Le bras de fer se poursuit dans l’Est syrien entre les tribus arabes de Deir Ezzor et les milices kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) depuis le 27 août.
Récentes évolutions ce mercredi : les premières ont annoncé des avancées à Manbaj et les secondes à Deir Ezzor.
Selon le site web de la chaine satellitaire qatarie al-Jazeera, les tribus arabes du gouvernorat de Deir Ezzor ont déclaré avoir contrôlé la localité de Zanqal dans la province orientale d’Alep après des combats avec les FDS.
Des renforts militaires des tribus ont été dépêchés dans cette province sur la ligne d’affrontements avec les FDS, a ajouté le site.
Pour leur part, les FDS ont annoncé « la fin des opérations militaires » dans l’Est syrien, assurant avoir pris le contrôle de la localité de Dheibane, située à l’est de Deir Ezzor où elles avaient massé depuis lundi des renforts.
« L’opération de nettoyage de la localité de Dheibane des groupes armés a atteint son stage final. Les FDS ont commencé à ratisser les quartiers et les maisons à la recherche de combattants cachés », a déclaré à l’AFP le porte-parole des FDS, Farhad Chami. Ce dernier a ajouté que ses forces recherchaient notamment à Dheibane « des groupes armés venus de la rive ouest de l’Euphrate » contrôlée par le pouvoir syrien.
Selon al-Mayadeen, les FDS avaient échoué mardi soir d’entrer dans la cette localité qui est le foyer des combattants des tribus arabes et abrite aussi la salle d’accueil de la tribu des Akidate, la plus importante de Syrie.
Elles l’ont bombardée ainsi que d’autres localités dont al-Tayaneh, au moyen d’obus de mortier et de drones, poussant les habitants à fuir vers les zones contrôlées par le pouvoir syrien, à l’ouest de l’Euphrate.
Mardi, elles sont entrés dans la localité al-Hawayej après l’avoir bombardée avec une grande intensité.
Les FDS pour leur part ont aussi accusé cheikh Ibrahim al-Hafel, le chef des Akidate, d’être « le cerveau de la zizanie » annonçant qu’il est recherché par ses forces.
Ces accusations ont incité les tribus arabes à se solidariser davantage avec lui, selon al-Mayadeen.
« Il existe un état de solidarité entre les membres des tribus, qui insistent pour empêcher les FDS de retourner dans la région, pour faire pression sur les Américains afin qu’ils acceptent le fait accompli et acceptent de retirer les FDS de la campagne de Deir Ezzor », lui ont assuré des sources selon lesquelles « des membres de la tribu ont détruit entièrement un point de contrôle des FDS dans les villes d’Al-Koubar et d’al-Harmouchiya, dans la campagne occidentale, tout en attaquant un autre point de contrôle dans la ville d’al-Houssan, au nord de Deir Ezzor, avec objectif d’alléger la pression sur Dheiban.
Mardi, cheikh al-Hafel avait déclaré « qu’aucune négociation ne lui a été proposée ». « Ce qui confirme que le langage de la force est le seul langage utilisé par les FDS pour traiter avec l’ensemble de la société civile ».
Il a aussi nié qu’une trêve ait été établie entre les tribus et les milices kurdes.
Selon al-Jazeera, durant les manifestations qui ont eu lieu ce mercredi à Deir Ezzor pour réclamer l’autodétermination pour les régions arabes, les manifestants ont aussi exprimé leur soutien à l’action armée entreprise par cheikh al-Hafel contre la mainmise des FDS sur la région.
Les affrontements ont commencé avec l’arrestation le 27 août par les FDS d’Ahmad al-Khabil, chef du Conseil militaire de Deir Ezzor, un groupe local arabe armé pourtant affilié aux FDS.
Les FDS ont instauré samedi un couvre-feu de 48 heures dans la province de Deir Ezzor, accusant les fils des tribus d’être des « mercenaires liés au régime » syrien et de vouloir « semer la discorde » entre elles et les tribus arabes.
Les FDS se trouvent confrontées sur un autre front à la milice de l’Armée nationale soutenue par la Turquie à Manbej ainsi qu’à Tal Abiad et dans la province de Hassaké.
Source: Divers