Des fonds iraniens gelés d’un montant de 6 milliards de dollars ont été transférés sur un compte bancaire au Qatar, ouvrant la voie à un transfert de prisonniers entre les Etats-Unis et la République islamique, a indiqué lundi une source proche du dossier.
Un avion du Qatar se trouve déjà en Iran pour évacuer cinq citoyens américains qui étaient détenus dans ce pays.
Ces Américains doivent être échangés contre cinq Iraniens détenus aux États-Unis, selon les termes d’un accord entre les deux pays conclu grâce à une médiation de Doha. Les deux pays n’entretenant pas de relations diplomatiques.
Peu auparavant, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Nasser Kanani a indiqué que l’Iran espère que l’échange de prisonniers avec les Etats-Unis se déroulera ce lundi avec la confirmation du déblocage de six milliards de dollars de fonds iraniens par la Corée du Sud.
« Nous espérons avoir la confirmation aujourd’hui du versement de la totalité » des avoirs débloqués et que « l’échange de prisonniers se fera le même jour », a-t-il déclaré en conférence de presse dans la capitale iranienne.
« Cinq prisonniers iraniens seront libérés et, en échange, cinq citoyens américains emprisonnés en Iran seront remis à la partie américaine à leur demande », a précisé M. Kanani.
Parmi les prisonniers américains, « deux retourneront en Iran, un autre se rendra dans un pays tiers en raison de la présence de sa famille dans ce pays et les deux derniers resteront » aux États-Unis, selon Nasser Kanani.
Cet arrangement avait été annoncé le 10 août dans le cadre d’un accord entre l’Iran et les États-Unis.
Cinq Américains détenus en Iran avaient ensuite été transférés en août de leur prison pour être placés en résidence surveillée avant leur transfert au Qatar.
Parmi eux figure l’homme d’affaires Siamak Namazi, arrêté en 2015 et condamné à dix ans de prison en 2016 pour espionnage.
6 milliards de dollars
Aux yeux de certains experts, cet accord conclu après des négociations très discrètes témoigne d’un apaisement des tensions entre l’Iran et les États-Unis, mais ils ne préjugent pas d’un possible accord sur le dossier du nucléaire iranien.
Des négociations menées par les Européens avaient échoué en 2022 à raviver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, moribond depuis le retrait unilatéral des États-Unis en 2018 sous la présidence de Donald Trump.
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, est attendu lundi à New York pour participer à l’Assemblée générale de l’ONU.
Le 13 septembre, la Maison Blanche avait rejeté toute notion de « rançon », comme le dénonçait l’opposition républicaine au président Joe Biden, avec le déblocage des six milliards de dollars de fonds iraniens gelés.
Après ce versement, l’Iran n’aura « plus beaucoup de ressources bloquées dans d’autres pays », a indiqué M. Kanani lundi.
« Au Japon nous en avions une certaine quantité mais nous en avons utilisé une grande partie et la quantité restante n’est pas significative », selon lui.