Nouveau scandale qui éclabousse Abou Mohamad al-Joulani, le commandant de la coalition des milices jihadiste takfiristes Hayat Tahrir al-Cham qui occupe la majeure partie de la province d’Idleb au nord-ouest de la Syrie.
Selon le site de la télévision libanaise d’informations al-Mayadeen, Joulani vend aux Occidentaux des informations sur les miliciens étrangers qui se trouvent dans sa zone d’influence afin de les aider à les éliminer dans les raids aériens de la coalition internationale menée par les Etats-Unis dans ce pays.
Ses accointances avec les Etats-Unis sont rendues publiques lors d’une interview qu’il avait accordée en avril 2021 au journaliste américain du site FrontLine, Martin Smith. Il lui a assuré que sa coalition ne constitue aucune menace ni pour les UA ni pour l’Europe et qu’il faut la rayer de la liste terroriste.
En 2013, Washington avait classé Joulani et son organisation le front al-Nosra qui se targuait de son affiliation à al-Qaida sur sa liste terroriste, proposant une récompense de 10 millions de dollars en échange d’informations en vue de le capturer.
« Notre rôle consiste à combattre le président syrien Bachar al-Assad et le groupuscule Daech et à contrôler une région dans laquelle vivent des millions de déplacés syriens qui pourraient devenir des réfugiés. Ce qui sert nos intérêts communs avec les Etats-Unis et l’Occident », avait-il affirmé pour le FrontLine. Réitérant avoir mis fin à ses relations avec al-Qaida.
En 2016, il avait opéré la séparation du front al-Nosra de la nébuleuse jihadiste takfiriste après avoir obtenu l’autorisation de son chef Ayman al-Zawahiri. Il a rebaptisé sa milice Jabhat Fath al-Cham avant de créer une coalition de plusieurs milices jihadistes sous le nom Hayat Tahrir al-Cham.
En même temps de ses déclarations pour Martin Smith, l’ex-représentant spécial américain pour la Syrie James Jeffrey confirmait l’existence de canaux indirects avec Joulani à travers des ONG et des journalistes comprenant des messages bilatéraux dont la teneur de l’un d’entre eux est que Joulani voudrait être leur ami et non leur ennemi. Les Casques blancs, organisation fondée par la Grande Bretagne pour des missions de défense civile est l’une des ONG qui a toujours été très proche du front al-Nosra. Elle est derrière la plupart des mises en scène macabres destinées à accuser l’armée syrienne de recourir aux attaques chimiques contre les groupuscules armés.
Les déclarations de Joulani pour FrontLine ont soulevé un tollé parmi les autres chefs de milices qui l’ont accusé de trahison de leur doctrine et des objectifs de leur action, et de servir exclusivement ses intérêts personnels.
Depuis des chefs de sa coalition protestent sans cesse contre ses politiques d’administration de la province d’Idleb et sa monopolisation des décisions au service de ses intérêts.
Ces dernières semaines, les hommes de Joulani se sont mis à collecter des informations sur les combattants étrangers dans la province d’Idleb. Ils les ont contraints à divulguer et enregistrer leur identité en entier, leur lieu de résidence et leur photo. Arguant des raisons sécuritaires. Une patrouille de Joulani a récemment arrêté un milicien qatari, recueilli des informations sur son identité, l’a photographié puis l’a relâché.
Dans le gouvernorat d’Idleb, les critiques fusent de toutes parts sur les réelles intentions de Joulani, accusé de comploter avec les services des renseignements occidentaux aux dépens de ses compagnons de route étrangers. Des appels ont été lancés de part et d’autre pour le contrer avant qu’il ne s’impose comme seul maitre grâce au soutien des puissances occidentales.
Source: Divers