Le journal israélien Yedioth Ahronoth a rapporté vendredi que « Chypre connaît une vague de colère publique sans précédent contre les Israéliens et le sionisme », dans un contexte de croissance des acquisitions immobilières par les investisseurs israéliens.
Le journal a ajouté que « cette question est devenue un sujet central du discours politique et médiatique, sur fond de mises en garde contre un plan israélo-sioniste visant à prendre le contrôle du territoire ».
Lors d’une conférence du parti de gauche AKEL, deuxième parti chypriote, son secrétaire général, Stefanos Stefanou, a intensifié son discours, avertissant que « les acquisitions israéliennes, notamment dans des zones stratégiques proches d’infrastructures sensibles, constituent une grave menace pour la souveraineté chypriote ».
Stefano a souligné que « la situation est similaire à celle de la Palestine historique, où les acquisitions foncières ont commencé progressivement », ajoutant que « les achats immobiliers à Chypre s’inscrivent dans un plan plus vaste incluant la création de zones résidentielles fermées, d’écoles religieuses, de synagogues et un renforcement de l’influence économique ».
L’ambassadeur de Palestine à Chypre, Abdullah Al-Attari, a participé à la conférence en tant qu’orateur officiel. C’était la première fois qu’un ambassadeur étranger intervenait lors d’un événement festif sur l’île, témoignant de la sensibilité régionale croissante autour de cette question.
Parallèlement, des vidéos anti-israéliennes ont circulé sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok, montrant des membres de la communauté juive parlant avec un accent israélien de l’achat de propriétés à Chypre et affirmant que « Dieu leur a promis l’île après Israël ».
Certaines vidéos comportaient des questions telles que « Pourquoi volez-vous nos maisons ? » et une autre répondant : « Si nous ne les prenons pas, quelqu’un d’autre le fera », sur la musique de la chanson Hava Nagila, suscitant de nombreuses réactions parmi les utilisateurs chypriotes.
Dans ce contexte, l’ambassadeur « d’Israël » à Chypre, Oren Anuligh, a appelé à « rejeter la propagande alarmiste et la diabolisation collective », soulignant que « les critiques des politiques israéliennes ne doivent pas se transformer en ciblage des Israéliens, qu’ils soient investisseurs ou particuliers ».
De son côté, le parti d’opposition chypriote AKEL a affirmé que « sa position découle de préoccupations liées à la souveraineté et à l’économie », soulignant « qu’accuser toute voix s’opposant à Israël d’antisémitisme est utilisé pour museler les critiques légitimes ».
Les données officielles indiquent « qu’environ 2 500 Israéliens résident de manière permanente à Chypre, tandis que des estimations officieuses situent leur nombre réel entre 12 000 et 15 000, un grand nombre d’entre eux possédant un passeport européen ».
Le marché immobilier chypriote connaît une forte activité des investisseurs israéliens, à un moment où la crise du logement s’aggrave et où certains citoyens ont de plus en plus le sentiment que « les Israéliens achètent tout ».
Source: Médias