Le président iranien Ebrahim Raïssi est arrivé, ce mercredi 3 mai, à l’aéroport international de Damas pour une visite officielle de deux jours, accompagné d’une délégation ministérielle politique et économique.
Il s’agit de la première visite d’un président iranien en Syrie depuis 2010.
Le président Bachar al-Assad a accueilli son homologue iranien dans le Palais du peuple, où une cérémonie officielle lui a été réservée.
Raïssi félicite Assad pour la « victoire » malgré les sanctions
Le président iranien Ebrahim Raïssi a félicité son homologue syrien pour avoir « remporté la victoire » dans la guerre contre le terrorisme qui déchire le pays depuis 12 ans.
« Le gouvernement et le peuple syriens ont traversé de grandes difficultés, et aujourd’hui nous pouvons dire que vous avez surmonté tous ces problèmes et remporté la victoire malgré les menaces et les sanctions qui vous ont été imposées », a déclaré M. Raïssi au premier jour de sa visite en Syrie, selon un communiqué publié par la présidence syrienne et l’agence iranienne IRNA.
Des pourparlers officiels entre le président Bachar al-Assad et son homologue iranien Ebrahim Raïssi ont débuté en présence des délégations des deux pays.
Les entretiens politiques et économiques entre les deux parties seront suivis de la signature de plusieurs accords.
Il convient de rappeler que la délégation ministérielle qui accompagne le président iranien comprend:
Le ministre des Affaires Etrangères, Hossein Amir-Abdollahian.
Le ministre des Routes et du Développement urbain, Mehrdad Bazrpash, (Chef de la partie iranienne au Comité économique mixte).
Le ministre de la Défense, Mohammad Reza Gharaei Ashtiani.
Le ministre du Pétrole, Javad Oji.
Le ministre des Communications, Issa Zarepour.
Cette visite officielle de deux jours se déroule dans un contexte de réchauffement diplomatique dans la région, marqué par le dégel des relations entre les deux poids lourds du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite et l’Iran.
Le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Bahadori Jahromi, a affirmé que ce voyage, à l’invitation du président Assad, revêtait une « importance stratégique » pour les deux pays et que son objectif était d’ordre « économique ».
« Les deux pays ont coopéré avec succès dans les domaines de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme », et ils « peuvent également coopérer lors de la reconstruction » de la Syrie, a-t-il ajouté.
M.Raïssi a été accueilli par le président Bachar al-Assad dans le Palais du peuple à Damas. Les deux dirigeants doivent discuter des relations bilatérales, des questions économiques et politiques et des « développements positifs » sur le plan diplomatique régional, selon l’agence officielle syrienne Sana.
Selon le quotidien syrien pro-gouvernement Al-Watan, le président iranien devrait visiter plusieurs quartiers de Damas, dont le mausolée de la petite fille du prophète Mohammad (S), Sayeda Zeinab.
Dès le début de la guerre, Téhéran a envoyé des conseillers militaires en soutien à l’armée syrienne dans la lutte contre le terrorisme.
Depuis 2013, l’Iran a aussi ouvert des lignes de crédit notamment pour garantir les besoins en pétrole de la Syrie, frappée par des sanctions américaines.
Damas et Téhéran ont en outre signé des accords bilatéraux début 2019 dans plusieurs domaines, dont l’un comprenait l’inauguration de nouveaux ports dans les villes côtières de Lattaquié et Tartous.
Selon Al-Watan, de « nombreux accords et protocoles d’accord » doivent être signés, notamment dans le domaine de l’énergie.
Le journal a ajouté qu’une nouvelle ligne de crédit à investir dans le secteur de l’électricité devrait être négociée, dans un pays où le courant peut être coupé jusqu’à une vingtaine d’heures par jour.
« La partie iranienne s’est fortement présentée comme un contributeur à la phase de reconstruction », a expliqué à l’AFP l’analyste politique syrien Oussama Dannoura.
« La visite permettra d’obtenir des résultats économiques importants et l’accent pourrait être mis sur des stratégies économiques à long terme », a-t-il ajouté, estimant qu’elle « ouvrira une nouvelle page dans les relations étroites entre les deux pays ».
Préparatifs dans la ville de Sayeda Zeinab
Entre-temps, la ville de Sayeda Zeinab, au sud de la capitale syrienne, Damas, s’apprête à accueillir le président iranien Ibrahim Raïssi, qui doit se rendre au mausolée de la petite fille du prophète Mohammad.
Les drapeaux syrien et iranien ont été hissés aux entrées et dans les rues de cette ville.
Raïssi fustige ‘Israël’
Mardi, le président iranien a fustigé ‘Israël’ en affirmant qu’il « ne peut pas se défendre face aux jeunes palestiniens à Gaza et en Cisjordanie », évoquant l’influence du « Nouvel ordre mondial propice à la lutte » contre l’entité sioniste.
« L’entité sioniste ne peut pas garantir sa propre sécurité car les conditions sont très différentes d’avant », a-t-il affirmé, lors d’une interview avec la télévision libanaise AlMayadeen.
« Aujourd’hui, il est clair pour tout le monde que les accords de Charm el-Cheikh, de Camp David et d’Oslo ne peuvent lui assurer la sécurité. L’entité sioniste sait très bien qu’elle ne pourra jamais affronter l’Iran », a-t-il ajouté.
Sayed Nasrallah une figure exceptionnelle
Le président iranien a en outre déclaré que: « Le Hezbollah libanais jouit d’une position privilégiée, non seulement au Liban, mais il constitue également un grand pilier de la résistance dans la région ».
Et de poursuivre: « Aujourd’hui, vous voyez que les jeunes palestiniens résistent avec fermeté sur les champs de bataille. C’est la leçon qu’ils ont apprise du Hezbollah au Liban ».
« Sayed Nasrallah est une personnalité éminente et exceptionnelle et une figure révolutionnaire dans la région. Il est capable de gagner les cœurs non seulement le cœur des chiites, mais aussi le cœur des sunnites et des chrétiens au Liban ».
M.Raïssi a souligné que « de nombreux jeunes dans le monde sont fiers de la personnalité de Sayed Hassan Nasrallah qu’ils le considèrent comme un modèle de la lutte et de la résistance ».