Le ministère des Affaires étrangères a exprimé, mercredi, dans un communiqué adressé à l’ambassade de France, la ferme condamnation par l’Algérie de « la violation de la souveraineté nationale algérienne, par les personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité de l’Etat français » , qui ont participé à l’évacuation secrète et illégale de ressortissants algériens, dont « la présence sur le sol national est nécessaire par une décision de la justice algérienne ».
Ces démarches interviennent suite au cas de la militante et journaliste Amira Bouraoui, partie lundi soir de Tunisie pour la France, et recherchée par la justice algérienne.
La militante, de nationalité française et algérienne, s’est vue interdire de quitter l’Algérie. La police tunisienne l’a arrêtée alors qu’elle tentait de monter à bord d’un avion pour la France, et un juge l’a libérée lundi avant qu’elle ne bénéficie de la protection du consulat de France en Tunisie.
Dans la note officielle de condamnation, le ministère algérien des Affaires étrangères a déclaré que « l’Algérie rejette cette évolution inacceptable », notant que ce qui s’est passé « nuisent aux relations algéro-françaises ».
De même, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a convoqué l’ambassadeur de France en Algérie pour des « consultations » sur le trafic de ressortissants algériens recherchés par la justice algérienne vers la France par des diplomates et consulaires français.
Cela intervient après que le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanan a annoncé, en décembre 2022, l’ouverture d’une nouvelle page dans les relations entre la France et l’Algérie, et la fin de la crise des visas.
Une crise diplomatique a éclaté entre la France et l’Algérie, en octobre 2021, après des déclarations soudaines et inédites à propos de cette dernière, faites par le président français Emmanuel Macron, dans lesquelles il s’interrogeait sur l’existence d’une « nation algérienne » avant le colonialisme français.
Macron et Tebboune ont signé un document pour un « partenariat renouvelé » entre la France et l’Algérie, en août 2022. Dans celui-ci, les deux parties sont convenues de mettre en place une commission mixte d’historiens français et algériens, chargée de travailler sur l’ensemble des archives, dès le début de l’occupation française jusqu’à l’indépendance de l’Algérie.
Source: Médias