Le Liban a enregistré en 2022 une timide croissance, après deux années de contraction, a annoncé jeudi son Premier ministre Najib Mikati qui a cependant prévenu que l’avenir du pays sera sombre s’il ne s’engage pas sur la voie des réformes.
Le pays, qui connait un effondrement économique depuis fin 2019, « est à la croisée des chemins : ce sera soit la reprise économique espérée, soit le sombre déclin », a déclaré M. Mikati dans un discours devant un forum économique.
Il a affirmé que le Liban avait, malgré la crise économique et politique, enregistré une « croissance en termes réels de près de 2% en 2022 », après deux années marquées par une sévère contraction : -25,9 % en 2020 et -10,5 % en 2021 selon la Banque mondiale.
Le Premier ministre a expliqué que l’afflux de touristes et l’augmentation des transferts des expatriés avaient entre autres contribué à cette faible croissance.
Le Liban connaît l’une des pires crises économiques au monde depuis 1850 selon la Banque mondiale, marquée par une flambée vertigineuse des prix, une dégringolade historique de la devise nationale, une paupérisation inédite de la population et de graves pénuries.
Le Fonds monétaire international (FMI) a épinglé le Liban à plusieurs reprises pour sa lenteur dans la mise en oeuvre de réformes préalables au déblocage des aides financières dont le pays a besoin.
Le Liban est en outre plongé dans une grave crise politique et le Parlement, profondément divisé, s’est déjà réuni à dix reprises sans pouvoir élire un président, près de deux mois après l’expiration du mandat de Michel Aoun le 31 octobre.
M. Mikati, un milliardaire sunnite, dirige un gouvernement démissionnaire chargé d’expédier les affaires courantes et dont les prérogatives sont réduites.
Il a souligné que « si un nouveau président est rapidement élu, et un nouveau gouvernement formé, qui s’engage à adopter la véritable voie des réformes (…) » menant à un accord définitif avec le FMI, le pays « commencera à se redresser ».
« Mais dans le cas contraire, à Dieu ne plaise, la stagnation économique s’aggravera », a prévenu le chef du gouvernement, qui a appelé « les responsables politiques à faire primer l’intérêt national » et s’entendre.
Source: AFP