Des dizaines de manifestations ont eu lieu ce lundi matin et après-midi dans plusieurs provinces yéménites, pour protester contre la poursuite de la guerre de la coalition arabe menée par l’Arabie soaudite avec l’aide des puissances occidentales et l’embargo qu’elle lui impose, causant le mort de milliers de personnes.
« Le peuple yéménite va poursuivre la bataille de libération jusqu’à la fin de l’offensive et pour briser l’embargo et restituer a totale souveraineté du pays et son indépendance », a écrit sur sa page twitter le porte-parole du mouvement Ansarullah Mohamad Abdel Salam.
Organisées de concert avec quelques mouvements de protestation dans des capitales occidentales, ces rassemblements ont mobilisé des centaines de milliers de yéménites dans 15 provinces du pays. Y a aussi été exprimé le rejet de la décision prise par l’ex-président américain Donald Trump de placer l’organisation Ansarullah sur la liste noire américaine.
« Nous n’avons pas peur des Américains et notre peuple aujourd’hui grâce à sa résistance et sa persévérance a prouvé qu’il est solide face aux menaces et aux agressions », a déclaré quant à lui le membre du bureau politique d’Ansarullah Mohamad Ali Al-Houthi devant les manifestants de la ville d’al-Hodeïda.
Et d’ajouter : « la classification américaine est source de fierté pour nous. Nous sommes fiers que nous les terrorisons ».
Selon la télévision libanaise d’information al-Mayadeen Tv, des manifestations ont eu lieu aussi dans les provinces de Saada, Taez, Eb, Zamar, Rimat, al-dalea, Hajat, Omrane, al-Bayda, al-Mahwit, Ma’reb, et al-Jof.
« En dépit des souffrances et de l’embargo, notre peuple est resté la tête haute et aujourd’hui en il renouvelle l’allégeance au commandant de la révolution pour qu’il puisse prendre la décision qu’il veut », a ajouté M.Houthi.
Un autre membre du bureau politique d’Ansarullah, Mohamad al-Bakhiti, a pour sa part, estimé que la démarche américaine a pour but de terroriser les yéménites, estimant toutefois que « les pressions américaines seront vaines ».
Selon lui Washington joue sa dernière carte car l’équilibre des forces dans la guerre est en défaveur des forces de la coalition.
Les organisateurs de la manifestation de la province de Saada, fief d’Ansarullah ont pour leur part publié le communiqué suivant : « l’offensive contre le Yémen est américaine en premier lieu et Washington lui accorde le soutien et la couverture politique… si cette offensive americano saoudienne n’est pas du terrorisme, quel serait le sens du terrorisme… le véritable terrorisme est celui exercé par la coalition américano-saoudienne par le biais de l’embargo des ports et de l’aéroport ».
Et de souligner : « la coalition d’agression contre le Yémen est une coalition de terroristes, de régimes et de groupuscules…Al-Qaïda et Daesh combattent au Yémen sous la bannière des pays de la coalition ».
Condamnant le blacklistage de l’organisation Ansarullah, le texte assure « qu’il n’empêchera pas le peuple yéménite de mener sa bataille sacrée face aux forces d’agression », affirmant que « l’ère de la tutelle étrangère sur le Yémen est révolue ».
En parallèle à ces rassemblements, des appels ont été lancés pour des mouvements de protestations hostiles à la guerre de la coalition saoudienne contre le Yémen aux Etats-Unis, en Grande bretagne, en Allemagne, en Suède, en France, en Hollande, en Belgique, et en Italie.
Ces appels ont été lancés par l’ex-chef du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn, de concert avec le sénateur démocrate américain Bernie Sanders.