Le guide suprême iranien, l’ayatollah Sayed Ali Khamenei, a déclaré ce samedi 4 juin que des « ennemis » provoquaient des troubles en Iran dans l’espoir de renverser la République islamique (RI).
« Aujourd’hui, l’espoir le plus grand des ennemis pour porter un coup au pays mise sur les manifestations populaires (…) Mais le raisonnement des ennemis est aussi erroné que les précédents raisonnements », a déclaré Sayed Ali Khamenei lors d’une allocution télévisée, à l’occasion du 33ème anniversaire du décès du fondateur de la RI, l’Imam Khomeini.
« La Révolution de 1789 en France et celle de 1917 en Russie ont réussi à renverser l’ordre monarchique à l’appui du peuple mais une fois victorieuse, les gens ont été mis à l’écart, privés de prendre part au mouvement révolutionnaire qu’ils avaient eux-même déclenché, créé et fait gagner. C’est sur cette base que ces deux révolutions comme tant d’autres ont été dévoyées au point que la monarchie a été de retour en France 13 ans plus tard avec Napoléon, hissé au sommet du pouvoir tout comme en Russie où Staline a pris les reines du pouvoir, moins de 12 ans après la victoire de la révolution jetant les bases d’une sanguinaire dictature. Or en Iran, la Révolution n’a jamais fait l’impasse sur le peuple. Elle ne s’en est jamais dissociée : moins de deux mois, après sa victoire un référendum a décidé du régime politique à établir, un an plus tard le premier président du pays a été élu. Quelques mois après le Parlement a pris forme et depuis, 50 élections ont eu lieu dans le pays et tout ceci parce que le peuple iranien a été au cœur de cette Révolution. »
Plus loin dans ses propos, l’Ayatollah Khamenei est revenu sur le projet de coup d’Etat américain en Iran au cours des premières années de la révolution, un projet de coup d’Etat qui a échoué mais où « l’Imam Khomeini a agi comme un commandant en chef instruisant étape par étape les démarches à suivre et ce, sans jamais se soucier pour sa propre vie… C’était un homme à la fois épique et gnostique, mystique et politique (…) et ce fut de là qu’est venu ce fondement profondément religieux et coranique de son mouvement qui certes change de forme selon des époques mais qui demeure le même. Ce fondement est de se révolter contre l’injustice, pour l’équité et l’égalité. Et c’est là même, l’essence de la République islamique d’Iran qui est à la fois une république, une démocratie sans jamais trahir son essence religieuse. C’est un ordre qui ne se placera jamais sous la bannière de quel que régime politique occidental qui soit, ni le libéralisme capitalistique ni le communisme autocratique. C’est tout un modèle nouveau de gouvernance qui a certes connu les manquements mais qui a érigé en quatre décennies l’Iran au rang d’une puissance ».
Ailleurs dans ses propos, l’Ayatollah Khamenei s’est attardé sur la nature de la Révolution de l’imam Khomeini, une révolution qui « ne tyrannise jamais » et qui « ne se laisse pas tyranniser non plus ».
« L’Iran se renforce à la fois en termes économiques et en termes de défense nationale. Elle cultive à fois la science et ses armements et elle respecte le pluralisme et tout ceci lui confère une cohésion et une unité nationale à toute épreuve (…) Et si on nous demande quel est votre bilan au terme de 4 décennies de la révolution, et bien nous répondrons avec sincérité : beaucoup de points forts mais aussi des faiblesses. En effet, là où nous sommes restés déterminés à réaliser coûte que coûte nos objectifs, nous avons réussi et là où nous avons perdu la foi, nous avons échoué. La feuille de route est claire, elle est pertinente, la voie est bien tracée. Ce qui nous manique de temps à autre c’est que le marcheur oublie la finalité. (…) Est-ce cette voie qui nous attire des ennemis ? Evidemment, car l’ennemi qu’il ne faut jamais sous-estimer, a mobilisé tous ses moyens et il s’oppose à nous, non pas parce que nous lui cherchons de la noise mais parce que l’essence de notre révolution est contre sa tyrannie, son maximalisme, son expansionnisme et l’ennemi ne peut composer avec cela. »
Et d’ajouter : « Que nos jeunes n’oublient surtout pas, les Occidentaux, cela fait trois siècles qu’ils pillent le monde entier ! De l’Asie de l’est, Indonésie, Philippines, Népal, au sous-continent en passant par l’Asie centrale ou encore l’ouest de l’Asie et ce, jusqu’au nord de l’Afrique et à la totalité du continent africain. Les Occidentaux ne se sont même pas contentés de cela et se sont aussi acharnés sur l’Amérique latine. Cette contrée qui avait des propriétaires qu’ils ont massacrés et pillés, pris en esclave. Et pendant ces trois siècles, alors même que sur le terrain, l’Occident tuait, colonisait, ses penseurs nous établissaient les droits de l’homme ! Reconnaissons-le, c’est là, un chef-d’oeuvre d’hypocrisie, de deux poids deux mesures que cet incommensurable écart entre la parole et l’acte. Or l’imam Khomeini savait et connaissait par cœur cette duplicité, ce qui l’a mené à créer une barrière entre la pensée occidentale d’une part et la Révolution islamique de l’autre. L’un des plus grands aspects de cette personnalité hors paire a été en effet sa « résistance ». Résistance, c’est l’imam Khomeini qui en a défini le concept, qui l’a présenté aux nations du monde et qui l’a inculqué dans l’esprit des Iraniens de façon à ce qu’aucun obstacle ne puisse arrêter notre nation dans sa marche en avant. Et aujourd’hui le mot « résistance » a bel et bien fait son entrée dans la littérature politique du monde. »
Dans ce contexte, le Leader de la Révolution islamique a abordé les projets de déstabilisation que trament les Américains et leurs acolytes contre l’Iran : « En effet aujourd’hui le gros de l’espoir de nos ennemis est tourné vers les protestations populaires. Ils espèrent pouvoir à renfort des réseaux sociaux, de la guerre psychologique, de divers types de subterfuges voire même de mercenariat, placer la nation en face de l’Etat. Or c’est là un calcule erroné comme beaucoup d’autres calculs émanant du camp ennemi. En 79, ils ont donné six mois avant que notre révolution ne tombe et depuis, 80 semestres ont passé et notre révolution est toujours là plus forte que jamais. Mais d’où vient ce calcul erroné ? De ces conseillers souvent de pseudo iraniens qui ne connaissent rien à la réalité de la société iranienne et qui transmettent de fausses informations aux Américains et leurs acolytes et qui trahissent donc à double titre à la fois leur pays l’Iran et leurs maîtres américains. Et l’un de ces faux conseils consiste à pousser les Américains à affronter l’Etat iranien, parce que dit ces conseillers » les Iraniens en ont assez de leur gouvernement, des religieux au pouvoir ! »
« C’est faux, archi-faux et pour vous en convaincre il suffit de vous rappeler ces immenses funérailles que les Iraniens ont réservé au martyr Soleimani (‘…) La réalité est que la foi des Iraniens en leur Révolution et en ordre politique sur quoi elle a débouché est infiniment plus forte que par rapport aux premières années après la victoire de cette même révolution. Et que notre peuple révolutionnaire ne laisse pas à l’ennemi l’occasion d’effacer cette identité, cette essence de notre révolution que cela soit en termes politiques, économiques ou sociaux. (…) Que votre tache consiste à porter au grand jour les coups bas de l’ennemi, ses mensonges et trahisons. L’un d’entre eux a eu lieu récemment quant la Grèce a détourné le pétrole iranien et que nos vaillants combattants en ont été à riposter et qu’ils ont saisi les pétroliers ennemi! Toute une campagne a alors accusé l’Iran de vol! est-ce un vol que de se faire restituer ce qu’o vous a volé?! (…) Et un mot pour finir la Révolution de Khomeini ne s’est jamais trouvée et ne se trouvera jamais dans l’impasse », a conclu le numéro un iranien.