Le Kremlin a interdit l’exportation de certaines marchandises et équipements étrangers, pour faire face aux sévères sanctions économiques adoptées à son encontre par les Occidentaux dans le cadre du conflit en Ukraine – cette mesure concerne des biens et équipements précédemment importés en Russie depuis d’autres pays.
Le gouvernement entend, à travers cette interdiction, viser certaines technologies liées aux télécommunications, à la médecine, des machines agricoles ou encore des équipements électriques.
Il s’agit aussi de locomotives, turbines, machines de traitement des métaux et des pierres, de moniteurs et projecteurs.
«Cette mesure est nécessaire pour assurer la stabilité du marché russe», a indiqué le gouvernement dans un communiqué cité par l’AFP, précisant qu’elle serait en vigueur jusqu’à la fin de l’année.
La mesure en question a été adoptée alors que nombre d’entreprises étrangères ont décidé de suspendre ou d’arrêter leurs activités en Russie depuis qu’elle a entamé son offensive militaire en Ukraine.
Les exportations seront toutefois possibles vers les Etats membres de l’Union économique eurasienne (UEE), une union douanière menée par Moscou, et vers les républiques séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie.
L’exportation de certains types de bois vers des pays «inamicaux» (qui figurent sur une liste qui comprend notamment l’UE, les Etats-Unis et le Japon) est aussi restreinte jusqu’à fin 2022.
Les secteurs maritime et aérien bientôt concernés
En outre, le gouvernement a proposé le 10 mars des mesures destinées à assurer le bon fonctionnement de l’aviation civile, les transports maritimes et fluviaux, ferroviaires et routiers, qui «font l’objet de pressions et sanctions des pays occidentaux».
Elles prévoient que les compagnies aériennes russes pourront enregistrer les droits sur les avions étrangers qu’elles louent et obtenir des certificats de navigation russes, ce qui leur permettrait de «conserver leur flotte d’avions étrangers et leur donnera la possibilité d’opérer sur les lignes intérieures».
Dans le cadre de ces nouvelles mesures, le gouvernement pourrait également interdire aux navires étrangers figurant sur la liste des pays hostiles d’entrer dans les ports et les voies navigables russes.
Un projet de loi en ce sens a été déposé au Parlement, a poursuivi le gouvernement.
Ces mesures font suite à des sanctions drastiques adoptées par les Occidentaux contre Moscou suite à son offensive en Ukraine lancée le 24 février.
Le Kremlin, qui a admis que les difficultés économiques du pays allaient en grandissant, faisait face à «une guerre économique», mais il a également exclu de mettre fin à ses opérations militaires chez son voisin pro-occidental.
Les sanctions ont d’ores et déjà entraîné une chute du cours du rouble et nourrit l’inflation. De nombreuses enseignes étrangères, de Coca Cola à H&M, ont annoncé suspendre leurs activités en Russie.