Le chef adjoint du Centre de réconciliation russe a annoncé vendredi 9 septembre la liquidation en Syrie de plus de 20 membres armés du Front al-Nosra, dont un chef de milice takfiriste originaire du Kirghizstan.
« Selon les informations dont nous disposons, le bombardement par l’armée de l’air russe de l’un des camps de militants à Idlib, le 8 septembre, a conduit à la liquidation du chef du groupe armé Brigades Tawhid wal Jihad, connu sous le nom d’Abou Salah al-Ouzbeki. Il est impliqué dans l’organisation d’attentats terroristes contre les forces et les infrastructures gouvernementales en Syrie », a déclaré aux journalistes le général de division Oleg Yegorov.
Il en a découlé de l’attaque selon lui « la liquidation de plus de 20 membres de haut rang de l’organisation du Front al-Nosra, qui sont chargés de la préparation au combat des militants et de l’organisation de l’activité financière et administrative ».
Âgé de 30 ans et originaire du Kirghizstan, Abou Salah n’est autre que Serajeddine Moukhtarov.
Selon Nedaa Post, un site d’information de l’opposition syrienne pro occidentale, il est venu en Syrie en 2015 et y a rejoint le front al-Nosra au sein duquel il a fondé la brigade ouzbek. Il a par la suite pris les rênes de la milice al-Tawhid wal Jihad, qui faisait partie de Hayat Tahrir al-Cham (HTC/HTS), une nouvelle appellation adoptée par le front al-Nosra, la branche d’al-Qaida en Syrie, après avoir soi-disant coupé ses liens avec cette nébuleuse, pour éviter d’être sanctionné par l’ONU qui la classe dans sa liste des organisations terroristes.
Comprenant plusieurs dizaines de combattants étrangers, cette milice s’est séparée de HTC. En 2020, cette dernière l’avait exclue de ses rangs ainsi que d’autres chefs également pour lui épargner d’être classé parmi les organisations terroristes. Le mois de mars dernier, HTC a séquestré Moukhtarov pendant 9 mois, puis l’a relâché. Il a alors rejoint les rangs de l’organisation Front Ansar Eddine.
En 2018, un tribunal de Moscou avait émis un mandat d’arrêt contre lui après l’avoir accusé d’être « le cerveau planificateur de l’attaque suicide qui avait été perpétré dans le métro de la ville de Saint Pétersbourg le 3 avril 2017 ».
En mars 2022, les Etats-Unis ont classé la milice al-Tawhid wal-Jihad sur leur liste d’organisations terroristes en raison de ses liens avec al-Qaïda.
Le communiqué du département d’État américain a indiqué qu’elle « appartient à l’origine à al-Qaïda et opère principalement dans le gouvernorat d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie, aux côtés de Hayat Tahrir al-Cham et coopère également avec des organisations classées sur la liste terroriste, à l’instar de celles nommées Brigade Imam al-Bukhari et al-Jihad al-islami ».
Le département d’État américain impute à la Brigade al-Tawhid wal Jihad d’être responsable d’attaques extérieures, telles que l’attaque du métro de Saint-Pétersbourg en 2017, et d’un attentat suicide à la voiture piégée contre l’ambassade de Chine à Bichkek, au Kirghizistan, en 2016, en plus d’activités terroristes en Syrie. Sans aucune allusion dans le communiqué d’une attaque antiaméricaine.
Selon un autre site d’information, al-Mejas, appartenant à l’opposition syrienne pro turque , cette milice est composée principalement de combattants provenant des pays de l’ex-Union soviétique. Elle est déployée dans des zones de Lattaquié, Idlib et Hama, et la plupart de ses combattants sont Ouzbeks, Tadjiks et originaires de la province chinoise occidentale du Turkestan.
Le jeudi 8 septembre, le Centre de réconciliation russe a annoncé la mort de plus de 120 militants lors d’un bombardement aérien d’un camp de militants dans la région de Cheikh Youssef, en plus de la perturbation de 4 points de contrôle de drones, d’unités de lancement et d’environ 20 drones que les militants avaient préparés pour mener des attaques contre des installations d’unités russes en Syrie.
Source: Divers