Un rapport sur le site américain Responsible Statecraft intitulé « Le département d’Etat américain est dans un état de chaos – tout comme son rapport sur l’Afghanistan », a révélé la confusion vécue par le département d’Etat américain, après avoir publié un rapport d’évaluation sur l’Afghanistan.
« Pendant des décennies, les États-Unis ont constamment commis l’erreur stratégique de trop compter sur l’intervention militaire, tout en ignorant systématiquement la diplomatie, sapant les diplomates et les fournisseurs d’aide en faveur de la création d’une armée trop forte et bureaucratique », indique le rapport.
Selon le site, « le résultat est une série de blessures auto-infligées, comme au Vietnam, en Irak et en Afghanistan ».
Le rapport ajoute : « Nos institutions diplomatiques et notre assistance civile sont brisées et bafouées », ajoutant que « pire, une grande partie de leur inefficacité est auto-infligée, car le Département d’État a systématiquement rejeté les propositions de réforme et de renforcement, et les a considerées comme des corps étrangers. »
L’écrivain Gordon Adams, professeur de relations internationales, a souligné : « Il s’est rappelé de toute cette triste histoire infestée de tentatives infructueuses de réforme en lisant la version non classifiée du dernier rapport, publié le mois dernier, sur la débâcle du chaos en Kaboul – en Août et septembre 2021 », préparé par le Département d’État.
Adams a révélé que « les problèmes au Département d’État sont beaucoup plus profonds que ce qui est discuté dans ce rapport », soulignant que » fondamentalement, le Département d’État ne respecte pas la planification et ne sait pas comment le faire, car la planification stratégique et la gestion des ressources humaines et financières ne sont pas ce qu’on enseigne aux employés du service extérieur ».
Gordon Adams a ajouté que « le ministère de la Défense est une organisation de planification, contrairement au ministère des Affaires étrangères, le Pentagone s’efforcera d’élargir davantage son rôle et sa responsabilité ». Et « les changements spécifiques suggérés par le rapport sur l’Afghanistan ne rendront pas le processus d’évacuation ultérieur mieux organisé ou plus efficace ».
Le rapport a indiqué « qu’ en l’absence d’alternative civile forte, la première option américaine restera l’utilisation de la force, et personne, en particulier ce récent groupe d’examen, qui a rédigé le rapport sur l’Afghanistan, ne se posera pas la question de savoir pourquoi nous continuons à entrainer l’armée américaine et ses civils dans de tels bourbiers ».
Le mois dernier, le département d’État américain a publié son rapport tant attendu sur le retrait américain d’Afghanistan, qui résume les résultats des décisions qui ont conduit au retrait et critique à la fois les administrations des anciens présidents américains, dont Donald Trump, et l’actuel, Joe Biden.
La version non classifiée du rapport, qui a été rendue publique plus d’un an après la fin de l’examen des 90 jours d’évacuation, a qualifié le retrait américain d’Afghanistan de « mortel et chaotique », notant qu’il « a été fait de cette façon après près de deux décennies de présence militaire ». Sur le terrain, « l’évacuation américaine a été exécutée par les diplomates qui, dans certains cas, n’étaient en Afghanistan que pour quelques jours ou quelques semaines ».
Il convient de noter que « le rapport du département d’État a estimé que les décisions de Trump et Biden de mettre fin à la mission militaire américaine en Afghanistan ont eu de graves conséquences sur la capacité et la sécurité du gouvernement afghan, et que pendant les deux administrations, il n’y avait pas suffisamment d’études à un niveau élevé pour estimer les pires scénarios qui pourraient se produire. »
Source: Médias