Les électeurs français étaient appelés aux urnes, dimanche 19 juin, pour le second tour des élections législatives.
La coalition présidentielle Ensemble ! a obtenu 245 sièges, loin de la majorité absolue, et est suivie de la Nupes avec 131 sièges et du Rassemblement national avec 89 sièges.
Ces résultats du second tour, inédits sous la Ve République, posent clairement la question de la capacité d’Emmanuel Macron à pouvoir gouverner et faire voter les réformes promises, notamment celle des retraites. Ils ouvrent une période délicate de tractations à tous les niveaux pour sceller des alliances, remanier le gouvernement et négocier les postes de responsabilités dans la nouvelle Assemblée.
À gauche, le pari est presque réussi. Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre mais la gauche devient la première force d’opposition. La Nupes va envoyer environ 131 députés au Palais Bourbon, plus du double de 2017.
Le RN, de son côté, fait une percée historique et va débarquer massivement et contre toute attente au Palais-Bourbon avec près d’une centaine de députés.
Quant à la droite classique (LR), elle sauve les meubles avec une soixantaine de députés, et pourrait se retrouver en position d’arbitre dans la future Assemblée même si elle perd son statut de premier groupe d’opposition.
L’un de ses responsables, Jean-François Copé, a appelé dimanche soir à un pacte face aux «extrêmes» entre son parti et la majorité.
Ces résultats pourraient, selon les observateurs, plonger la France, peu habituée aux compromis parlementaires, dans une instabilité politique chronique.
Ministres battus
Sans surprise, ce scrutin, le 4e en deux mois après la présidentielle, a été boudé par les Français alors qu’une partie du pays subissait une vague de chaleur inédite.
Le taux d’abstention devrait atteindre entre 53,5% et 54%, sans battre le record de 2017 (57,36%), selon les instituts de sondage.
Ce scrutin parachève un long cycle électoral qui aura confirmé une vaste recomposition politique en France autour de trois blocs au détriment des partis traditionnels de droite et de gauche, entamée avec l’élection de M. Macron en 2017.
Les Français se seront rendus au total aux urnes pas moins de quatre fois en deux ans, dans un contexte de crises successives, de la pandémie de Covid-19 à la guerre en Ukraine en passant par la hausse de l’inflation et des menaces sur l’économie.
La journée avait mal commencé pour la majorité présidentielle avec l’échec en Guadeloupe de la secrétaire d’État chargée de la Mer, Justine Benin, battue par le candidat de gauche.
Et les mauvaises nouvelles se sont succédées dans la soirée: la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, a été battue par sa rivale du RN, de même que la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, défaite par une candidate de la gauche.
Conformément à une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron, les ministres battus devront quitter le gouvernement.
Et de hauts responsables proches de Macron dont le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, et le patron des députés, Christophe Castaner, ont également été battus.
En revanche, la Première ministre Élisabeth Borne a remporté son duel en Normandie (ouest).
Source: Médias français