La situation locale libanaise a occupé la majeure partie du discours du secrétaire général du Hezbollah, prononcé à l’occasion de la commémoration de la Journée des blessés et des mutilés de la résistance, établie le jour de la célébration de la naissance d’Abbas, le frère de l’imam Hussein, le 3 du mois de Chaaban.
Assurant que le pays traverse les moments les plus critiques, compte tenu de la crise économique qu’il traverse, une crise ponctuée par une forte dépréciation de la livre libanaise qui a atteint les 15 mille ces derniers jours face au dollar américain, sayed Hassan Nasrallah a toutefois souligné qu’il faut à tout prix éviter d’entrainer le pays vers la guerre civile,
Selon lui, certains protagonistes internes et étrangers poussent la situation vers des combats intestins au Liban, comme en Afghanistan, au Yémen. «Raison pour laquelle il faut s’armer de raison et de sagesse, a-t-il conseillé.
« Ce n’est pas vrai de dire qu’il n’y aura pas de guerre civile, parce que le Hezbollah est le seul qui détient des armes… Une guerre civile n’a pas besoin de missiles de précision, il suffit d’armement légers, de kalachnikovs, d’antiaériens… Et toutes les régions possèdent ces armes chez elles », a-t-il fait remarquer.
A ceux qui ont lancé des appels au Hezbollah pour investir sa puissance en faveur de la formation d’un gouvernement par la force, il a déclaré que ceci provoquerait une guerre civile inévitable. Pas question, a-t-il affirmé, que le Hezbollah utilise ses armes pour régler la crise actuelle au Liban.
Désigné depuis le mois de septembre dernier, Saad Hariri, le Premier ministre en charge de la formation du cabinet ministériel ne l’a toujours pas formé, en raison de son refus de respecter les prérogatives du président de la République qui dispose du droit de nommer certains ministres.
En outre, le chef du Hezbollah a indiqué qu’il faut faire un bon diagnostic sur les réelles causes de la crise libanaise pour parvenir à déterminer les solutions convenables. Accusant certains protagonistes internes de vouloir exploiter la crise pour affaiblir leur rivaux internes
Le fait que la formation d’un cabinet ministériel prenne à tous les coups des mois illustre, selon lui, une crise constitutionnelle qui nécessite une solution.
Après avoir passé en revue les causes internes de la crise, comme la corruption endémique qui ravage le secteur public, le gaspillage et la dilapidation de l’argent public, le mouvement de contestation qui a éclaté fin 2019, ainsi que les lacunes du régime politique au Liban, il a énuméré certaines causes externes. Dont entre autres les guerres israéliennes qui ont détruit le Liban à plusieurs reprises , le projet américain dans la région depuis l’invasion de l’Irak en 2003, la guerre mondiale infligée à la Syrie et qui se répercute en interdisant les échanges du Liban avec elle, la présence des réfugiés syriens, les pressions américaines sur le Liban…
Sayed Nasrallah a tenu à souligner que ceux qui veulent adosser la responsabilité de la crise au Liban au Hezbollah exclusivement commettent une grosse erreur.
« Je pourrais admettre que l’on nous en impute une partie, mais sa totalité, c’est la pire injustice », a-t-il affirmé.
Les solutions d’après lui passent en résolvant ces causes ou en les dépassant.
Il a toutefois mis en garde contre deux choses : le désespoir et l’illusion.
« Il ne faut pas répandre le désespoir parmi les gens, ni non plus les baigner dans l’illusion selon laquelle la formation du gouvernement résoudra tous les problèmes »
Et de poursuivre : « la formation du gouvernement est le premier pas, dans un long parcours pour parvenir aux solutions. Si la situation reste telle quelle, quand bien même le Liban obtiendrait des prêts, mais ils seront dilapidés et confisqués comme les prêts contractés dans le passé… le Liban n’en sortira qu’endetté davantage. C’est une situation qu’il faudra résoudre dans son ensemble ».
S’adressant au Premier ministre désigné , il lui a demandé si le gouvernement de technocrates et d’experts qu’ils comptent former et présider aura la stature pour faire face aux défis qui se présenteront lorsque les institutions internationales imposeront au Liban des mesures d’austérité sévères que le peuple libanais ne pourra admettre et lorsqu’il aura à prendre des décisions .
Il lui a suggéré de former un gouvernement politique et d’experts représentant toutes les formations politiques libanaises, où chacun aura à assumer ses responsabilités pour faire admettre les décisions qui seront prises. Assurant à plusieurs reprises que si Hariri s’entend avec le chef de l’Etat, le Hezbollah soutiendra les termes de l’entente.
Sayed Nasrallah a réitéré sa proposition de prendre les décisions qui sauveront le Liban, qu’il avait évoquées dans des discours précédents. Dont le recours à la Chine qui a fait part de sa volonté d’investir au Liban 12 milliards de dollars, vers la Russie et l’Iran qui est prêt a vendre au Liban des dérivés pétroliers en livre libanaise.
« On nous dit qu’il est même interdit au Liban d’importer en livres libanaises parce que les Etats-Unis imposeront des sanctions si on le fait », a-t-il taclé, assurant que le diktat américain que les responsables libanais n’osent refuser vise à affamer le Liban pour le faire plier et l’introduire dans l’axe américano-israélien.
« Mais nous n’allons pas les laisser faire ! S’il faudra traiter avec la Chine, nous le ferons. s’il faudra importer de l’Iran nous le ferons. Nous ne laisseront pas affamer le peuple libanais», a-t-il dit.
Il a proposé aussi de réunir toutes les forces politiques et blocs parlementaires pour se concerter sur les choix à suivre et pour que tous investissent leurs pouvoirs et leur relations externes pour l’intérêt du Liban et des Libanais.
Comme solution à la crise de la formation du gouvernement si elle perdure, il a proposé de réactiver le gouvernement actuel démissionnaire, a exhorté le directeur de la Banque de Liban d’assumer ses responsabilités pour sauver la Livre libanaise, estimant qu’il peut le faire et doit le faire compte tenu de ses obligations.
S’adressant aux jeunes qui ont ces derniers jours coupé les routes, il leur a assuré que leurs actions ne font qu’aggraver la crise, estimant qu’ils ne présentent pas le peuple libanais. « Bien au contraire ils nuisent aux libanais, en les bloquant dans les routes des heures interminables et en affectant leurs intérêts et leurs travaux en ces moments difficiles ».
Il les a accusés de servir les agendas des ambassades étrangères qui complotent contre le Liban et a demandé à l’armée libanaise de les empêcher de couper les routes.
S’adressant au Libanais il a dit: » je vous demande à chaque fois de patienter. et je vous le demanderai encore une fois. Mais moi je fait partie de ceux dont la barre est arrivée jusqu’ici », a-t-il dit en désignant son nez. Illustrant son exaspération.
A la fin de son discours, sayed Nasrallah a répondu aux allégations qui se sont répandues ces derniers temps sur les réseaux sociaux, reprochant le fait que les salariés du Hezbollah perçoivent leur salaire en dollars. Il a assuré qu’ils constituent une petite minorité alors que « la majeure partie des effectifs du Hezbollah sont des volontaires bénévoles qui paient de leurs poches ».
Il a toutefois révélé que le Hezbollah va créer une caisse d’aides pour que ses salariés en dollars puissent faire des dons pour les plus nécessiteux.
Et pour terminer, il a mis en garde qu’au cas où la crise persévère et que les institutions étatiques n’assument pas leurs responsabilités, le Hezbollah ne restera pas les bras croisés. « Il a un éventail d’alternatives en dehors des institutions étatiques que nous dévoileront le moment opportun », a-t-il conclu.
Les thèmes principaux du discours
Durant ces dernières semaines en raison du corona virus et d’autres maladies nous avons perdu certains de nos frères résistants qui nous ont accompagné depuis 1982, et deux grands frères son éminence cheikh Ahmad Zein et le frère Anis Naccache
Je dois m’adresser à leurs familles, proches et amis pour présenter mes condoléances et chacun d’eux méritent un discours à part, j’espère un jour le prononcer.
Je vous félicite pour l’avènement du mois de Chaaban, conte tenu aussi qu’il comporte plusieurs cérémonies, la naissance de l’imam Hussein puis d’Abbas puis de l’imam Zein al-Abidine puis Ali al-Akbar puis de l’Imam al-Mahdi
A constater que les grandes figures d’achoura sont nées durant ce mois, en plus de la naissance de grand salvateur l’imam Mahdi. Ce qui illustre le lien qu’il y a entre eux.
Nous avons au Hezbollah choisi la commémoration de la naissance de Abbas comme journée des blessé et mutilés de la résistance.
Concernant la naissance d’Abbas, il a été désigné comme symbole du blessés et mutilés parce qu’il a été blessé grièvement durant la bataille de Karbala, il a été amputé des bras, il a été aveuglé, perdant ses yeux, puis il a été a été mais a aucun moment il n’a envisagé de se retirer de la bataille. Il a résisté jusqu’à la dernière goutte de son sang. Il est aussi le symbole de l’abnégation et celui de la sagacité.
Sachant que son clan lui avait ainsi qu’à ses rois frères de se retirer de la bataille, sans rejoindre le camp de Yazid, et de rester neutre. Mais il a refusé, parce qu’il savait la vérité de la bataille, que c’est un face-à-face entre le Vrai et le Faux entre l‘oppresseur et l’opprimé et il a pris sa décision de combattre jusqu’à son martyre
Il en est de même pour les blessés et les mutilés de la résistance qui malgré les mutilations qu’ils ont subies retournaient directement à l’action de la résistance ou dans les autres œuvres et activités du Hezbollah
(…)
La vérité sur les groupes takfiristes et leur commanditaire
Concernant le groupe takfiristes, jour après jour, se dévoile la vérité sur l’identité de ces groupes et surtout ceux qui les commandent et les protègent aussi. Il faut prendre en considération ce que les frères yéménites ont révélé dernièrement : que le chef de la CIA était en personne intéressé pour qu’un chef d’Al-Qaïda soit libéré et remis à son groupe pour qu’il puisse poursuivre ses attentats et après ils l’ont liquidé quand ils n’avaient plus besoin de lui.
De nouveaux documents évoquent que les renseignements américains ont recruté ceux qui étaient emprisonnés dans les camps en Irak et comment ils ont formé le front al-Nosra qui s’est détaché de l’organisation de l’Etat islamique en Irak et au Levant et maintenant comment ils font pour libérer certains de leurs dirigeants depuis les camps chez les kurdes des Forces démocratiques syrienne pour les envoyer vers l’Irak et la badiyat de Cham
Ce ne sont pas des groupes islamiques qui leur importent l’islam, la justice et le droit mais des terroristes takfiristes armés qui sont commandés et financés par les renseignements américains pour détruire les peuples et consolider l’emprise us dans la région et pour qu’Israël devienne le refuge…
il ne faut pas aller à la guerre civile
Sur la question locale: le Liban se trouve au cœur d’une crise réelle, économique, financière vitale et politique, mais aussi du régime politique
Il faut certes exprimer la souffrance et la colère et mais sans oublier qu’il faut se comporter avec raison et sagesse
Certains comportements ne servent à rien ni ne parviennent à rien. Il ne faut pas paralyser notre raison et nous devons nous comporter avec responsabilité
Il faut mettre un plafond en parlant des moyens de pression, ce que certains n’ont pas fait. L’un de ces plafonds est de ne pas aller vers la guerre civile et les combats intestins. Certains œuvrent pour cela comme ce qui s’est passé en Irak en Syrie, au Yémen, en Afghanistan, et ils ont tenté en Iran sans réussir. C’est partout la même chose…
Lorsqu’ils sont incapables face a la résistance ils veulent recourir à ce choix, durant les années passées, ce choix était évoqué mais ils ont essayé mais ils ont échoué…
Quelque soient les raisons économiques, la pénurie en produit alimentaire il n’est permis à personne de pousser les choses vers une guerre civile
Certains nous disent comment peut-il y avoir une guerre civile et c’est seulement vous possédez des armes. C’est un mensonge
La guerre civile n’a pas besoin de missiles précis mais avec les kalachnikovs et les antiaériens… et ceci se trouve chez la plupart des libanais. Regardez ce qui se passe durant les funérailles comment ces arment font surface …
Certains poussent les choses vers la guerre, des protagonistes extérieures et internes, mais ils cherchent le carburant pour éclater…
Jusqu’à présent la maturité des libanais, leur patience et leur discipline ont empêché ceci
Dans ce contexte, certains disent au Hezbollah, vous avez une grande puissance et vous pouvez former le gouvernement par la contrainte. Ceci aboutira aune guerre civile. Personne ne devrait jamais proposer ceci… ce ne sont pas des paroles responsables. Pas question pour le Hezbollah de recourir aux armes pour la formation d’un gouvernement…
Le bon diagnostic des causes pour trouver les bonnes solutions
Troisièmement, nous avons besoin de calme pour diagnostiquer nos problèmes afin de bien les résoudre. Un mauvais diagnostic engendre un mauvais remède…
Supposer des causes erronées aboutira à des traitements erronés…
Parfois on approche la crise car on veut trouver une solution. Une autre fois tu veux exploiter pour faire des surenchères et affaiblir tes rivaux locaux
Il y a les deux au Liban de nos jours…
Parmi les causes il y a les politiques monétaires suivies, la paralysie des secteurs productifs comme les deux secteurs agricoles et industriel, le fait d’avoir misé sur le compromis dans les années 90, la politique de surendettement et des intérêts, la corruption dans le secteur public, la dilapidation de l’argent public, les conflits sectaires et communautaires, la crise du régime, car à chaque fois que nous devons procéder à la formation du gouvernement, on a besoin de beaucoup de temps ceci est en lien avec des cause de nature politique
Les guerres israéliennes contre le Liban avant 82 et après et jusqu’à 2006, l’occupation du sud,… font aussi partie des causes de la crise. Ils veulent en imputer la responsabilité à la résistance, à ceux qui ont combattu contre l’ennemi qui est la cause de la crise…
Ceci est une injustice…
Il y a aussi le projet us dans la région et ses guerres depuis 2003 dans toute la région et au Liban ainsi que la guerre mondiale contre la Syrie de concert avec l’Arabie saoudite, la Turquie et d’autres pays
Les frontières terrestres ont été fermées et ceci a eu des répercussions sur le Liban du fait que les relations ont été rompues avec la Syrie, l’avènement des réfugiés syriens qui sont les bienvenus, l’exfiltration des fonds vers l’extérieur, et le blocage des dépôts bancaires des gens, en plus de l’explosion du port, du mouvement de contestation qui a été lieu fin 2019 et qui a été télécommandé par les us en plus de lacunes dans le régime politique et des difficultés à résoudre ces lacunes…
Imaginez la levée de boucliers lorsqu’on a réclamé la levée de l’immunité des personnes soupçonnées de corruption, quoique nous disions que toutes les communautés seraient concernées…
Les pressions américaines su le Liban liées au dollar et leurs interdictions aux autres pays d’aider le Liban et qui font peur aux Libanais de prendre certains choix économiques… Et d’autres causes qui sont toutes derrière cette crise…
Accuser le Hezbollah est une injustice
Certains exploitent la crise pour s’attaquer au Hezbollah en lui attribuant la crise économique pour qu’il livre son armement …
C’est de l’injustice, de la désinformation
Ils veulent imputer la totalité de la responsabilité de la crise à un seul protagoniste. Est-ce nous qui avons volé, est ce que nous avons paralysé les secteurs économiques, agricole et industriel. Et les plans bancaires, est-ce le Hezbollah qui les avait établis…
C’est de l’injustice d’accuser le Hezbollah…
Pour les solutions, il faufra régler les causes ou les dépasser. Tant qu’il y corruption, gaspillage et mauvaise gestion en plus l’absence de plans à court , moyen et long terme ; tant qu’on ne réactive pas le secteur industriel au lieu de vivre sur les aides et sur les dettes… sans oublier les lacunes politiques.. il n’y aura pas de solution.
Ni le désespoir ni les illusions
Quatrièmement : concernant les solutions nous devons faire attention à deux limites : le désespoir d’abord. Il ne faut pas répandre le désespoir auprès du peuple libanais quand bien même la situation est réellement très difficile
Il ne faut pas non plus faire vivre les gens dans l’illusion des solutions à venir sur une crise qui date depuis plusieurs dizaines d’années et qui ne peut être résolu en un an ou deux ans
Il ne faut non plus simplifier les choses en disant aux gens que la solution réside la formation du gouvernement; c’est la première démarche d’un long parcours pour parvenir aux solutions
Nous avons besoin de démarches de grande envergure : juguler l’endettement, lutter contre la corruption, l’audit pénal est essentiel … si demain on accepte certaines conditions qui seront très difficiles et ces prêts arrivent, ce sont des prêts et non une aide, si les choses restent telles quelles dans l’administration, la justice… ces prêts seront volés, comme dans le passé et nous ne serons qu’endettés davantage
C’est une situation globale à laquelle il faudra trouver des solutions
Le gouvernement technocrate aura-t-il la stature?
Sur la formation du gouvernement : il va avoir à affronter des défis graves. Après la démission du gouvernement actuel puis les difficultés rencontrées dans la désignation du chef du cabinet actuel, il y a eu une initiative française pour un gouvernement de spécialistes et d’experts
Ma question au Premier ministre désigné: est-ce que le gouvernement que vous allez former aura-t-il la stature nécessaire pour assumer la charge des missions de cette ampleur et prendre des démarches importantes comme par exemple celle d’aller vers la Chine qui a dit être prête à investir dans le pays. Vous savez que beaucoup de responsables appréhendent d’aller vers la Chine par crainte des USA. D’autant que maintenant l’administration américaine s’est fixée comme objectif la Chine. C’est vrai. On se rappelle comment Netanyahu a été réprimandé par Pompe parce qu’il a travaillé avec la Chine…
Il en est de même avec l’ancien premier ministre irakien (Adel Abdel Mahdi, ndlr)
Jusqu’à quand allons-nous avoir toujours peur ?
On peut aller vers la Russie pour des investissements. Et vers l’Iran qui est prêt à nous aider et à nous vendre du fuel en livres libanaises…
Vous savez que la banque ne peut importer en livres libanaises parce que les USA imposeront des sanctions…
Ils veulent que nous pliions pour que nous faisions partie de l’axe américano-israélien.
Ils veulent que nous mourrions de faim… mains nous n’allons pas mourir de faim et nous n’allons pas plier…
Ils misent sur le FMI qui veut donner des prêts donc des dettes qui vont s’accumuler… Le gouvernement devra négocier avec le FMI.
Deux points de vue à ce sujet: celui qui veut signer aveuglement. Celui qui veut discuter des conditions des prêts. Si le FMI propose d’ôter le soutien aux produits alimentaires de première nécessité, aux hydrocarbures… ce qui comme on voit fait maintenant va aboutir à une hausse des prix… Est-ce que le peuple libanais peut supporter ceci ? Il proposera la libération du taux des changes qui sera soumis au marché et aux fluctuations internes et externes comme ce qui s’est passé ces derniers jours… les Libanais pourront-il le supporter ?
Il va proposer de réduire le chiffre des effectifs dans le secteur public et dans les forces de l’armée et de sécurité et jeter des milliers dans la rue…
Est-ce que le gouvernement d’experts peut-il supporter des décisions pareilles et en persuader les gens ? A-t-il la stature de le faire ?
Faites un gouvernement avec les forces politiques
Je conseille au Premier ministre désigné pour ne pas perdre de temps en formant un gouvernement qui ne tardera de tomber dans la rue… on ne pourra empêcher les gens qui descendront dans les rues
Vous avez besoin d’un gouvernement qui puisse supporter avec vous ce fardeau, les décisions à prendre finiront par affecter le pays et votre personne…
Convoquez les forces politiques qui puissent partager avec vous la responsabilité et ne permettez à personne de fuir la responsabilité
Qu’ils viennent porter une partie du fardeau et protéger les décisions qui seront prises.
Il n’y a rien de plus facile que de dire qu’en raison des circonstances nous ne voulons être concernés ni de près ni de loin…il suffit que le gouvernement prenne une mauvaise décision pour qu’il soit acculé au pied du mur…
Il faut prendre les mesures destinées à préserver les intérêts notre peuple…
Un gouvernement formé exclusivement d’experts, ne résistera pas. Formez un gouvernement avec les partis politiques pour que tous assument la responsabilité de la crise
Les forces politiques et économiques doivent aider à la résolution de la crise
En outre, les forces politiques et les blocs parlementaire devraient mener des tractations pour s’entendre sur les choix à faire.
Il faut inviter toutes les forces politiques pour qu’elles exploitent tous les moyens internes dont elles disposent et investissent leurs relations externes pour sortir de la crise…
Les dirigeants, les mastodontes de l’argent, vous devez aider votre pays, votre région, votre communauté, votre circonscription électorale…
Ceux qui ont des relations avec certains pays devraient en profiter pour sauver la situation
Moi je suis prêt à parler avec les responsables iraniens et je l’ai déjà fait. Nous avons un ami qui s’appelle l’Iran qui est prêt à nous vendre les dérivés pétroliers et le fuel et d’autres produits en livres libanaises. Cela va épargner des milliards à la caisse libanaise, et va contribuer à baisser le cours du dollar …
Deux solutions à la crise gouvernementale
Cinquièmement : si la crise se poursuit dans la formation du gouvernement, nous avons deux solutions.
D’abord à ceux qui disent au Hezbollah qu’il faut qu’il fasse pression. Qu’est-ce que cela veut dire ?
Sachez que tout ce que le Hezbollah doit faire il l’a fait et va le faire. Mais il ne peut faire davantage. Il n’a pas de bâton magique…
Il y a donc deux solutions :
Réactiver le gouvernement démissionnaire. Nous avons vu comment la situation s’est détériorée ces derniers jours. Le Premier ministre Hassan Diab est un personnage nationaliste. Il doit assumer ses responsabilités et utiliser ses prérogatives et ne pas se désister…
Dans ce pays il n’y a pas de responsables prêts à assumer leurs responsabilités et les gens sont abandonnés à leur sort en face des forces de sécurité
Hassan Diab devrait assumer cette responsabilité et faire le maximum.
la deuxième solution est qu’il va falloir trouver une solution constitutionnelle et ce n’est pas à cause de la situation actuelle seulement. Etant donné que la formation du gouvernement doit se faire à la base de l’entente entre le chef de l’Etat et le Premier ministre, parfois il y a des blocages
Il faut chercher une solution constitutionnelle précise qui puisse prendre en considération les équilibres communautaires… Le Hezbollah dipose d’un certain nombre d’idées qui ont besoin d’être discutées…
Hausse du dollar: le gouverneur de la BDL responsable
Sixièmement : concernant la hausse du dollar. Tous les gens savent comment il monte. A la fin c’est le gouverneur de la Banque du Liban qui assume la pleine responsabilité de préserver la valeur de la livre.
Tes prérogatives te permettent de le faire, d’empêcher la hausse de la livre. Mais tu ne le fais pas et moi je sais que tu peux le faire.
Si tu peux résoudre ce problème pourquoi tu ne le fais pas sinon pourquoi tu restes à ton poste. Et si tu ne le peux pas, il faut l’expliquer aux gens. Les gens ont supporté l’insupportable…
Tu fais partie d’une guerre dont tu ne connais pas les objectifs
Septièmement : à la lumière de tout ce se passe, les gens sont dans leurs pleins droits d’exprimer leur colère et de protester. Mais ceux qui le font en coupant les routes, doivent savoir que ce n’est pas de cette manière que le choses peuvent être résolues. Bien au contraire ils aggravent davantage la situation…
D’ailleurs ils ne sont pas le peuple libanais. Ce sont quelques jeunes du nombre des doigts de la main qui descendent dans les rues et incendient des pneus. Ils aggravent la crise parce qu’ils coupent les routes aux gens et entravent leurs déplacements. Ils font des actes suspects et dangereux pour le pays
Je voudrais leur dire : Tu mets le pays au bord de la guerre fratricide, tu humilies les gens, et ce n’est pas admissible. Tu aggraves la crise et tu fais partie d’une guerre dont tu ne connais pas les réels objectifs
Ce que vous faites ne résout aucun problème et vous avez tort de croire que vous pouvez faire pression comme ça.
J’invite les gens à la patience avec eux, mais moi je fais partie de ceux dont la barre est arrivée jusque-là (en désignant son nez, signe d’exaspération, ndlr)
A l’armée: halte au complot des ambassades
Il est du devoir de l’armée d’empêcher ceci sans ouvrir le feu. Si les ambassades vous demandent de laisser faire cela veut dire qu’il y un complot.
Et si les différents moyens déployés n’arrivent pas à faire cesser les coupures de routes, ce sera une affaire à suivre.
Aux salariés du Hezbollah payés en dollars
Dernièrement, concernant le Hezbollah, on nous dit que nous touchons les salaires en dollars. Sachez que dans le Hezbollah, il y des gens, des femmes et des hommes qui travaillent sans percevoir de salaire. Ils constituent 80%. Ce sont les forces de mobilisation, des volontaires. Ils paient de leur poche même pour aller sur le front de bataille
Une grande partie sont des bénévoles et ils ont donc été impactés par la crise
Et il y a cette catégorie qui touche en dollar, les gens se moquaient de leur salaire depuis quelques années, en leur disant vous allez sur le front en échange de 400 à 500 dollars. Ils vivaient dans le strict minimum et maintenant en raison de circonstances en dehors de leur volonté, leur situation s’est améliorée
Je sais combien qu’ils étaient endettés et maintenant ils s’acquittent de leurs dettes et de leurs anciennes obligations
Et je sais aussi que grand nombre de nos frères et sans aucune prescription de notre part paient une partie de leur salaire a leurs proches et aident de leur plein gré…
Ceux qui touchent en dollars, je leur demande de pendre l’initiative d’aider leurs proches mais aussi leurs voisins tous les mois…
Et nous allons faire une caisse interne pour ceux qui veulent y pour venir en aide aux familles les plus nécessiteuses.
Si la crise perdure, nous avons des alternatives
Dernier mot : cette situation doit être résolue dans les institutions étatiques et selon les obligations de chacune…
Au cas ou elle reste telle quelle nous n’abandonnerons pas nos responsabilités et lorsque nous serons face à une famine nos aurons recours aux alternatives que nous avons établies. Nous ne voulons pas en parler maintenant.
A SUIVRE
Source: Al-Manar