La Russie a déclaré avoir libéré des otages qui étaient séquestrés dans la mosquée de Marioupol au sud-est de l’Ukraine. Elle a aussi lancé un ultimatum aux derniers militaires ukrainiens retranchés dans l’usine Azovstal de se rendre en échange de leur vie. Après leur refus, elle a entamné son bombardement aérien.
A la demande d’Erdogan
Selon le ministère russe de la défense, l’opération de libération a eu lieu le 16 avril, à la demande du président turc Recep Tayyip Erdogan, dans le quartier Brimorky ou les otages étaient retenus dans une mosquée turque.
Les otages ont été transférés vers un endroit sûr, a indiqué le porte-parole du ministère russe Igor Konashenkov qui a précisé que 29 hommes armés ont été tués dans l’attaque.
Ultimatum russe
Le ministère russe de la Défense a par ailleurs proposé aux forces ukrainiennes assiégées dans le complexe métallurgique Azovstal dans la ville de Marioupol de se rendre, s’engageant à respecter les règles de l’accord de Genève sur les prisonniers de guerre.
« Compte tenu de la catastrophe dans les usines métallurgiques Azovstal, nous avons appelé les combattants ukrainiens assiégés et les mercenaires étrangers de cesser les hostilités et de rendre leurs armes à partir de 6 heures du matin ce dimanche », a déclaré ce dimanche 17 avril le général Mikhaïl Mezentsev assurant garantir à tous ceux qui se rendront qu’ils auront la vie sauve.
« A partir de 6 heures matin, le côté russe va arborer le drapeau rouge et le côté ukrainien le drapeau blanc dans tout le périmètre d’Azovstal comme signe de respect du cessez-le feu » a-t-il précisé.
Il sera par la suite autorisé aux unités ukrainiennes d’évacuer la région sans armes ni munitions.
La semaine écoulée, près d’un millier de militaires ukrainiens s’étaient rendus à Marioupol qui a été entièrement conquise par les forces russes et leurs alliées des forces de la République démocratique de Donetsk, à l’exception de l’usine en question, selon les responsables russes et des corespondants sur place.
Refus ukrainien et raids russes
Mais selon l’AFP, les derniers combattants ukrainiens à Marioupol ont choisi d’ignorer l’ultimatum de la Russie.
Malgré leur refus de quitter, la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk a exigé, dimanche, l’ouverture d’une voie d’évacuation pour les militaires blessés.
Mme Verechtchouk a annoncé aussi la suspension des couloirs humanitaires pour l’évacuation des civils dans l’est de l’Ukraine.
« Nous n’avons pas réussi à négocier un cessez-le-feu sur les itinéraires d’évacuation avec les occupants. C’est pourquoi, malheureusement, nous n’allons pas ouvrir de couloirs humanitaires aujourd’hui », a indiqué Mme Verechtchouk sur Telegram. « Nous ne ménageons aucun effort pour que les couloirs humanitaires reprennent le plus rapidement possible. »
Le samedi 16 avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a prévenu que l’élimination des derniers soldats ukrainiens à Marioupol mettrait fin aux négociations de paix avec Moscou. Il a une fois de plus demandé aux pays occidentaux de fournir des armes lourdes à ses troupes pour qu’elles puissent défendre la ville, où des milliers d’habitants vivent dans des conditions « inhumaines ».
Selon des sources médiatiques russes, après le refus ukrainien, la Russie a mis fin au cessez-le-feu déclaré et a déclenché des raids aériens contre le complexe Azovstal.
Des tirs ukrainiens depuis les zones résidentielles
En outre, le général Mezentsev a accusé les forces ukrainiennes et les brigades nationalistes qui leur sont alliées de positionner les plateformes de tirs de feu et de l’armement lourd dans les bâtiments résidentiels, les jardins d’enfants, les institutions éducatives et les installations médicales.
« Les forces ukrainiennes ignorent les règles du droit humanitaire international qui est reconnu mondialement », a-t-il accusé.
Selon lui, des actions similaires ont été détectées dans les régions de Dnipro Petrovsk, Zabordji, Kiev, Odessa, Soumy, Kharkov et Tchernihiv.
Le samedi soir, le ministère russe avait assuré que le chiffre des pertes dans les rangs de l’armée ukrainienne depuis le déclenchement le 24 février dernier de l’opération russe dans ce pays a dépassé les 23 367. Il a démenti les chiffres véhiculés par le président ukrainien Volodymyr Zelensky selon lequel les pertes s’élèvent entre 2500 et 3000 tués et 10 000 blessés.
Kiev a depuis la début du conflit recruté 6824 mercenaires étrangers venus de 63 pays, de la Pologne surtout, d’après le ministère russe.
Le samedi soir, il a rapporté que les défenses antiaériennes russes ont abattu un avion militaire transportant des équipements militaires à proximité d’Odessa.
Les dernières photos de l’usine Azovstal (Site l’Opération militaire russe en Ukraine)
Images de la progression des forces russes dans la région de Kharkov
Source: Divers