Un possible dialogue entre l’Iran et les Américains n’aura aucun impact sur la formation du gouvernement au Liban, ni sur la position du Hezbollah à l’encontre des États-Unis, a déclaré le secrétaire général adjoint du Hezbollah cheikh Naïm Qassem.
Des négociations entre Iranien et Américains, mais pas de solution rapide
Lors d’une interview exclusive avec la radio libanaise al-Nour, cheikh Qassem a déclaré : « Je prévois un dialogue qui pourrait avoir lieu entre les Iraniens et les Américains sous le mandat de Biden, afin de rétablir l’accord nucléaire, bien que cela puisse prendre un certain temps. Je prévois un apaisement mais je ne prévois pas de solution rapide et décisive. Il faut attendre et surveiller les signes ».
Le numéro deux du Hezbollah a rapporté que l’Iran a stipulé le retour des États-Unis à l’accord nucléaire pour qu’il revienne lui aussi à ses engagements. « Tout nouvel accord est exclu avant le rétablissement de l’accord existant », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter : « Si les États-Unis reprennent leurs engagements et annulent les sanctions, l’Iran, lui aussi, retournera à l’accord. C’est alors que l’accord nucléaire entravé par Trump, serait remis en application. C’est aux deux parties de décider si elles négocieront d’autres sujets après ».
Il a assuré que le dialogue entre les Iraniens et les Américains n’aura aucun impact sur la position du Hezbollah vis-à-vis des États-Unis.
« Les sujets qui feront l’objet de discussions entre les Iraniens et les Américains concerneront l’accord nucléaire et les intérêts des deux pays. Mais ce qui importe exclusivement le Hezbollah est la présence des sionistes dans la région. Toute négociation entre les États-Unis et le Hezbollah sera exclue car nous croyons qu’il est inutile de nous asseoir avec eux à la table des négociations alors que les résultats sont connus d’avance. C’est à Israël que les Américains font toutes les concessions ».
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah a continué : « Au moment des négociations entre les Américains et les Iraniens, ceux-ci n’ont accepté de discuter d’aucun dossier régional. Donc, le Hezbollah non plus, ne fera pas partie d’un dialogue irano-américain. Ni maintenant et ni dans l’avenir ! ».
Les allégations sur un lien entre le gouvernement et les négociations sur le nucléaire iranien, « un faux refrain »
Cheikh Naïm Qassem a souligné que l’Iran n’est pas impliqué dans les décisions du Hezbollah concernant la formation d’un nouveau gouvernement.
Il a qualifié les allégations de ceux qui opèrent un lien entre la formation du gouvernement au Liban et la conclusion de l’accord nucléaire entre Iraniens et Américains de « faux refrains ».
« Ceux-là voudraient discréditer le Hezbollah pour se désister de leur responsabilité et de celle de leur groupe et pour détourner l’attention de leur négligence », a-t-il expliqué.
Une initiative française aux contours flous. La France doir agir d’une maniète conciliante
Enchainant sur le sujet de la formation du gouvernement, il a assuré que le Hezbollah n’a jamais été un obstacle, précisant que le problème crucial est surtout interne alors que l’influence étrangère est limitée.
« Si le chef de l’Etat Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri se mettent d’accord, le gouvernement verra la jour », a-t-il souligné.
« Le Hezbollah n’a défini aucun plafond pour la formation du gouvernement. Il acceptera ce que ces deux dirigeants conviendront », a-t-il poursuivi, insistant sur la nécessité « d’arrondir les angles pour résoudre les divergences ». Selon lui personne n’a réclamé le tiers garant au sein du cabinet ministériel.
Interrogé sur l’initiative française, cheikh Qassem a évoqué des signes sur son retour, indiquant que ses contours ne sont toutefois pas encore clairs. A cet égard, il a invité les Français à travailler de manière conciliante et non biaisée, révélant que les contacts entre les Français et Le Hezbollah n’ont jamais été interrompus.
Les USA pourraient être impliqués dans les récents évènements sécuritaires au Liban
S’agissant de la situation sécuritaire au Liban, le vice-secrétaire général du Hezbollah a estimé qu’elle était toujours sous contrôle et que les responsables sont parvenus à empêcher la sédition.
Il a ajouté : « Nous ne devrions toutefois pas dormir sur de la soie », considérant que ce qui s’est passé à Tripoli est très dangereux et condamnable à tous les niveaux.
Selon lui, « il y a des pauvres qui sont descendus dans les rues en raison de leur douleur. Mais d’aucuns se sont immiscés dans ce mouvement pour commettre des actes de sabotage, dans l’objectif d’ouvrir la porte à un investissement politique qui exploite la douleur du peuple pour réaliser des gains politiques ».
Cheikh Qassem a évoqué la présence de protagonistes hostiles, internes et externes, indiquant qu’il n’absout pas les Etats-Unis qui suivent une politique préconisant ce type d’acte de sabotage.
En réponse à une question sur le but de l’interception par la résistance des drones israéliens dans l’espace aérien libanais, il a affirmé « qu’elle s’inscrit dans le cadre d’une équation bien claire qui fait partie de la dissuasion avec l’ennemi israélien ».
Source: Médias