ce qui présente un risque que l’administration américaine saisisse ces fonds, a déclaré le Président Hassan Rohani.
« Qui peut faire confiance à des gens comme vous? Vous avez volé notre argent partout où vous l’avez retrouvé », a-t-il lancé le 26 décembre à l’adresse de l’administration américaine.
L’Iran a des avoirs gelés dans plusieurs pays, dont les États-Unis, son ennemi juré.
En théorie, les aliments et les médicaments sont exemptés des sanctions américaines, mais en réalité, les banques internationales ont tendance à refuser les transactions avec l’Iran pour éviter d’être exposées à d’éventuels litiges.
« Nous voulions transférer les fonds du pays où se trouve notre argent » pour l’achat du vaccin et « ce pays a accepté », a dit M. Rohani lors d’une réunion du Comité de lutte contre le nouveau coronavirus, sans nommer le pays en question.
« Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du Trésor américain (OFAC) » a, lui, dit au départ « qu’il n’y avait pas de problème » pour un tel transfert de fonds, mais il « a ensuite déclaré que l’argent devrait passer par la banque américaine avant d’être transféré » pour l’achat du vaccin, a ajouté M. Rohani.
En avril, M. Rohani s’est félicité d’une belle victoire juridique après avoir obtenu le déblocage au Luxembourg de fonds s’élevant à 1,6 milliard de dollars gelés à la demande de Washington.
Avec plus de 54.500 morts sur plus de 1.190 000 personnes contaminées, l’Iran est le pays le plus durement frappé par la pandémie de COVID-19 au Proche et Moyen-Orient.
Le pays envisage de payer quelque 244 millions de dollars (près de 200 millions d’euros) pour 16,8 millions de doses de vaccins préachetés dans le cadre du mécanisme d’accès équitable aux vaccins de l’OMS, Covax, selon le directeur de la banque centrale, Abdolnaser Hemmati.
Le ministère iranien de la Santé a lancé un appel aux volontaires ces derniers jours pour le début des essais cliniques sur son propre vaccin qu’il a commencé à développer au printemps.
Sources: Sputnik, Radio Canada